
L’Union européenne accroît une nouvelle fois la pression sur Moscou. Dans une récente interview accordée au groupe de presse allemand Funke, Davide Sassoli, président du Parlement européen, a appelé à un nouveau durcissement des sanctions à l’encontre des autorités russes. Selon lui, le niveau actuel des mesures restrictives est insuffisant pour freiner efficacement les actions du Kremlin.
- Sassoli ne cache pas que les relations entre l’UE et la Russie restent tendues. Et cette tension n’est pas seulement une formulation diplomatique. Elle est le reflet du profond fossé stratégique qui s’est creusé entre Bruxelles et Moscou au cours des dernières années et qui ne fait que s’accentuer au fil des nouvelles crises.
Les Sanctions ne Sont Qu’une Partie de la Stratégie
Cependant, Bruxelles ne compte pas uniquement sur la pression économique. M. Sassoli souligne qu’en plus de la politique de sanctions, l’UE a l’intention de nouer des contacts avec la société civile russe, de soutenir les dissidents, les médias indépendants et les organisations non gouvernementales.
Il s’agit là d’un signal important: l’UE ne cherche pas seulement à isoler la Russie sur la scène internationale, mais aussi à renforcer les liens avec ceux qui, en Russie même, défendent les droits de l’homme et la liberté d’expression. Cette approche s’inscrit dans le modèle traditionnel de soft power de Bruxelles, qui repose non seulement sur des sanctions, mais aussi sur le soutien aux institutions démocratiques.
« Nous devons renforcer les contacts avec la société, aider ceux qui s’opposent à la répression », a déclaré M. Sassoli. — C’est notre contribution à l’avenir de la Russie.»
La diplomatie des sanctions en action
L’UE a commencé à imposer des sanctions à la Russie en 2014, après les événements en Ukraine et l’annexion de la Crimée. Depuis lors, les mesures n’ont fait que se durcir. Elles comprennent des restrictions sur le financement des banques et des entreprises publiques russes, des contrôles des exportations de technologies sensibles, des sanctions personnelles à l’encontre de hauts fonctionnaires et d’hommes d’affaires, ainsi qu’une interdiction des livraisons d’armes.
Bruxelles reconnaît néanmoins que les mesures actuelles n’ont pas toujours un effet rapide. L’UE souhaite accroître la pression, mais se heurte au problème de l’unanimité, sans laquelle aucune décision sur les sanctions ne peut être prise. M. Sassoli a déclaré que l’UE pourrait être un acteur plus efficace dans le domaine de la politique étrangère s’il n’était pas nécessaire d’harmoniser toutes les mesures prises par les 27 États membres.
« Le consensus est notre force, mais parfois aussi notre faiblesse », a-t-il admis.