Conception g�n�rale de sites web

Quand on songe aux diff�rents aspects � prendre en compte lors du d�veloppement d�un site web, les contraintes juridiques ne viennent pas imm�diatement � l�esprit. Elles sont pourtant primordiales : omettre d�informer l�internaute sur ses droits ou communiquer ses donn�es personnelles � un tiers sans son autorisation expose l�auteur du site � de lourdes sanctions, insoutenables, m�me, lorsque ce dernier est une petite agence web ou, � plus forte raison, un d�veloppeur ind�pendant.

Un livre expliquant comment prot�ger un site web et les donn�es personnelles de ses visiteurs �tait donc indispensable. Cet ouvrage-ci nous apprend en particulier comment renseigner les rubriques de pied de page (mentions l�gales) et mettre en �uvre la r�glementation la plus r�cente telle que le r�glement g�n�ral sur la protection des donn�es (RGPD) ou celle touchant la gestion des cookies.

Conscient que son lectorat est compos� avant tout d�informaticiens et non de juristes, l�auteur apporte un soin particulier � la r�daction de l�ouvrage et y dispense conseils et ressources afin de donner � sa mati�re l�acc�s le plus simple et le plus direct possible.

Le Web et le droit

� la lecture des diff�rents chapitres, on d�couvre que les liens entre le d�veloppement web et le droit sont plus nombreux qu�on pourrait le penser de prime abord. Pour le comprendre, il suffit de se souvenir que le Web est avant tout un m�dia et le site une �uvre de l�esprit r�gis respectivement par la l�gislation sur la libert� d�expression (chapitre 1, paragraphe 3) et le droit d�auteur (chap. 1 �1 et chap. 5 �1).

Non seulement le livre examine ces textes historiques fondamentaux du droit fran�ais, mais il a aussi le m�rite d�accorder une large place � la nouvelle r�glementation en mati�re de contenu num�rique : le RGPD, datant de 2016 (chap. 2) � que l�auteur semble bien conna�tre pour y avoir consacr� un livre entier chez ce m�me �diteur � et la disposition de 2019 imposant de la part de l�internaute une acceptation expresse des cookies (chap. 4 �2).

Le livre d�borde par ailleurs du strict cadre du Web en d�taillant les solutions offertes par la loi pour prot�ger les logiciels et les bases de donn�es, notamment, concernant ces derni�res, la protection sui generis (chap. 5 �1).

Afin de souligner � quel point il est important de respecter les obligations l�gales, l�auteur fait suivre leur description de celle des peines pr�vues en cas d�infraction.

Exhaustif sur le fond, le livre tire �galement profit de la rigueur et de la pr�cision que son auteur, juriste de formation, a su lui apporter. Les r�f�rences aux articles des codes ou des lois sont ainsi syst�matiquement cit�es. De plus, l�auteur n�h�site pas � apporter des clarifications lorsqu�il le juge n�cessaire, comme en ce qui concerne par exemple la d�finition des � donn�es personnelles � (chap. 2 �1).

Un plan fortement structur� � chacun des droits issus du RGPD fait ainsi l�objet d�un paragraphe sp�cifique (chap. 2 �3) � et un style d�une grande clart� participent � la qualit� g�n�rale de l�ouvrage. Celle-ci se voit confirm�e par un remarquable travail �ditorial qui n�a laiss� passer quasiment aucune faute d�orthographe ou erreur typographique. Les sigles d�signant les juridictions (CA, CAA, CE, CJUE, TA, TGI, TI) ou institutions (CNIL), familiers au juriste, mais pas n�cessairement au grand public, m�riteraient n�anmoins, selon moi, d��tre explicit�s.

Prot�ger son site et ses visiteurs

Ce soin apport� � la r�daction du livre s�explique sans doute autant par le professionnalisme de son auteur que par le souci qu�a ce dernier de tenir un propos compr�hensible � un public n�ayant a priori aucune formation juridique.

Un texte de loi �tant par nature sujet � interpr�tation, le livre nous apprend ce qu�en dit la jurisprudence dans les cas concernant notamment l�exploitation d�un nom de domaine comme marque et inversement (chap. 1 �1), le d�nigrement (chap. 1 �3) ou les contenus d�pos�s dans les forums (chap. 3 �1 et chap. 5 �1).

La protection des int�r�ts de l��diteur de site web autant que ceux d�autrui n�cessite donc un examen scrupuleux du droit. Les donn�es personnelles des visiteurs du site sont en outre plus susceptibles d��tre menac�es lorsque celui-ci recourt aux services d�un prestataire. C�est pourquoi les r�gles que ce dernier nous impose doivent faire l�objet de la m�me �tude attentive que les textes de loi. � titre d�exemple, le livre reproduit les conditions g�n�rales d�utilisation d�un gestionnaire d��v�nements (Evenium) (chap. 6 �3) et d�un r�seau social (Facebook) (chap. 6 �5) que l�auteur analyse pour nous.

Celui-ci n�h�site pas, en effet, � apporter une r�ponse imm�diate au lecteur non-sp�cialiste qui ne trouverait pas dans les �l�ments fournis par le droit la solution � ses probl�mes concrets. Pour la mise en application du RGPD, il donne quelques conseils et renvoie vers un guide pratique publi� par la Commission nationale de l�informatique et des libert�s (chap. 2 �2). R�pondant � d�autres probl�matiques, des outils propos�s sur le site web de cette derni�re ou celui du Socle interminist�riel de logiciels libres sont �galement mentionn�s : d�sactivation du tra�age publicitaire de Google (chap. 4 �2), services en ligne respectueux des droits des utilisateurs (chap. 6 �1).

Oubliez le titre ! Ce n�est pas le projet de refonte � dont les origines possibles sont �num�r�es dans le chapitre 2 � mais bien l�architecture de l�information qui est le sujet principal du livre, et ce, quel que soit le site web auquel elle doit s�appliquer, Internet ou Intranet, d�j� existant ou totalement nouveau.

Est-ce parce que � comme l�auteur le fait � plusieurs fois remarquer dans l�ouvrage � une r�organisation du contenu sera toujours moins spectaculaire aux yeux du client qu�une maquette graphique ? toujours est-il que l�architecture de l�information est largement d�laiss�e par la litt�rature, au point que ce livre est, � ma connaissance, le premier �crit en langue fran�aise � y �tre principalement consacr�.

C�est sans doute pour faire oublier le caract�re aust�re sous lequel cette discipline est souvent per�ue que l�auteur a pris le parti d�adopter un ton d�tendu et d�encourager le lecteur � la pratique gr�ce � des grilles � compl�ter en fin de chapitre ou de paragraphe.

De plus, le livre est court et se lit rapidement. En contrepartie, si ce dernier aborde l�essentiel des �tapes d�finissant l�architecture de l�information et celles qui y sont associ�es, il n�en approfondit aucune. � charge pour le lecteur de compl�ter sa lecture par celle d�ouvrages plus sp�cialis�s s�il veut devenir op�rationnel dans l�art d�architecturer un site web. D�o� le regret que les ressources que constituent les liens et livres cit�s dans l�ouvrage ici critiqu� se r�duisent � quelques r�f�rences essentielles, et le souhait �ventuel que la prochaine �dition se recentre davantage sur les m�thodes sp�cifiques de l�architecture de l�information.

Dans l�ensemble des �tapes de r�alisation d�un site web, que l�on classe ces derni�res par ordre chronologique ou d�importance d�croissante, l�architecture de l�information occupe l�une des premi�res places. En agen�ant les �l�ments de contenu au sein d�un site web, elle contribue en effet � poser les fondations de celui-ci.

Science de l�organisation, c�est fort logiquement sur cette derni�re que s�appuient les principales m�thodes qu�elle met en �uvre ; les autres, emprunt�es � diverses disciplines � design d�exp�rience utilisateur, r�daction web et composition typographique, r�f�rencement web � l�aident � acqu�rir sa pleine efficacit�.

Une science de l�organisation�

� L�architecture d�information est � l�intersection du contexte, du contenu et des utilisateurs � (chapitre 1 Introduction). La d�marche analytique rend non seulement possible une d�finition pr�cise de l�architecture de l�information, mais elle est �galement l�une des cl�s dans la r�ussite de cette �tape fondamentale d�un projet web. Elle permet de comprendre les intentions de l�utilisateur en distinguant les trois types de recherches que celui-ci peut mener sur un site (chap. 4 �1). Celles-ci justifient par ailleurs la pr�sence sur ce dernier de diff�rents syst�mes compl�mentaires de navigation (chap. 6 �6). Enfin, divers sch�mas d�organisation doivent �tre envisag�s, car chacun d�eux peut se r�v�ler la meilleure option selon la nature du contenu (chap. 6 �2).

Les �l�ments qui constituent ce dernier auront, dans le cadre d�un projet de refonte, fait l�objet d�un traitement pr�alable aboutissant, selon le cas, � leur conservation, leur archivage ou, plus simplement, leur suppression (chap. 10 �1).

Un tel m�nage pouvant cr�er des tensions avec le client, il s�agira de soigner sa communication. De mani�re g�n�rale, celle-ci s�appuie sur diff�rents livrables dont l�ouvrage nous dresse une liste. Parmi ces derniers, on distingue ceux d�finissant le p�rim�tre du projet : diagramme de Gantt (chap. 3 �1), rapport d�audit (chap. 7 �1) et strat�gie (chap. 7 �2) ; ceux remis � la fin de chacune de ses �tapes-cl�s, telles que les maquettes (chap. 6 �10, chap. 7 �4, chap. 9 �5) ; ceux, enfin, pr�parant la mise en production du site : document de gouvernance (chap. 10 �4).

�au carrefour de diverses disciplines

Issus de la phase de d�finition de la cible, les personas (chap. 4 �2) sont des documents dont le client peut tirer un grand profit. Ils sont l�une des m�thodes du design d�exp�rience utilisateur. Favorisant la collaboration entre les �quipes de d�veloppement, les parties prenantes et les utilisateurs, cette discipline est sollicit�e � maintes reprises par l�architecture de l�information.

Ainsi, l�analyse de l�existant repose sur un inventaire (chap. 5 �2) et une analyse qualitative (chap. 5 �3), nouvelles occasions d��changes avec le client.

L�utilisateur, quant � lui, sera mis � contribution pour valider, ou non, l�efficacit� de l�architecture. Un tri de cartes (chap. 8 �2) fera porter le test sur la classification du contenu ; un test de l�arbre (chap. 8 �1) et un test utilisateur (chap. 8 �3) sur la facilit� � obtenir une information ou � r�aliser une t�che.

La hi�rarchie de l�information ainsi formalis�e lors d�une phase de test avec des cobayes trouvera sur le site sa traduction graphique gr�ce � la mise en �uvre d�un ensemble de r�gles de composition typographique (chap. 6 �4). � celui-ci s�ajouteront quelques principes fondamentaux de la r�daction web b�n�fiques autant aux articles longs qu�aux intitul�s. En structurant les premiers, ils en faciliteront la lecture (chap. 10 �4). Appliqu�s aux seconds, ils assureront la coh�rence et par cons�quent une meilleure compr�hension, de l�organisation du site (chap. 6 �4), d�o� une navigation plus efficace.

Il s�agit l� d�un des moyens indirects par lesquels l�architecture de l�information am�liore le r�f�rencement naturel. Les autres nous sont �galement pr�sent�s dans l�ouvrage (chap. 6 �2). Lorsqu�elle intervient dans le cadre d�une refonte, la r�organisation du site � laquelle elle aboutit peut, au contraire, �tre n�faste au r�f�rencement. Des tactiques expos�es dans le livre permettent, heureusement, de contrer ces effets ind�sirables (chap. 10 �3).

N� de la prise de conscience que la conception et le d�veloppement informatiques avaient une part de responsabilit� dans l��puisement des ressources naturelles, le r�f�rentiel d��coconception web initi� par GreenIT.fr et enrichi et valid� par diff�rents acteurs priv�s et institutionnels est aujourd�hui constitu� de 115 bonnes pratiques qui contribuent � pr�server l�environnement autant qu�elles am�liorent l�exp�rience utilisateur.

Leur description occupe la partie centrale du livre dont le format compact en rend la lecture facile et efficace.

Les r�gles qu�elles �noncent sont cependant g�n�ralement trop peu d�taill�es pour permettre une application imm�diate. Le lecteur int�ress� devra en cons�quence approfondir le th�me abord� par la bonne pratique en explorant les liens fournis en compl�ment.

Afin que le lecteur b�n�ficie du maximum de ressources utiles, ces derniers m�riteraient, selon moi, d��tre accompagn�s, dans une prochaine �dition du livre, d�une bibliographie accordant une place aux pendants de celui-ci pour les r�f�rentiels s�inscrivant dans le cadre plus g�n�ral de la � conception responsable de service num�rique �.

Un monde virtuel aux effets bien r�els

� Chaque octet a un impact dans le monde r�el � (chapitre 1 Introduction). Contrairement � une id�e g�n�ralement r�pandue � et fausse �, les sites et applications web, bien que consid�r�s comme des cr�ations virtuelles, ont sur l�environnement un effet bien r�el (chap. 1 Intro.).

La fabrication du mat�riel charg� de les h�berger (serveurs), les transmettre (c�bles) et les restituer (terminaux) participe � � l��puisement des ressources non renouvelables et [�] l��rosion de la biodiversit� � (chap. 1 �1).

Quoique leur effet individuel sur l�environnement soit moins important, les appareils utilis�s par les internautes ont une empreinte environnementale globale plus grande que les serveurs dans la mesure o� ils sont plus nombreux (dans un rapport de 1 � 300) et ont une dur�e de vie plus courte (chap. 1 �1).

Cette derni�re caract�ristique s�explique en partie par l�obsolescence programm�e � laquelle conduit � le ph�nom�ne d�ob�siciel : le poids moyen d�une page web a �t� multipli� par 115 en 20 ans � ! (Je souligne.) (chap. 1 �1).

Bien qu�elle ait un moindre impact sur l�environnement, l�utilisation des sites et applications web se traduit malgr� tout par des �missions de gaz � effet de serre ou bien, dans les pays comme la France o� l��lectricit� est majoritairement produite par des centrales nucl�aires, par une consommation d�eau douce et une accumulation de d�chets radioactifs (chap. 1 �1).

Convaincu, sur la base d�un tel constat, que la pr�servation de l�environnement passait aussi par une am�lioration des m�thodes de conception dans le domaine informatique, � GreenIT.fr a lanc� le mouvement de l��coconception de service num�rique en France en 2009 puis de la conception responsable, quelques ann�es plus tard � (chap. 1 Intro.). S�inspirant du standard ISO 14062 portant sur � l�int�gration des aspects environnementaux dans la conception d�un produit �, � �coconcevoir un site web consiste, � niveau de qualit� et de service constant, � r�duire la quantit� de moyens informatiques et t�l�coms n�cessaires, c�est-�-dire son empreinte mat�rielle � (chap. 1 �2).

Pr�server l�environnement am�liore l�exp�rience utilisateur

Une mission r�alis�e pour un client et conduite par le cabinet de conseil GreenIT Consulting entre 2011 et 2012 a �t� l�occasion de mettre sur pied les premi�res bonnes pratiques d��coconception web (chap. 2 Intro.). � celles-ci d�autres sont ensuite venues s�ajouter. �mises puis valid�es tant par des institutions que des entreprises priv�es (chap. 2 �1) � cit�es int�gralement dans les � remerciements � et bri�vement pr�sent�es, pour les principales d�entre elles, dans chap. 2 �2 �, elles constituent aujourd�hui, avec les premi�res, un r�f�rentiel de 115 bonnes pratiques (BP) dont la description forme le c�ur de l�ouvrage ici critiqu� (chap. 3).

Seule une poign�e d�entre elles borne ses effets � la stricte pr�servation de l�environnement. Celle-ci prend la forme d�une r�duction des d�chets d��quipements �lectriques et �lectroniques (DEEE), de la consommation �lectrique et des �missions de gaz � effet de serre (BP 86, 87, 88, 90).

Toutes les autres am�liorent par contrecoup l�exp�rience utilisateur, � l�instar des efforts fournis en ce qui concerne la qualit�, l�accessibilit� et la performance. Le r�f�rentiel d��coconception web ne traite cependant pas explicitement de ces derniers (chap. 1 �2). Il pr�f�re en laisser la charge aux r�f�rentiels d�j� existants consacr�s � ces mati�res dont il se veut le compl�ment plut�t que le concurrent (chap. 2 �1).

Des ic�nes permettent de visualiser d�un seul coup d��il les ressources que chaque BP tend � �conomiser : cycles processeur, m�moire vive, stockage, bande passante, requ�tes (chap. 2 �3).

Une note sur 3 r�sume de fa�on aussi efficace la difficult� de r�alisation d�une BP et sa contribution � la protection de l�environnement (chap. 2 �3).

� d�faut d�un � �colabel � sanctionnant la mise en �uvre effective des BP du r�f�rentiel, le livre, dans sa troisi�me �dition, explique comment la moyenne des degr�s de priorit� (�valu�s, eux aussi, sur une �chelle de 1 � 3) qui y sont associ�s peut �tre convertie en � niveau de maturit� � (chap. 2 �3).

Le caract�re synth�tique de ces informations est impos� par un livre aux dimensions r�duites. Le format de poche offre au lecteur les avantages d�une lecture rapide, d�un maniement ais� et d�un propos centr� sur l�essentiel.

En contrepartie, la description d�une BP se r�sume le plus souvent � un principe g�n�ral.

Heureusement, sa compr�hension en est quelquefois facilit�e par une illustration prenant la forme d�un extrait de code (HTML, CSS, JavaScript ou PHP) ou d�une capture d��cran. On regrettera cependant au passage que cette derni�re manque syst�matiquement de lisibilit� et d�explication.

Certaines questions restant en suspens, telles que la pertinence de la BP selon le contexte ou les d�tails techniques de sa mise en �uvre (voir, par exemple, la BP 10 : � Stocker localement les donn�es statiques �), trouveront �ventuellement leur r�ponse dans les liens hypertextes destin�s � approfondir le sujet abord� par la BP dont ils compl�tent la description.

Parfois, un code donn� en exemple est suffisant pour appliquer enti�rement la BP. C�est en particulier le cas des instructions de param�trage pour serveur Apache (BP 22, 78, 83, 84, 100, 101, 103). Ceux-ci sont d�autant plus utiles qu�on les trouve avec peine dans la litt�rature consacr�e au d�veloppement web.

Les ressources que constituent aussi bien les liens hypertextes �voqu�s plus haut que ceux donnant acc�s � des outils permettant de tester la correcte mise en application des BP (chap. 2 �4) m�riteraient d��tre accompagn�s d�une bibliographie. Celle-ci contiendrait notamment les r�f�rences des livres, cit�s dans cet ouvrage (chap. 1 �2), d�crivant des r�f�rentiels compl�mentaires de celui pr�sent� par ce dernier.

Dissipons sans plus attendre un malentendu qui pourrait na�tre � la lecture du sous-titre du livre : par � UX design �, l�auteur ne d�signe pas l�ensemble des m�thodes visant � faire participer l�utilisateur au processus de d�finition de l�application ou du site web. En r�alit�, l�ouvrage traite exclusivement d�ergonomie. � Les probl�matiques purement strat�giques, marketing ou techniques � (Avant-propos) sont �galement hors de son champ d��tude.

Le livre se distingue d�autres ouvrages consacr�s � cette �tape particuli�re du projet informatique par le fait qu�il aborde celle-ci dans le cadre exclusif du contexte mobile. Il nous apprend notamment comment g�rer au mieux les contraintes de taille et de performance ainsi que les interactions propres aux smartphones et tablettes.

L�accent mis sur la p�dagogie constitue la qualit� premi�re du livre. Aux longs discours, celui-ci pr�f�re en effet les �num�rations r�duites � quelques points facilement m�morisables et les courts r�sum�s en fin de chapitre.

Autre particularit� du livre, chacun de ses propos est illustr� par une ou plusieurs captures d��cran provenant d�authentiques sites web ou applications. Si ces derni�res sont les plus largement repr�sent�es dans l�ouvrage, les recommandations ou mises en garde dont elles d�montrent le bien-fond� s�appliquent aussi, bien entendu, aux premiers (� l�exception �vidente des fonctionnalit�s non transposables, comme celles reposant sur l�utilisation des capteurs) de mani�re �quivalente.

Ce ne sont ainsi pas moins de 600 illustrations qui t�moignent de la d�marche originale, entreprise par le livre, consistant � � apprendre par l�exemple � !

L�apparition du smartphone en 2007 ne s�est pas r�sum�e � mettre le Web dans notre poche ; elle a radicalement chang� le rapport que nous entretenons avec notre appareil ! La � barri�re entre l�homme et la machine � qui pr�valait au temps des � ordinateurs �classiques� �, en s�effondrant a laiss� la place � une � manipulation directe � et un � usage intuitif � (Pr�face).

Contrepartie de la relation intime, voire affective, qu�il a nou�e avec son indispensable outil de communication, le mobinaute ne tol�re de la part de ce dernier aucune insuffisance en termes de qualit� de service. � Les chiffres sont clairs : 20 % des applications t�l�charg�es ne sont finalement plus jamais utilis�es par la suite � (Introduction). Beaucoup trop d�applications et sites web pour mobiles sont en effet d�velopp�s sans la moindre r�flexion pr�alable sur ce que sont les v�ritables attentes du public cible.

Afin qu�on ne fasse pas d�embl�e mauvaise impression, l�ouvrage nous explique comment tenir compte des caract�ristiques physiques et techniques propres aux mobiles. D�autre part, il nous enseigne les moyens de guider le visiteur vers les fonctionnalit�s qui lui seront le plus utiles ou celles que l�on souhaite privil�gier.

Faciliter l�usage

La surface limit�e de l��cran est la contrainte la plus �vidente impos�e par le smartphone. Le contenu qu�elle affiche se pr�tera ainsi difficilement � la lecture et ce, d�autant plus que cette derni�re se fera dans des conditions d�grad�es (en mobilit�, avec une concentration rel�ch�e). Selon le cas, sa r�duction ou son extension en am�lioreront cependant la visibilit�.

Un texte long gagnera ainsi � respirer gr�ce � un d�coupage et � l�ajout de marges et interlignes (chapitre 1 �1).

Le livre pr�cise dans quels cas un lien d�clenchant une action, telle que l�ouverture d�un menu, pourra au contraire se limiter � un simple pictogramme (chap. 2 �2) et donne en outre quelques conseils pour rendre ce dernier compr�hensible (chap. 2 �2 et 3).

Lorsque sa traduction � l��cran est inexistante ou insuffisante, le r�sultat lui-m�me de l�op�ration peut passer inaper�u aux yeux de l�utilisateur. Une confirmation permettra alors d��viter un tel risque. L�ouvrage nous indique les pr�cautions requises si l�on souhaite que celle-ci prenne la forme d�une virgule sonore (chap. 1 �4) ou d�un retour haptique (chap. 1 �3).

Ce dernier est un mode de communication sp�cifique au mobile, � l�instar des interactions tactiles. La difficult� qu�ont ces derni�res � �tre effectu�es, li�e au fait que nos doigts sont d�j� occup�s � tenir l�appareil, constitue une deuxi�me contrainte dans l�usage de celui-ci. L�emplacement des commandes � l��cran devra de ce fait �tre guid� par le type d�appareil, sa taille et la fa�on dont il est manipul�. Les zones atteignables associ�es � ces crit�res sont bien d�crites dans le livre qui s�appuie pour cela sur diverses �tudes (chap. 1 �2).

M�me lorsque le bouton qu�il actionne est bien positionn�, le tap exige un effort non n�gligeable. Pour cette raison, on t�chera de ne pas le solliciter inutilement. Pour y parvenir, les deux moyens s�offrant � nous consistent, d�une part, � anticiper du mieux que l�on peut les objectifs de l�utilisateur et, d�autre part, � lui permettre de les accomplir le plus directement possible (chap. 3 �1).

Les composants sur lesquels s�exercera le tap devront par ailleurs �tre adapt�s � un instrument de s�lection � le doigt � qui ne b�n�ficie pas d�une pr�cision aussi grande que celle du pointeur d�une souris (chap. 3 �2). Une telle difficult� pourra �tre contourn�e dans le cas du d�veloppement d�une application web gr�ce aux capteurs pr�sents sur le smartphone (chap. 2 �1). Ces derniers nous dispensent en effet de toute interaction avec l��cran. Cependant, il n�existe que peu de cas o� les manipulations qu�ils n�cessitent et les actions que ces derni�res r�alisent sont naturellement associ�es dans l�esprit de l�utilisateur (chap. 1 �3).

Les � gestes �, utilis�s en compl�ment du tap, semblent �tre une solution plus efficace pour pallier les inconv�nients de ce dernier. � moins de faire partie des gestes conventionnels, dont le livre nous donne une liste (chap. 1 �2), diff�rentes m�thodes p�dagogiques seront n�cessaires pour en assurer la d�couvrabilit�.

Guider l�utilisateur

La d�marche � privil�gier dans ce cadre consiste � s�appuyer sur la culture et l�intelligence de l�utilisateur, plus pr�cis�ment : les connaissances qu�il a d�j� acquises en parcourant notre site ou application ou ceux de nos concurrents (chap. 3 �5), d�une part, et sa capacit� � interpr�ter correctement les indices visuels (chap. 2 �4) et les affordances, d�autre part (chap. 1 �2 et chap. 5 �3). Ces derni�res mettront en �uvre le cut-off design (chap. 1 �2, chap. 2 �4 et 5) et les animations (chap. 1 �2) pour lui faire comprendre l�action qu�on attend de lui.

Un tutoriel ne doit, en revanche, �tre employ� qu�en dernier recours. En effet, son apparition inopin�e dans un �cran d�di� en fait un point de fuite important (chap. 5 �1). Pour �tre accept� par l�utilisateur, le tutoriel devra lui para�tre indispensable et intervenir au moment m�me o� le geste qu�il explique lui sera utile. Le choix du geste � enseigner (chap. 5 �1), du moment opportun pour le faire (chap. 5 �2) et de la forme que prendra l�aide (chap. 5 �4) sont d�crits en d�tail dans l�ouvrage.

Ind�pendamment de son contenu, un tutoriel s�imposera plus facilement s�il n�occupe qu�une partie de l��cran, car ainsi il n�interrompra pas le mobinaute dans la r�alisation de ses t�ches (chap. 5 �4).

Les techniques �voqu�es jusqu�ici d�finissent un � mode passif � (chap. 5 �1) qui ne demande � l�utilisateur qu�un minimum d�attention et de r�flexion. Un � mode actif � (chap. 5 �1) requ�rant davantage la participation de ce dernier au processus d�apprentissage s�av�rera souvent plus efficace (chap. 5 �4).

Selon ce m�me principe de l�engagement par l�action, une configuration utilisateur rencontrera plus de succ�s si elle est propos�e � ce dernier une fois seulement qu�il aura franchi toute une s�rie d��tapes (chap. 3 �4).

Proposer une personnalisation de l�exp�rience d�s la connexion � l�application agit, au contraire, comme un mur cognitif au m�me titre que l�attente qui a pr�c�d�.

Si le temps d�attente r�el peut �tre r�duit � n�ant de mani�re artificielle (chap. 4 �5), sa diminution effective est de la comp�tence du d�veloppeur. Le designer, quant � lui, peut agir sur le temps d�attente per�u (chap. 4 �1).

Trois techniques sont � sa disposition pour informer l�utilisateur de son entr�e progressive dans l�application : une animation (chap. 4 �3), si possible personnalis�e (chap. 4 �4), lui faisant comprendre que sa demande fait l�objet d�un traitement ; une description d�taill�e de ce dernier (chap. 4 �3) ; une simulation du chargement de la page d�accueil (chap. 4 �2).

Le travail du designer ne prend pas fin quand celui-ci a r�ussi � convaincre l�utilisateur de se servir de l�application ou du site web. L�exigu�t� de l��cran d�un smartphone ne permettant pas d�afficher simultan�ment plusieurs menus ni l�ensemble des commandes disponibles, on devra d�cider lesquels parmi ceux-ci rendre prioritairement visibles (chap. 2 �1, 2 et 7). Notre choix sera guid� soit par la hi�rarchie des besoins de l�utilisateur (chap. 2 �6), soit par la strat�gie du client.

Celle-ci se refl�tera le plus clairement dans les call-to-action. Comme leur nom l�indique, ces derniers ne joueront pleinement leur r�le que s�ils parviennent � attirer l�attention du visiteur. Pour ce faire, ils devront se distinguer des autres �l�ments pr�sents � l��cran gr�ce � leur affordance (chap. 1 �2) et � leurs forme et emplacement (chap. 3 �3 et chap. 5 �5) qui feront de chacun d�eux un point focal (chap. 1 �1).

Si, en rendant ainsi ais�e et rapide sa visite, nous faisons en sorte que l�utilisateur quitte notre site web ou application satisfait, seule une exp�rience inoubliable nous assurera de son retour.

Le moyen le plus infaillible de sortir des sentiers battus consiste � exploiter la sp�cificit� de la marque du client (chap. 4 �4, chap. 6 �3 et 7).

La personnalit� du produit dont on fait la promotion pourra �galement transpara�tre � travers des choix graphiques (chap. 4 �6, chap. 6 �2 et 4) d�autant plus efficaces qu�ils seront subtils (chap. 6 �6 et 9).

L��motion que ces derniers cr�ent spontan�ment, on pourra s�attacher � la faire na�tre et se d�velopper en nouant avec l�utilisateur une relation privil�gi�e. Celle-ci prendra la forme de services adapt�s (chap. 6 �1), d�un ton familier (chap. 6 �5) et de syst�mes de fid�lisation bas�s sur la r�compense et la gamification (chap. 6 �8).

Ainsi, nous parviendrons � nous d�marquer de la concurrence en offrant � notre visiteur une � exp�rience utilisateur sur mesure � (Avant-propos).

Si � la ma�trise de la qualit� n�est pas une option � (partie I chapitre 11 �11.5), force est de reconna�tre que rien en mati�re de d�veloppement web n�oblige, ni n�incite � atteindre un niveau de qualit� minimal : aucune norme contraignante, des standards et des conventions d�coulant d�articles r�dig�s certes par des professionnels comp�tents, mais n�ayant nul caract�re officiel ; enfin, fruit du travail de normalisation du W3C, des sp�cifications qui ne sont en r�alit� que des � recommandations �.

Un tel �cosyst�me a favoris� l��mergence d�un nombre consid�rable de sites web mal b�tis, satisfaisant � peine les contraintes et attentes de leurs divers utilisateurs. Selon les auteurs, cet �tat de fait a perdur� au moins jusqu�� la date de parution de la premi�re �dition du livre, en 2012, en tout cas pour les � petits sites �. Chez les � grands sites �, en revanche, � les gros d�fauts �taient assez rares � (part. I chap. 1 �1.1).

Depuis, la situation se serait invers�e. Le recours aux �diteurs de sites et autres syst�mes de gestion de contenu a, en grande partie, mis fin � la production de code incorrect ou inad�quat, tandis que les aspects non techniques des sites web se sont trouv�s am�lior�s par une plus grande sensibilisation des d�veloppeurs � la � culture web � (part. I chap. 1 �1.1). � l�inverse, les sites � gros budget misent sur des m�thodes marketing de plus en plus invasives, perturbant la visite de l�internaute autant qu�elles menacent ses donn�es personnelles (part. I chap. 11 �11.6) ; parall�lement, les questions d�accessibilit� sont rel�gu�es au second plan (part. I chap. 1 �1.1).

Les progr�s r�alis�s en termes de qualit� depuis les d�buts du Web ne rendent donc pas obsol�te un projet comme Opquast, loin s�en faut !

Prenant le relais d�un annuaire de sites et d�articles sur la qualit� web, le projet Opquast (Open Quality standards) voit le jour en 2004 (Avant-propos). Il consiste en un r�f�rentiel de 226 � bonnes pratiques � (BP).

Si leur description constitue l�essentiel du livre, ce dernier explique �galement dans quels contextes et de quelle fa�on les mettre en �uvre.

Pour une d�finition objective de la qualit�

En l�absence de r�f�rentiel sur lequel fonder une d�marche qualit�, les exigences en ce domaine trouvent, g�n�ralement, dans un cahier des charges, leur traduction sous la forme de formulations creuses donnant au prestataire toute la libert� de les interpr�ter comme il l�entend (part. I chap. 2 �2.1 et chap. 6 �6.4). Au contraire, les BP permettent aux diff�rents intervenants du projet de s�entendre pr�cis�ment sur les objectifs � atteindre. En effet, chacune d�elles a un caract�re objectif, universel et p�renne (part. I chap. 2 �2.4) garanti par l�ensemble des r�gles pr�sidant � son �laboration que le livre nous pr�sente en d�tail (part. I chap. 2 �2.3).

Formant le c�ur de la partie II, les BP sont d�crites chacune sur une, voire deux pages enti�res avec des explications suffisamment d�taill�es pour permettre leur mise en �uvre imm�diate.

Elles sont compl�t�es par une liste de � recommandations � pr�sent�es de mani�re plus synth�tique dans un suppl�ment. Bien que ne satisfaisant pas toutes les conditions d��ligibilit� au statut de BP, elles peuvent �tre mises en place sans risque et avec la garantie de voir la qualit� du site web sensiblement am�lior�e.

Les BP concernent toutes les �tapes de la cha�ne de r�alisation d�un site web, depuis la premi�re �bauche jusqu�� la vie post-mise en production, et leur intitul� est assez pr�cis pour qu�on soit capable de d�terminer sans ambigu�t� � laquelle de ces derni�res chacune d�elles s�applique.

Cette relation a �t� mise en lumi�re par �lie Slo�m et �ric Gateau dans le mod�le VPTCS dont les lettres qui en composent le nom d�signent les domaines � visibilit� �, � perception �, � technique �, � contenus � et � services � au sein desquels ces �tapes, et donc les BP associ�es, peuvent �tre regroup�es (part. I chap. 1 �1.4).

Rattach�e � la perception (part. I chap. 1 �1.6), l�accessibilit� occupe, dans le livre, une place importante, car elle fait d�j� l�objet de r�f�rentiels d�di�s avec lesquels Opquast est suppos� cohabiter. Ceux �tablis par la WAI (Web Accessibility Initiative) (part. I chap. 8 �8.3.3) et pr�valant au niveau international sont pr�sent�s tour � tour : les WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) s�appliquant aux sites web (part. I chap. 8 �8.3.4) ; WAI-ARIA concernant plus sp�cifiquement les composants d�interface (part. I chap. 8 �8.3.5) ; UAAG et ATAG destin�s respectivement aux constructeurs d�agents utilisateurs et aux fabricants d�outils d��dition et d�alimentation de sites web (part. I chap. 8 �8.3.4).

Dans un premier temps, l�ouvrage examine dans quelle mesure les pr�conisations existantes en mati�re d�accessibilit� sont remplies par les BP. Pour ce faire, il choisit comme �talon le standard international WCAG plut�t que sa traduction fran�aise officielle : le RGAA (R�f�rentiel G�n�ral d�Accessibilit� pour les Administrations) qui fait foi pour juger de la conformit� d�un site web au regard de la loi fran�aise (part. I chap. 8 �8.3.6 et chap. 9 �9.2).

Certaines BP et recommandations s�adressent sp�cifiquement aux internautes en situation de handicap (part. I chap. 8 �8.1.2) dont elles cherchent � am�liorer l�exp�rience utilisateur, soit en compensant leurs incapacit�s (part. I chap. 8 �8.1.1) visuelles (part. II rubrique 15 BP 181, suppl�ment R27|29|53|55) ou auditives (part. II sup. R27|28), soit en rendant possible l�utilisation de technologies d�assistance (part. I chap. 8 �8.2) telles que la navigation au clavier (part. II rub. 13 BP 156, sup. R43) ou le lecteur d��cran (part. II rub. 2 BP 19, rub. 19 BP 222|224, sup. R26), ce dernier par le biais, notamment, de la gestion des alternatives (part. II rub. 1 BP 1 � 10, sup. R1|2|3|25).

Le livre pr�cise, dans trois listes distinctes, les crit�res WCAG que ces BP et recommandations, avec l�appui de quelques autres moins sp�cialis�es, couvrent respectivement de mani�re totale, partielle ou d�aucune fa�on (part. III � Diff�rentiel Opquast qualit� web et WCAG �).

Le respect des 130 crit�res pr�sent�s dans deux checklists compl�mentaires et portant chacun sur le bon usage d�un �l�ment particulier des langages HTML, JavaScript et, dans une moindre mesure, CSS permettra de s�approcher encore un peu plus de la conformit� aux WCAG (part. III � Checklists sp�cialis�es �).

Dans un deuxi�me temps, le livre explique en quoi Opquast se diff�rencie des r�f�rentiels d�accessibilit� : alors que les seconds s�int�ressent � une population sp�cifique, le premier �tablit des r�gles cens�es profiter � tous, sans distinction (part. I chap. 8 �8.4). Une telle approche se justifie par le fait que les fonctionnalit�s d�velopp�es dans l�unique souci d�am�liorer l�accessibilit� d�un site web trouvent, g�n�ralement, des applications originales aupr�s des personnes valides (part. I chap. 8 �8.1.3). Sym�triquement, les internautes en situation de handicap sont souvent les premiers b�n�ficiaires d�une am�lioration g�n�rale de la qualit� d�un site web, en particulier quand elle porte sur le contenu ou la performance (part. I chap. 8 �8.4).

Cette derni�re b�n�ficie, au m�me titre que l�accessibilit�, d�un traitement privil�gi� avec une rubrique d�di�e (part. II rub. 17 BP 206|211|214|215|216) et une checklist de 41 crit�res � comprenant, outre les BP constituant ladite rubrique, des r�gles parfois tr�s pointues � class�s selon trois niveaux traduisant le degr� de perfection vis� (part. III � Checklists sp�cialis�es �).

Le Web mobile fait �galement l�objet d�une rubrique (part. II rub. 12) et d�une checklist particuli�res.

Enfin, deux derni�res checklists sont consacr�es au SEO et � l�OpenData.

Un r�f�rentiel flexible

La pertinence des 226 BP et quelques dizaines de crit�res et recommandations compl�mentaires n��chappera pas au lecteur studieux qui sera naturellement tent� de les mettre syst�matiquement en �uvre lors de la r�alisation de son prochain site web. Si une telle d�marche est louable et d�note un r�el int�r�t pour la qualit� web, elle s�av�re, en revanche, peu judicieuse ! L�ouvrage nous rappelle � juste titre, en effet, que la charge de travail augmente avec le nombre de r�gles � g�rer. � La qualit� a un prix � (part. I chap. 6 �6.4) que mesurent les � co�ts d�obtention de la qualit� � (part. I chap. 11 �11.4).

D�un c�t�, le mod�le VPTCS sur lequel Opquast repose a l�immense avantage de couvrir un grand nombre de th�matiques et notamment celles qui font v�ritablement la richesse d�un site web, autrement dit les contenus et les services : � sans contenus ou services de qualit�, le site n�est qu�une coquille vide � (part. I chap. 1 �1.8). D�un autre c�t�, il n�est pas adapt� pour traiter les caract�ristiques complexes d�un site web comme celles relevant, par exemple, du � design �motionnel � (part. I chap. 1 �1.7). Opquast devra en cons�quence obtenir le renfort d�autres r�f�rentiels. Afin d��viter que ce surcro�t de nouvelles r�gles entra�ne une d�rive budg�taire, on ne retiendra dans cet ensemble que celles qu�on aura jug�es essentielles dans le cadre de notre projet (part. I chap. 6 �6.4). On laissera en revanche de c�t� celles qui ont, certes, l�avantage de d�montrer le talent du d�veloppeur, mais qui n�apportent au site web en construction aucune valeur ajout�e (part. I chap. 9 �9.3).

Une pareille s�lection pourra se fonder sur l�examen des gains et des pertes associ�s au respect ou non de telle ou telle r�gle. Les secondes, nomm�es � co�ts de non-qualit� � (part. I chap. 11 �11.4), sont la contrepartie financi�re des risques d�duits des � objectifs � �num�r�s en introduction du contenu de chaque BP dont ils d�finissent la raison d��tre (part. I chap. 10 �10.3 et 10.4).

Les premiers sont, par nature, tr�s difficilement chiffrables sur la base d�un classique retour sur investissement (ROI) (part. I chap. 11 �11.4). En outre, devront �tre exclus du p�rim�tre de leur calcul les domaines qu�on aura estim�s cruciaux et pour lesquels on aura d�cid� de ne faire aucun arbitrage, comme l�accessibilit� (part. I chap. 11 �11.5) ou le r�f�rencement, � l�endroit duquel la qualit� web joue un r�le pr�pond�rant (part. I chap. 11 �11.3). Dans ce contexte, l��valuation quantitative devra c�der la place � une appr�ciation qualitative d�duite du � retour sur objectifs � (ROO) (part. I chap. 11 �11.5).

Le � r�f�rentiel personnalis� � (part. I chap. 9 �9.2) ainsi obtenu sera ins�r� dans le cahier des charges et guidera les d�veloppements futurs (part. I chap. 6 �6.4). Les objectifs de qualit� auront d�autant plus de chances d��tre atteints qu�ils auront, en effet, �t� clairement expos�s � l�ensemble des parties prenantes, en amont du projet (part. I chap. 6 �6.1).

Une prise de conscience plus tardive de l�importance d�une d�marche qualit� ne remet toutefois pas en cause la pertinence de cette derni�re. Elle prendra la forme d�un audit dont l�objet est de juger a posteriori la qualit� d�un site web au regard des BP.

Dans le cas o� le site web audit� est en construction, on s�appuiera sur les trois checklists qui les regroupent en fonction des phases du cycle de d�veloppement � d�crites en d�tail dans le livre (part. I chap. 5) � auxquelles elles s�appliquent (part. III � Checklists en suivi de production �). La v�rification de leur correcte mise en �uvre sera, quant � elle, facilit�e par les instructions donn�es dans la rubrique � contr�le � des fiches les d�crivant.

Une telle �valuation peut �galement �tre faite sur la base d�autres crit�res, plus ou moins subjectifs (part. I chap. 7 �7.1, �7.6 et �7.7.1), sur la connaissance et l�exp�rience de l�examinateur (part. I chap. 7 �7.2 et �7.4) ou l�� observation des utilisateurs � (part. I chap. 7 �7.3).

Dans le cas d�un site en production, les crit�res de qualit� vus plus haut pourront s�enrichir de ceux dont la valeur est produite par les internautes : statistiques de comportement (part. I chap. 7 �7.3 et �7.7.2) et retours d�exp�rience (part. I chap. 7 �7.5). Quant aux BP, on notera que la mise en �uvre de 75 d�entre elles suffit � l�attribution du label Opquast website (part. III � Opquast website �).

Pour �tre efficace, l�audit doit �tre conduit selon une m�thode rigoureuse. Dans sa version audit expert � par opposition � l�audit rapide �, il s�appliquera � un panel de pages soigneusement choisi (part. I chap. 4 �4.1) dont le livre nous donne un exemple type (part. I chap. 4 �4.3). Son d�roulement (part. I chap. 4 �4.4) et sa restitution orale (part. I chap. 4 �4.5) suivront un parcours pr�cis dont les �tapes sont clairement indiqu�es dans l�ouvrage.

Comme on vient de le voir, la qualit� doit �tre consid�r�e tout au long de la vie du site web, avant (cahier des charges) et pendant sa r�alisation (� audit en cours de production �) et apr�s sa mise en production (� audit qualit� d�un site web en ligne �). Il est par cons�quent essentiel que ses enjeux et, surtout, les risques li�s � sa non-prise en compte soient connus de tous les intervenants du projet (part. I chap. 10 �10.2).

Dans ce contexte, les BP joueront un r�le important (part. I chap. 3 �3.4). Elles serviront, en outre, de r�f�rence pour contr�ler l�acquisition des connaissances en la mati�re, sanctionn�e par la certification Opquast Certified (part. I chap. 3 �3.5 et chap. 10 �10.5).

Si le passage, pour une entreprise, du premier aux derniers stades de maturit� dans la prise en compte de la qualit� se caract�rise, selon la typologie propos�e par �lie Slo�m, par la capacit� � fixer un objectif mesurable en termes de qualit� (part. I chap. 10 �10.1), nul doute que la pr�sence en son sein de professionnels qualifi�s et la d�signation, parmi eux, d�un responsable qualit� web (part. I chap. 9 �9.6) y contribueront pour beaucoup !

En conclusion

Opquast est un r�f�rentiel remarquable � plus d�un titre : non seulement son processus d��laboration en fait un outil d�une grande fiabilit�, mais encore sa transversalit�, mise en �vidence par le mod�le VPTCS, le conduit � compiler des r�gles auxquelles on n�aurait sans lui jamais eu acc�s, sauf � explorer toute la documentation existante dans l�ensemble des domaines en lien avec le d�veloppement web !

Il est ainsi en mesure de r�pondre � une grande partie des questions pos�es par des sujets faisant souvent l�objet d��tudes � part enti�re, tels que l�accessibilit�, la performance ou le SEO.

Le r�f�rentiel Opquast, accessible depuis 2004 au lien : https://www.opquast.com/ �tant d�sormais, gr�ce � cet ouvrage, disponible en version imprim�e, la question se pose de savoir quel int�r�t il y a � se procurer un livre pour s�enqu�rir des BP quand ces derni�res sont d�j� accessibles en ligne. En r�alit�, les deux supports sont compl�mentaires. Les BP au format Excel, accessibles sur le site web, sont facilement manipulables alors qu�elles sont, dans le livre, plus rapidement consultables.

Ce dernier comprend, en outre, des checklists dans lesquelles elles sont regroup�es pour une meilleure utilisation, ainsi que divers ensembles de directives permettant d�aller encore plus loin dans la recherche de la qualit�.

Quant � leurs applications, l�ouvrage consacre plusieurs chapitres, � la fois clairs, d�taill�s et pragmatiques, � la fa�on de les mettre en �uvre dans le cadre de la d�finition d�un projet (cahier des charges) ou de la validation d�un site web (audit). De son c�t�, son pendant num�rique apporte des informations g�n�rales par l�interm�diaire de billets de blog et de nombreuses pr�cisions au sujet de la certification de comp�tences.

Enfin, il est appr�ciable d�observer que le site web d�Opquast et le livre qui en est issu sont tous les deux � la hauteur de leur sujet : le premier semble appliquer pour son propre compte les solutions qu�il pr�conise ; le second b�n�ficie d�une �dition particuli�rement soign�e, pauvre en erreurs ortho/typographiques et riche � la fois d�un glossaire aux d�finitions �toff�es et d�un design aussi �l�gant qu�efficace !

Con�u, � l�origine, pour permettre � des scientifiques d��changer des donn�es brutes, le Web, gr�ce � l�enrichissement des contenus et � leur habillage � l'aide du langage CSS, se pr�sente aujourd�hui comme la forme moderne de l��dition, ce qu�illustre la r�flexion d�Oliver Reichenstein, pour qui ��Web Design Is 95% Typography�� (��le design web, c�est 95�% de typographie��) (chapitre 1, Introduction). En cons�quence, les r�gles de composition typographique en usage dans l�imprim� devront, sans surprise, �tre appliqu�es � l��cran, quitte � leur faire subir quelques ajustements afin de pr�server leur efficacit�.

Toutefois, les deux m�dias pr�sentent des diff�rences essentielles�: si le premier consiste en un ensemble de feuillets au format parfaitement d�fini, le second se r�duit � une surface unique de taille illimit�e, requ�rant un mode de navigation sp�cifique. En outre, l��cran offre des possibilit�s inexistantes dans le domaine de l�imprim�, qu�il s�agit d�exploiter.

Un caract�re pr�serv�

La facult� offerte aux concepteurs de sites web d�utiliser, dans leurs designs, la police typographique de leur choix n�a rien d�une innovation r�cente, puisqu�elle est permise par la directive font-face, qui a fait son apparition dans CSS d�s la version 2 du langage. Les t�l�chargements ill�gaux qu�elle a, aussi, rendus possibles lui ont valu une p�riode de dix ans de ��purgatoire��. Finalement r�habilit�e en 2008, elle est cependant encore mal utilis�e, en raison de l�ignorance, chez les designers, non plus de la l�gislation, mais des fondamentaux de la typographie (chap. 1 �1). La place importante que l�ouvrage consacre � ces derniers s�en trouve ainsi d�autant plus justifi�e.

La vari�t� des cr�ations typographiques a n�cessit� l��laboration de classifications ��telles que celle propos�e dans le livre, qui se r�sume aux trois cat�gories suivantes�: romaine, lin�ale, m�cane�� permettant de faire un premier tri en fonction du message que le caract�re est cens� v�hiculer (chap. 1 �3).

Au sein du sous-groupe retenu, on s�lectionnera des polices de qualit�. Celles-ci se distinguent, tout d�abord, par la richesse des glyphes qu�elles mettent � notre disposition. En effet, l�emploi, dans un texte, de petites majuscules, chiffres elz�viriens et ligatures ont l�avantage d�en faciliter la lecture (chap. 2 �12). Prenant un temps d�avance sur le module CSS Fonts Module Level 3, non finalis� � la date de publication du livre, les auteurs pr�sentent quelques-unes des propri�t�s CSS, accompagn�es de leurs valeurs, permettant d�invoquer, dans la feuille de styles, les caract�res sp�cifiques vus plus haut.

Les diff�rents styles et graisses, quant � eux, permettent de distinguer efficacement les titres du corps du texte (chap. 1 �4).

De m�me, certains caract�res sp�ciaux sont n�cessaires � la r�alisation d�une composition irr�prochable. Les auteurs ont la bonne id�e de nous en donner, avec l�apostrophe et le tiret, deux exemples embl�matiques, compl�t�s par une liste de 44 caract�res utiles avec leur entit� HTML ou code Unicode correspondant. On y regrettera, au passage, l�absence de certains signes indispensables � la r�daction d�un texte en fran�ais et, cependant, trop souvent ignor�s, tels que les chevrons � et �, que cette �dition fran�aise n�a, semble-t-il, pas os� ajouter � la liste propos�e dans l��dition originale (chap. 2 �12).

Si la disponibilit� des glyphes est un pr�requis �vident, leur lisibilit� physique ne doit pas �tre consid�r�e avec moins d�attention. Elle consiste, d�une part, dans leur capacit� � se distinguer les uns des autres, ce en quoi leurs traits caract�ristiques ��dont le livre nous d�finit les principaux d�entre eux (chap. 1 �3)�� jouent un r�le essentiel�; d�autre part, dans leur polyvalence�: l�optimisation de rendu assure une pr�servation plus ou moins grande du dessin original lors du passage du rectangle de papier � la grille de pixels (chap. 1 �2).

On ne sera pas en mesure de choisir une police adapt�e si l�on ne prend pas en consid�ration chacun des crit�res cit�s plus haut. Leur respect scrupuleux requ�rant, n�anmoins, un minimum de pratique, le designer novice, en attendant, aura tout int�r�t � restreindre son choix � un sous-ensemble de polices reconnues pour leurs qualit�s. Les 31 polices (dont cinq gratuites distribu�es par Google Fonts), comment�es et conseill�es par trois experts, auxquelles viennent s�ajouter 30 autres suggestions (chap. 1 �5 � 7), constitueront une base de travail d�autant plus pr�cieuse qu'il existe, � ma connaissance, peu de guides �quivalents, surtout en ce qui concerne les polices adaptables � l��cran.

Si ces derni�res ne peuvent r�pondre � nos imp�ratifs de design, la solution, dans l�avenir, pourrait consister � b�tir, directement dans le navigateur, une police en CSS, comme ont d�j� commenc� � s�y int�resser deux designers, proposant chacun un caract�re � la forte personnalit� (chap. 6 �18).

Un message renforc�

De m�me que les sp�cificit�s de l��cran expliquent les ajustements apport�s au dessin des caract�res, elles justifient ceux � appliquer � la composition tout enti�re, pour ce qui regarde la pr�sentation et les tailles, autrement dit l�alignement de colonnes (chap. 2 �7), la force de corps (chap. 2 �5), l�interlignage (chap. 2 �8) et la justification (chap. 2 �6). En accompagnant, dans ces trois derniers cas, ses explications de valeurs directement applicables, ainsi qu�en d�crivant des m�thodes concr�tes pour r�aliser en CSS un interlettrage ou un cr�nage (moyennant, dans ce dernier cas, l�emploi de quelques balises suppl�mentaires, chap. 2 �9), l�ouvrage d�montre sa volont� de pragmatisme.

La mise en forme permet au texte de transmettre efficacement son message. Toutefois, elle peut ne pas suffire�; c�est pourquoi le livre propose trois diff�rents moyens de pr�senter des informations complexes de mani�re synth�tique.

Les ic�nes consistent en une repr�sentation symbolique du r�el (chap. 5 �1 et 2). Elles pourront soit �tre pr�lev�es dans une police d�di�e (chap. 5 �4), soit �tre construites de toutes pi�ces. Le livre nous donne quelques conseils pour y parvenir (chap. 5 �11) et, dans le cas o� on souhaiterait y ajouter des couleurs, nous explique comment les choisir en s�appuyant sur les harmonies d�duites du cercle chromatique (chap. 5 �13).

Un tr�s bel exemple d�application nous est donn� avec le syst�me visuel d�identit� cr�� pour la m�tropole lilloise, alliant homog�n�it� et singularit� (chap. 5 �19).

Les donn�es chiffr�es trouveront refuge au sein de graphiques (chap. 4 �8) et de tableaux (chap. 4 �9) dont le livre nous montre, l� encore de mani�re tr�s concr�te, les modes de pr�sentation � privil�gier et ceux � proscrire (chap. 4 �8 et 10).

Une surface et des moyens �tendus

La nature des diff�rents composants de la page, autant que le support de destination, d�termine le mode de publication (chap. 3 �3).

La vari�t� des tailles d��cran ajoute une difficult� suppl�mentaire. Une solution consiste � aligner les �l�ments le long des bords d�une grille (chap. 2 �2). En la mati�re, on pr�f�rera la grille modulaire (chap. 2 �3), contribuant � une organisation rationnelle de la page, � celles ��grille rigide (chap. 2 �1) ou r�sultant d�une mise en page adaptative (chap. 2 �4)�� bas�es sur des dimensions fix�es a priori, obsol�tes depuis l��mergence, quatre ans avant la publication du livre, du Responsive Web Design ou design fluide (chap. 2 �4). Or, c�est ce dernier qui, selon moi, devra principalement guider le design de la page web.

L�acc�s aux diff�rentes parties du contenu sera facilit� par la pr�sence d��l�ments d�interaction�: des liens d�ancrage si les premi�res se trouvent sur la m�me page que les seconds (chap. 4 �4)�; des liens textuels, un fil d�Ariane, des tags (chap. 4 �4) ou un menu (chap. 4 �3), sinon.

Ce dernier, dont le livre nous pr�sente les principaux types existants (chap. 4 �3), se rencontre plus volontiers sur les grands �crans, tandis que, sur les appareils mobiles, la navigation s�effectuera essentiellement � l�aide de gestes tactiles (chap. 4 �5).

L�interaction devra �tre prise en compte lors de l��laboration des maquettes (chap. 4 �2), pr�alable indispensable � la r�alisation du design proprement dite. Ces derni�res se d�clinent en deux versions�: la maquette basse-fid�lit� partitionne la page web en grandes zones dont le d�tail s�mantique est reproduit dans la maquette haute-fid�lit� (chap. 4 �1).

Ces deux formes de contenu trouveront leur traduction dans le fichier HTML, respectivement sous la forme d��l�ments de structure (chap. 2 �10) et de ��balises typographiques�� (chap. 2 �11). Il est regrettable qu'en distinguant, parmi celles-ci, les ��balises logiques�� des ��balises physiques��, les auteurs ignorent que ces derni�res, cr��es � l�origine pour mettre le texte en forme, ont vu leur fonction enti�rement red�finie avec l�arriv�e de CSS. Or, seule cette nouvelle fonction doit d�sormais �tre consid�r�e lorsqu�on doit d�cider de les utiliser ou non (chap. 2 �11).

La t�che de cr�ation du contenu ne prend pas fin avec la gestion des contraintes physiques�; sa mise en valeur doit, en effet, tirer profit des innovations graphiques permises par l�informatique.

Parmi les domaines r�serv�s � l��cran, l�animation fait, sans doute, partie des plus embl�matiques. Neuf superbes cas d�utilisation d�images GIF contribuent � r�habiliter ce tr�s ancien format d�image anim�, d�consid�r� en raison de son utilisation abusive dans les ann�es 1990 (chap. 6 �2 et 3).

Les animations que permettent de r�aliser les technologies actuelles ne se limitent plus � un encha�nement de deux ou trois s�quences r�p�t� en boucle, mais reproduisent un v�ritable sc�nario d�crit dans un storyboard (chap. 6 �4).

Au sein d'HTML5, SVG (chap. 5 �17) et Canvas trouvent des applications spectaculaires (chap. 6 �19), et cette derni�re, associ�e � la biblioth�que Paper.js, voit ses possibilit�s �tendues de mani�re insoup�onn�e (chap. 6 �11)�!

En conclusion

Sans doute parce qu�il est le fruit du projet de plusieurs �tudiants ayant, au sein du MICA (Maryland Institute College of Art�s Center for Design Thinking), suivi des voies de sp�cialisation diff�rentes, le livre aborde un grand nombre de sujets (pr�s de 80, au total�!), dont presque tous sont pr�sent�s de mani�re synth�tique sur une seule double page.

L�objet du livre est d�offrir un large panorama des m�thodes et techniques de design applicables au Web, et plus g�n�ralement � l��cran, actuellement en usage. S�il n�approfondit aucune d�elles ��le lecteur int�ress� devra, pour cela, se tourner vers des ouvrages sp�cialis�s��, la soixantaine de polices qu�il recommande, ainsi que les donn�es chiffr�es dispens�es au fil des chapitres, aideront le novice � prendre un bon d�part�!

� noter, enfin, que le lecteur auquel le livre s�adresse peut n�avoir aucune connaissance des standards du Web, mais devra n�anmoins �tre averti de l�obsolescence de certaines m�thodes et techniques qui y sont pr�sent�es (grilles de mise en pages, balisage HTML).

Le premier contact �tabli entre un site web et un utilisateur est l'effet non d'une interaction physique, mais de la transmission d'un message du premier au second � travers le design graphique, en particulier ses deux �l�ments cl�s que sont la typographie et la couleur.

Le bref historique pr�sent� en introduction de l'ouvrage nous rappelle que la d�finition de la couleur et son utilisation, reposent d'abord sur des fondements scientifiques. Le respect des crit�res objectifs qui en d�coulent devra n�anmoins s'allier � une intuition de la couleur que le designer aura su cultiver s'il veut que le r�sultat obtenu soit r�ellement � la hauteur de ses esp�rances.

La ��science�� de la couleur suppose un vocabulaire technique. Sa ma�trise �tant n�cessaire pour �viter les malentendus � l'auteur souligne, � ce propos, le glissement de sens subi, lors du passage du registre technique au langage courant, par les mots ��couleur�� et ��teinte�� �, il est, pour l'essentiel, reproduit sous la forme d'un glossaire opportun�ment plac� en d�but d'ouvrage (chapitre 1).

� l'instar du glossaire, la description synth�tique en douze �tapes de la m�thode de construction d'une palette (chap. 8 �2) propos�e par l'auteur est situ�e � un endroit du livre o� on ne l'attend pas forc�ment, � savoir apr�s le c�ur m�me de celui-ci, consacr� pr�cis�ment � l'examen en d�tail des �l�ments entrant dans l'�laboration de ladite m�thode.

Cette derni�re peut finalement se r�sumer en deux grandes �tapes�: le choix des couleurs de d�part�; la constitution, puis la validation de la palette proprement dite.

Partir sur de bonnes bases

��Les conventions r�gissent une grande partie du monde du design�� (chap. 6 Introduction). Elles permettent � l'internaute, en effet, de trouver ses rep�res sur la Toile. Selon ce principe, les couleurs habillant un site web d'entreprise seront initialement choisies parmi celles commun�ment utilis�es dans le secteur d'activit� auquel l'entreprise appartient (chap. 6 �1 et 2). Le livre nous donne, sous la forme d'une repr�sentation graphique, pour chacun des douze secteurs d'activit� �tudi�s, un exemple de palette type (chap. 5 �3), dont on aurait cependant souhait� que les couleurs la constituant � de m�me que celles composant les autres palettes donn�es en exemple dans le livre � soient accompagn�es de leur code hexad�cimal (ou de toute autre d�finition num�rique), sans quoi elle est, en pratique, inutilisable.

On pourra approfondir la recherche en allant jusqu'� s'int�resser aux s�lections de couleurs faites, pour leur site web, par les entreprises concurrentes. Le livre nous en donne, � nouveau, une illustration � travers celles de 36 entreprises appartenant � diff�rents secteurs (chap. 6 �2).

Si les couleurs ainsi obtenues sont insuffisamment nombreuses, ou si la m�thode d�crite est inapplicable en raison de la nature sp�cifique du site web examin�, il existe heureusement d'autres sources dans lesquelles nous pouvons puiser. Nul besoin de chercher tr�s loin�: notre propre environnement est un riche pourvoyeur de couleurs diverses�! Il suffit, pour s'en convaincre, de jeter un �il aux quelques photos choisies par l'auteur (chap. 5 �2), dont on extraira les couleurs constitutives � l'aide d'un des outils pr�sent�s en annexe (chap. 8 �3).

Notre familiarit� de longue date avec les paysages naturels fait que les couleurs qui en sont issues nous paraissent, au premier regard, id�alement assorties (chap. 5 �2). Un tel r�sultat peut aussi �tre le produit du travail d'un professionnel�; c'est pourquoi les nuanciers que celui-ci met gracieusement � notre disposition constitueront, l� encore, un r�servoir de couleurs � privil�gier (chap. 7 �3, chap. 8 �3).

M�me si, lors du choix initial des couleurs pour un site web d'entreprise, on souhaite faire l'�conomie des palettes en usage dans le secteur d'activit� qui nous int�resse, on doit cependant garder ce dernier en t�te afin de pr�voir les associations d'id�es que la couleur pr�sent�e � l'internaute pourra, dans ce contexte, faire na�tre dans son esprit�: sur un site de banque en ligne, le rouge �veillera des souvenirs douloureux (chap. 7 �2), tandis qu'un jaune sombre dor� n'aura pas le m�me effet sur un site web sp�cialis� dans le jardinage ou dans la vente de pr�t-�-porter pour b�b�s (chap. 7 Introduction)�!

Il en va de m�me pour la zone g�ographique cibl�e. L'auteur montre, en effet, comment la symbolique attach�e � chacune des principales couleurs du spectre peut varier selon les cultures, passant parfois d'une signification donn�e � son exact oppos� (si le jaune peut ainsi, en occident, �tre associ� � la l�chet�, il est, au Japon, synonyme de courage�!) (chap. 3 �2).

�quilibre et harmonie

Une fois le ton donn� par la ou les premi�res couleurs s�lectionn�es, il s'agit de composer un ensemble qui transmette efficacement au public le message souhait�.

Les m�thodes objectives, d�coulant de la th�orie des couleurs, sont les premi�res � consid�rer pour atteindre un tel but. Elles s'appuient en grande partie sur le cercle chromatique, outil incontournable permettant, � partir d'une couleur de d�part, de construire une �bauche de palette qui cr�era spontan�ment, aux yeux du lecteur, l'impression d'un mariage de couleurs heureux (chap. 4 �1 � 3). Quitte � la compl�ter par quelques couleurs neutres (chap. 2 �3), on obtiendra ainsi une palette �quilibr�e (chap. 5 �5). Une illustration de cette m�thode est propos�e � travers une authentique �tude de cas que l'auteur elle-m�me, s'est un jour vu confier (chap. 8 �1).

L'importance de la place qu'occupe, dans notre panoplie de coloriste, le cercle chromatique, nous fait d'autant plus regretter que l'auteur se borne � nous en d�crire simplement les applications directes. Ses effets, ses possibilit�s et limites ne peuvent, selon moi, �tre v�ritablement compris si l'on n'explique pas �galement le principe du contraste successif et la m�thode de construction du cercle chromatique en douze couleurs, � partir des couleurs primaires, secondaires et tertiaires.

D'autre part, si le Web rend aujourd'hui possible la construction de cercles chromatiques continus, leur utilisation s'av�re, en pratique, complexe et peu intuitive et, pour cette raison, la r�f�rence � l'un d'eux indiqu�e en annexe (chap. 8 �3) aurait due, de mon point de vue, �tre accompagn�e d'un vrai guide d'utilisation.

En appliquant la m�thode expos�e plus haut � une couleur largement employ�e dans le secteur d'activit� de l'entreprise dont on r�alise le site web, on court le risque d'aboutir � une palette voisine de celles adopt�es par d'autres entreprises du secteur. Une telle situation pr�sente, en effet, plusieurs inconv�nients�: l'entreprise cliente pourrait �tre accus�e d'avoir d�lib�r�ment copi� le design du site web d'un concurrent. Par un effet de contamination, les produits et services propos�s par celle-l� pourraient, eux-m�mes, �tre soup�onn�s de n'�tre que des imitations de moindre qualit� que ceux vendus par ce dernier ou, dans le meilleur des cas, de ne s'en distinguer en rien (chap. 6 �3).

L'�tape suivante consistera � corriger notre palette imparfaite en substituant � certaines de celles qui la constituent d'autres couleurs. Le choix, soit d'une nuance ou d'une tonalit� (chap. 5 �4), soit d'une couleur de teinte diff�rente de celle � remplacer peut permettre aussi bien de conserver le message v�hicul� par cette derni�re (chap. 7 �1) que de le modifier (chap. 2 �4).

La mise en �uvre de la seconde option est, des deux, la plus d�licate (chap. 7 �2), mais elle sera facilit�e si on s'appuie, tout d'abord, sur les r�gles de classification des couleurs en couleurs chaudes (chap. 2 �1) et couleurs froides (chap. 2 �2), ensuite, sur les significations qui leur sont associ�es. L'auteur, non seulement nous en donne le d�tail pour les couleurs primaires, secondaires, neutres et leurs nuances et tonalit�s, mais nous en r�v�le �galement certains des secrets (par exemple, la couleur du ciel cr�pusculaire et la pourpre tyrienne sont � l'origine de l'association qui est faite entre le violet et, respectivement, le mysticisme et la royaut�) (chap. 3 �1).

Si la nouvelle palette gagnera en originalit� par rapport � la pr�c�dente, elle perdra �ventuellement en �quilibre. Il s'agit toutefois d'un inconv�nient mineur d�s lors qu'elle reste harmonieuse ou, dit autrement, que les couleurs qui la composent ��font sens�� dans l'esprit du public (chap. 4 �4, chap. 5 �5 ,chap. 7 �4).

L'harmonie elle-m�me pourra �tre subtilement am�lior�e gr�ce au recours �ventuel aux couleurs quasi-neutres (chap. 7 �5).

Les couleurs finalement retenues pourront n�cessiter un dernier ajustement avant d'�tre r�parties, selon la fonction � laquelle on les destine, en couleurs de fond, dominantes ou toniques (chap. 5 �1).

Le verdict d�finitif appartiendra � l'utilisateur, aupr�s de qui on aura �valu�, dans les conditions d'utilisation qui sont les siennes (chap. 7 �6), l'effet de la palette obtenue � la fin du processus sur une partie ou la totalit� du design, � l'aide, respectivement, d'un test A/B ou d'un test multivari� (chap. 7 �7).

En conclusion

Destin� au plus grand nombre, le livre a le principal m�rite d'�tre compr�hensible par une personne qui ne b�n�ficierait d'aucune connaissance pr�alable en th�orie de la couleur.

De plus, dans un domaine o� les principaux ouvrages de r�f�rence ont �t� �crits � l'intention d'apprentis artistes peintres, il est, � ma connaissance, un des rares � s'int�resser � la couleur sous l'angle de la synth�se additive, autrement dit de sa production � l'�cran.

Cependant, sans doute en raison de son format r�duit, il n'approfondit pas son sujet autant qu'on aurait pu le souhaiter. En effet, si la m�thode d�crite � dont l'efficacit� ne peut �tre mise en doute, sachant qu'elle est le fruit du travail et de l'exp�rience d'une graphiste qui a acquis une incontestable expertise dans le domaine de la couleur � est suffisamment claire et pragmatique pour nous guider dans notre choix de couleurs � appliquer au design d'un site web, elle ne dit rien, en revanche, sur la fa�on de cr�er celles-ci � l'aide des syst�mes colorim�triques en usage sur le Web (code hexad�cimal, RGB, HSL) ni, d'ailleurs, sur le fonctionnement de ces derniers ou la relation qui les lie. On aurait aim� savoir, en particulier, comment obtenir les nuances et tonalit�s dont l'ouvrage nous a si bien d�montr� l'utilit�.

Autre sujet qui, s'il n'est pas propre au Web, y tient n�anmoins une place particuli�rement importante, l'accessibilit� n'est pr�sente dans le livre qu'� travers la mention en annexe de quatre outils en ligne ayant pour finalit� commune d'�valuer le contraste entre un premier plan et un arri�re-plan (chap. 8 �3).

Hormis ces lacunes, qui viennent s'ajouter � celles signal�es pr�c�demment, on pourra regretter l'absence de bibliographie et d'une liste de liens d'informations utiles, incluant notamment les r�f�rences aux deux �tudes �voqu�es dans l'ouvrage (Hubspot au chap. 5 �3, Emblemetic au chap. 6 �1).

La lecture des grands principes �tablis dans ce livre devra donc s'appuyer sur des sources compl�mentaires si l'on veut faire, de mani�re assur�e, nos premiers pas dans le monde de la couleur. Si l'on veut aller plus loin, cependant, l'�tude th�orique ne sera plus aussi utile, car dans le domaine de la couleur comme dans toute discipline artistique, l'expertise v�ritable ne s'acquiert qu'� force de pratique (chap. 7 �8)�!

��Quand on parle de cr�er des produits et des services pour les appareils mobiles, la conversation a tendance � tourner autour des probl�mes de design et de d�veloppement�� (chap. 1 Introduction). � se focaliser sur ces seules questions � certes importantes �, on en vient � oublier l'essentiel�: le contenu�! Or, il existe bel et bien, en la mati�re, une probl�matique ��mobile���: la limitation de la bande passante est un frein au chargement de fichiers volumineux (images, fichiers PDF, etc.)�; les contenus structur�s complexes (graphiques, tableaux), en tout �tat de cause, ne peuvent �tre affich�s sur l'�cran d'un appareil mobile comme ils le seraient sur celui d'un ordinateur de bureau.

��Mobile�� doit cependant �tre aussi compris, ici, comme la facult� pour le contenu de passer sans encombre d'un type d'appareil � un autre car, selon l'auteur qui prend ainsi une position non ambigu� sur le ��contexte��, postulat � la source d'un vif d�bat dans le monde des web designers, c'est tout le contenu qui doit �tre migr� de l'ordinateur de bureau vers l'appareil mobile.

Produire pour les mobiles

Si la pr�dominance de l'appareil mobile en tant que moyen d'acc�s � Internet est d�sormais une r�alit�, elle �tait n�anmoins d�j� pr�dite par l'auteur au moment de la r�daction du livre, s'appuyant pour cela sur des chiffres ayant trait au type de connexion (chap. 1 �3), aux requ�tes soumises aux moteurs de recherche (chap. 7 �2) ou � la fr�quentation des r�seaux sociaux (chap. 1 �4).

Il sera moins n�cessaire aujourd'hui qu'� l'�poque de convaincre son patron ou son client de l'importance d'une prise en compte des plus petits appareils dans le cadre du d�veloppement d'un site web�; cependant, les pr�conisations g�n�rales que donne l'auteur pourront �tre mises � profit dans d'autres contextes (chap. 4 �1).

Sans surprise, peu importe la plate-forme � laquelle le site web est destin�, une strat�gie de contenu efficace commencera par un inventaire, autrement dit un recensement objectif et exhaustif des contenus � publier. Toutefois, l'auteur compl�te un nombre d�j� important de caract�ristiques servant � d�crire le contenu par une liste encore plus d�taill�e de cat�gories sp�cifiques � un usage pour mobiles (chap. 5 �1).

Compl�ment naturel de l'inventaire, l'audit consiste en une �valuation subjective de la qualit� du contenu au regard d'un ensemble de crit�res dont certains d'entre eux sont donn�s en exemple dans le livre (chap. 5 �1).

L'analyse qui s'ensuivra permettra notamment de mettre en lumi�re � surtout dans le cas o� le contenu aurait �t� con�u dans le but d'alimenter les seuls ordinateurs de bureau � une inad�quation des objets inventori�s aux appareils mobiles en raison de la taille r�duite ou des performances limit�es de ces derniers (chap. 5 �2).

La premi�re de ces deux contraintes s'applique tout particuli�rement au texte. Plut�t que d'en afficher une version tronqu�e (chap. 6 �1 � 3), on s'attachera � en extraire la quintessence, sur la base de laquelle on r�digera diff�rents messages qui apporteront au lecteur plusieurs niveaux de d�tail, selon le principe du d�voilement progressif (chap. 5 �3).

Lorsque le texte est trop long pour tenir sur une seule hauteur d'�cran, on �vitera au mobinaute l'effort de faire d�filer verticalement ce dernier en mettant � sa disposition ancres et boutons ��afficher/masquer�� (chap. 6 �4).

Disposition verticale et affichage de colonnes sur demande seront �galement des solutions � envisager pour les tableaux (chap. 6 �5).

Si, � l'instar du texte long et des tableaux, les graphiques surdimensionn�s s'accoutument mal de la largeur r�duite des �crans des appareils mobiles (� ce propos, une photo �difiante montre le traitement subi par le texte contenu dans un graphique dont on a diminu� la taille�!), leur usage doit en outre �tre �vit� en raison de la seconde contrainte �voqu�e plus haut concernant la limitation de la bande passante.

Afin de fournir � chaque appareil une image de taille adapt�e � celle de son �cran, on pourra, dans l'id�al, recourir � la technique de l'image r�active, dont les ressources en fin d'ouvrage nous aideront dans sa mise en �uvre. Si une telle solution, faisant appel � de la programmation, nous appara�t trop complexe, on pourra lui pr�f�rer un syst�me de recadrage qui offre un bon compromis entre la quantit� d'images � g�rer et la diversit� des appareils � servir au mieux (chap. 6 �6).

Produire pour tous les appareils

Les techniques qui viennent d'�tre d�crites, destin�es � g�rer le contenu pour les plus petits appareils, se r�v�lent toutefois insuffisantes lorsqu'on a affaire � un objet au format incompatible. Dans ce cas, il est tout � fait envisageable de pr�f�rer � ce dernier une alternative pour peu que l'essentiel du contenu soit pr�serv� (chap. 3 �2 et 7). Chaque objet ayant un �quivalent pour toute plate-forme, on tend ainsi vers une parit� du contenu (chap. 3 �7).

En revanche, la strat�gie qui consisterait � ne publier sur la version mobile du site web qu'une partie du contenu disponible sur la version pour ordinateur de bureau est, selon l'auteur, � prohiber absolument�! Et ce, principalement pour deux raisons.

La r�alit� du mobile pour tous usages (chap. 1 �2) a largement remis en cause le ��contexte�� mobile, principe selon lequel le mobinaute, n�cessairement en d�placement, n'utilise son appareil que pour obtenir des informations ou r�aliser des t�ches en rapport direct avec sa situation d'utilisateur nomade. Au pire, ��nous utilisons le contexte mobile comme excuse pour concevoir une exp�rience de moins bonne qualit頻 (chap. 1 �5).

Hormis les informations g�n�rales et les liens vers les r�seaux sociaux (chap. 1 �4), le livre indique, pour diff�rents acteurs �conomiques, les services que le mobinaute serait susceptible d'aller rechercher sur leurs sites web (chap. 1 �1).

D'autre part, en r�servant une partie du contenu � la seule version de bureau de notre site web, on oublie de prendre en compte une tendance r�cente�: pour certaines cat�gories d'utilisateurs, le mobile est l'unique moyen d'acc�s � Internet (chap. 1 �3).

Or, le contenu n'est pas r�utilisable sur un appareil mobile s'il a �t� initialement con�u sous la forme de blocs pr�format�s pour ordinateur de bureau. � ces derniers, on pr�f�rera donc les paquets de contenu (chap. 3 �3) rassemblant, sous diff�rents formats et versions (chap. 3 �2), un m�me composant �l�mentaire dont le sens ne sera plus v�hicul� par le style (chap. 3 �4) mais par des m�tadonn�es (chap. 3 �5).

Cette strat�gie, appel�e mod�lisation du contenu, est au c�ur du livre. En associant aux paquets de contenu non seulement des types et attributs, mais encore des contraintes et relations (chap. 3 �3), elle rend possible la construction d'un contenu v�ritablement tout terrain.

Tout en d�crivant l'id�al th�orique d'une base d'�l�ments de contenu ind�pendants et polyvalents, l'auteur pointe du doigt le fait que l'offre actuelle en mati�re de syst�mes de gestion de contenu (SGC) rend difficile la mise en �uvre d'une strat�gie COPE (��Create Once, Publish Everywhere��) (chap. 3 �1). Si, en effet, l'on met de c�t� les logiciels sophistiqu�s et co�teux r�serv�s aux plus grosses entreprises, les SGC du march� sont des SGC coupl�s, m�langeant la forme et le fond, comme en t�moigne la pr�sence chez ces derniers d'un bouton ��aper�u�� (chap. 3 �6) ou d'une barre d'outils WYSIWYG (chap. 3 �4).

Quant � ��fourcher�� le contenu, c'est-�-dire g�rer simultan�ment plusieurs processus de publication (typiquement un pour l'ordinateur de bureau, l'autre pour le mobile) (chap. 2 �1) afin de cr�er l'illusion d'un contenu adaptatif, il s'agit d'une fausse bonne id�e (chap. 2 �4) en raison de la charge de travail (chap. 2 �2 et 3) et des risques de d�calage entre les mises � jour (chap. 2 �3) que cela implique.

Selon le principe de design de ��suffisance��, une telle solution (ou toute autre non viable � long terme) reste n�anmoins acceptable si elle n'a d'autre but que d'assurer provisoirement la transition vers une strat�gie de contenu mobile p�renne (chap. 4 �2). Cette derni�re, en effet, outre le temps de mettre en place un SGC appropri�, n�cessite celui de r�organiser la production du contenu au sein des �quipes qui en ont la charge (chap. 7 �7) et de d�finir des indicateurs en vue d'am�liorer les prestations offertes pour les appareils mobiles (chap. 7 �2).

En conclusion

Plut�t qu'un ensemble de techniques destin�es � contourner les contraintes inh�rentes aux appareils mobiles, le livre nous apprend le moyen de traiter tous les appareils sur un pied d'�galit�.

Pour atteindre cet objectif, la strat�gie choisie est celle du contenu adaptatif. Toutes les �tapes n�cessaires � sa mise en �uvre � analyse de l'existant, production du contenu, choix des outils, organisation � sont d�crites en d�tail et avec p�dagogie�: chaque chapitre se conclut par un paragraphe r�capitulatif et l'auteur n'h�site pas � insister sur les points les plus importants.

Si celle-ci adopte une position claire concernant la discrimination entre les appareils (contenu contextuel, processus distincts), on souhaiterait cependant qu'une r�actualisation prochaine de l'ouvrage permette de mieux comprendre comment le contenu adaptatif s'articule avec les autres solutions possibles pour atteindre le m�me objectif, telles que le responsive web design (bri�vement �voqu� dans cette �dition) ou l'adaptive web design, plus largement en usage aujourd'hui qu'ils ne l'�taient � la date de publication du livre.

Ces d�veloppements pourraient se substituer aux paragraphes consacr�s � la construction d'un argumentaire en faveur d'une version mobile du site web, moins n�cessaire � l'heure actuelle que celui qui plaiderait, au contraire, pour le maintien de la version de bureau�!

L'�cran tactile a radicalement chang� notre relation avec l'outil informatique. Lib�r�s des ��proth�ses�� qui nous �taient n�cessaires pour communiquer avec lui, nous manipulons d�sormais les �l�ments d'interface directement avec nos doigts.

Par le nombre � ��en 2011, Apple a vendu plus d'iPad en une seule ann�e que de Mac au cours des vingt-huit ann�es pr�c�dentes���! (Introduction) � et la diversit� des appareils vendus, l'univers du tactile s'�tend de fa�on inattendue.

Or, le design web, tel qu'il est encore largement pratiqu�, continue d'ignorer le doigt en tant que mode d'interaction.

De la m�me mani�re que le responsive web design, en s'adressant � l'ensemble des �crans, nous a permis de comprendre que ��le Web ne se limite pas � un seul format de sortie�� (Introduction), le design tactile, en prenant en compte la diversit� des fa�ons de communiquer avec l'objet, doit nous faire prendre conscience que ��le Web ne se limite pas � un seul format d'entr�e�� (Introduction).

Les doigts �tant en partie occup�s � soutenir l'appareil tactile, ils ne pourront interagir avec celui-ci avec la m�me pr�cision, ni le m�me p�rim�tre d'action que le curseur d'une souris sur l'�cran d'un ordinateur de bureau.

On gardera cette contrainte � l'esprit lors de la conception des contr�les du site web ou de l'application avant d'envisager, dans un second temps, une alternative � ces derniers, plus adapt�e � un �cran tactile, sous la forme de gestes�: simples pour les fonctions de base, sophistiqu�s pour les fonctions avanc�es.

Un design sur le pouce

L'importance du contact physique contraint le design tactile, comme le design industriel, � s'int�resser � la fa�on dont nous manipulons l'objet que nous avons entre les mains (chap. 1 �1). Or, non seulement celle-ci d�pend du type d'appareil, mais peut varier pour un type d'appareil donn�, ainsi que le d�montrent diff�rentes �tudes dont les conclusions sont r�sum�es par l'auteur sous la forme de sch�mas � la fois simples et explicites.

On distingue ainsi trois prises en main typiques pour les smartphones (chap. 1 �2), une de plus pour les phablettes (chap. 1 �3)�; des modes d'utilisation fonction de leur taille pour les tablettes (chap. 1 �4), du niveau d'exp�rience pour les ordinateurs hybrides et portables (chap. 1 �5).

Les �tudes �voqu�es r�v�lent en outre que ces fa�ons d'interagir avec les appareils, pour diverses soient-elles, conduisent � une m�me conclusion�: ���ce sont nos pouces qui font le gros du travail.�� (chap. 1 �1). Notre design devra naturellement en tenir compte tout en �vitant, cependant, deux �cueils�: masquer le contenu�; entrer en conflit avec les contr�les du syst�me ou du navigateur (chap. 1 �6). Ces diff�rentes contraintes �tant, le plus souvent, difficiles, sinon impossibles � satisfaire simultan�ment, l'auteur nous indique quel est le meilleur choix de design pour une application native, en fonction de son syst�me d'exploitation, ainsi que pour un site web (chap. 1 �7 � 10), tout en nous proposant de privil�gier, pour ce dernier, une solution originale invent�e par le designer Luke Wroblewski (chap. 1 �7).

Tandis que le positionnement des pouces sur l'appareil d�terminera l'emplacement des contr�les sur l'�cran, leur taille d�finira celle de ces derniers�: selon une �tude de Microsoft, 7�mm est un minimum acceptable (chap. 2 �4), qu'on transposera en pixels (chap. 2 �6), apr�s avoir red�fini la largeur du viewport (chap. 2 �9). Si l'auteur nous invite � convertir, sans h�sitation, en em le dernier chiffre obtenu (chap. 2 �7), il convient, selon moi, si l'on ne veut pas avoir de mauvaise surprise, de s'assurer pr�alablement que la valeur d'em param�tr�e dans les navigateurs cibles par le constructeur ou l'utilisateur ne soit pas inf�rieure � celle d�finie, en g�n�ral, par d�faut (soit 16 pixels).

Ces chiffres, constituant une base pour notre design, sont compl�t�s par d'autres, tout aussi pr�cis, d�finissant des tailles d'autant plus grandes que les boutons sont difficilement accessibles (chap. 2 �5) ou des espacements d'autant plus larges que les cibles tactiles sont petites (chap. 2 �8).

Les boutons seront une alternative efficace aux p�riph�riques usuels de l'ordinateur de bureau, tels que le clavier (chap. 3 �5). Ce dernier, dans sa version tactile, sera cependant pr�f�rable au champ select dans un formulaire (chap. 3 �7). Dans ce cas, sa personnalisation en fonction du type de donn�e � saisir en facilitera l'usage (chap. 3 �6).

De mani�re g�n�rale, la difficult� � renseigner des champs de formulaire sur un �cran tactile devra nous inciter � ne conserver, parmi ces derniers, que ceux destin�s � collecter des informations � la fois v�ritablement utiles et non d�ductibles (chap. 3 �4).

Les contr�les h�rit�s du design pour ordinateur de bureau s'accoutument mal, en effet, � l'univers tactile (chap. 4 �2). Une premi�re solution consistera � limiter autant que possible les interactions�: le d�voilement progressif s'acquittera de cette mission lorsqu'il s'agira d'informer l'utilisateur (chap. 3 �1). La seconde solution consistera � substituer aux contr�les des interactions gestuelles (chap. 3 �8).

Tap et balayage en plat principal

Afin de d�finir un syst�me de communication adapt� au type d'appareil consid�r�, on sera tent�, dans un premier temps, de distinguer les outils dot�s d'un �cran tactile de ceux qui ne le sont pas. Or, dans cette d�marche, la taille de l'appareil ne nous sera d'aucune aide, tandis que la d�tection des �v�nements g�r�s par celui-ci ou le recours � la propri�t� pointer sont des techniques insuffisamment fiables (chap. 2 �1).

Par ailleurs, les propri�t�s hover et any-hover, qui permettront de conclure quant au support du survol, ne sont, aujourd'hui, pas disponibles (chap. 2 �3).

En cons�quence, on fera l'hypoth�se que l'appareil est a priori capable de r�pondre � tout type d'interaction (chap. 2 �2).

Parmi la grande diversit� des gestes qu'un outil tactile est en mesure de g�rer, l'auteur nous conseille de privil�gier le click/tap et le balayage, car c'est � ces derniers qu'il est techniquement le plus facile d'associer une action�: par le biais de l'�v�nement g�n�rique click pour le premier (chap. 4 �7)�; gr�ce � un simple code CSS pour le second (chap. 4 �8)�!

Ce faisant, l'auteur n'oublie pas les inconv�nients que pose, dans le monde tactile, l'utilisation de l'�v�nement click (chap. 4 �9). L'�v�nement de pointeur, introduit par Microsoft, a pour but d'uniformiser ce dernier, quel que soit le type de pointeur utilis� (souris, doigt, stylet, etc.) (chap. 4 �11). En attendant sa standardisation, l'auteur nous propose astuces et biblioth�ques JavaScript (JS) permettant de passer outre le d�lai de 300�ms au bout duquel sont ex�cut�es les actions associ�es � un �v�nement click sur un site web, rendant ce dernier sensiblement moins r�actif que son pendant applicatif (chap. 4 �10).

Le balayage a beau �tre devenu, au fil du temps, un r�flexe dans les doigts des mobinautes, il leur en co�te, cependant, un certain effort, et pour cette raison, on ne doit pas le laisser prolif�rer inutilement sur l'interface�: le design hors canvas permettra de limiter le scrolling (chap. 3 �2), tandis qu'on n'acceptera les carrousels que tant qu'ils offrent � l'internaute une id�e de ce qu'ils cachent derri�re les premi�res vignettes qui se pr�sentent � sa vue (chap. 3 �3).

Des gestes � la carte

Si la complexit� de notre interface exige une panoplie d'interactions plus �tendue qu'un couple tap/balayage, on devra recourir, d'une part, � des gestes sophistiqu�s pour g�rer la navigation et les contr�les �l�mentaires. En effet, la plupart des gestes de base sont d�j� confisqu�s par les navigateurs (chap. 4 �6)�; l'auteur en dresse la liste et pr�cise m�me les actions sp�cifiques que ces derniers associent � certains d'entre eux, tels que la pression longue (chap. 4 �1).

Une telle strat�gie pr�sente, cependant, plusieurs difficult�s. Sur le plan technique, tout d'abord�: le d�veloppement de sites web offrant peu de possibilit�s pour coder pareils gestes (chap. 4 �12), on devra, dans ce contexte, s'appuyer sur une biblioth�que JS telle que celle cit�e dans le livre (chap. 4 �6).

De plus, le fait de coder des actions sp�cifiques pour les interactions tactiles et les interactions de souris n�cessite de d�sactiver le comportement par d�faut des navigateurs, selon lequel les secondes sont g�n�r�es en cascade apr�s les premi�res, d'o� une complexit� accrue du code, assortie de risques non n�gligeables de r�gression (chap. 4 �9).

Enfin, si les lois physiques, les conventions sociales ou les normes peuvent servir de guide � l'internaute dans l'utilisation des fonctions de base de son appareil tactile (chap. 4 �3), il sera plus difficile, en l'absence de r�gles �tablies dans ce domaine (chap. 5 �6), de lui faire d�couvrir des gestes complexes (chap. 4 �4).

Le design skeuomorphique exploite la connaissance d�j� acquise par l'internaute du fonctionnement des objets du quotidien (chap. 5 �2 et 3), sans se contenter pour autant d'imiter servilement le monde r�el (chap. 5 �4).

L'enseignement des gestes abstraits requiert une p�dagogie plus active. Aux manuels et tutoriels du monde physique (chap. 5 �1), on pr�f�rera un coaching consistant en un ensemble d'instructions contextuelles (chap. 5 �5).

Il se verra compl�t� d'un m�canisme de bonus destin� � motiver l'utilisateur contraint de reproduire les gestes critiques r�cemment appris, progressant ainsi dans sa connaissance de l'application selon un syst�me de niveaux (chap. 5 �5).

Offrant l'avantage, � l'instar des gestes complexes, de solliciter la m�moire musculaire, moins faillible que la m�moire visuelle, et celui de ne recourir qu'� deux gestes simples (tap et balayage) ne pr�sentant, a priori, aucun risque de conflit avec les interactions servant � dialoguer avec le navigateur ou le syst�me d'exploitation, le menu circulaire sera, d'autre part, r�serv� aux actions et outils rapides (chap. 4 �5).

De telles approches, utilisant le geste comme moyen de communication entre l'homme et la machine, devraient appara�tre, � un horizon plus ou moins lointain, comme une �tape de transition�: une exploitation plus syst�matique des possibilit�s offertes par les capteurs pr�sents sur les appareils mobiles permettra, en effet, au mobinaute de fournir ou d'obtenir des informations d�sormais sans la moindre interaction�! (chap. 3 �9).

En conclusion

� une �poque o�, apr�s avoir accompagn� la d�ferlante du Web mobile, le tactile s'invite sur les grands �crans (Windows�8), un livre consacr� au design pour ce type d'interaction �tait devenu indispensable.

Celui-ci ne d��oit pas nos attentes. Il aborde les principaux aspects qu'il convient de conna�tre sur le sujet, des plus imm�diats (la prise en main des diff�rents appareils et les contraintes que celle-ci impose aux caract�ristiques physiques des boutons et autres contr�les) aux plus subtils (la r�v�lation � l'internaute des gestes sophistiqu�s), selon une construction progressive, riche en transitions, qui n'en rend la lecture que d'autant plus facile et agr�able.

Le livre traite �galement de mani�re assez compl�te les sp�cificit�s de mise en �uvre d'un design tactile�: selon le type d'appareil � l'ouvrage ne fait, d'ailleurs, pas abstraction des appareils non tactiles en proposant des techniques, quoiqu�imparfaites, pour les distinguer des autres �, selon qu'on ait affaire � un site web ou une application native, et dans ce dernier cas, selon le syst�me d'exploitation.

On appr�ciera �galement la richesse et la diversit� des sources (�tudes statistiques, design industriel, jeux vid�o) utilis�es par l'auteur pour construire son analyse, et la fa�on dont celle-ci est approfondie (jusqu'� l'impl�mentation front-end, lorsque cela est jug� utile) et illustr�e (par de nombreux exemples d'application).

Enfin, les r�f�rences des �tudes et biblioth�ques JS cit�es tout au long du livre sont reprises ou compl�t�es au sein d'une fort utile bibliographie.

Comme l'�crit Mandy Brown dans son avant-propos, tandis que le pr�c�dent livre d'Ethan Marcotte a fait entr� l'expression ��responsive web design�� dans le lexique du designer web, ce livre-ci en a fait sortir le mot ��page���!

Le syst�me de pages aux dimensions flexibles ne suffit plus, en effet, � r�pondre aux attentes d'un nombre toujours plus grand de nouveaux appareils se distinguant par leur nature (objets du quotidien connect�s) autant que par leur taille.

C'est pourquoi ��nous avons abandonn� les pages au profit de composants modulaires�� (Mandy Brown, avant-propos)�; la mise en �uvre d'une solution abordable, adapt�e � l'ensemble de ces situations in�dites, passe par l'adoption d'un changement d'�chelle lors de la phase de conception. Les commentaires du d�veloppeur Scott Childs � propos du travail r�alis� sur le site Capital One suffisent amplement � d�montrer l'efficacit� d'une telle m�thode�: ��quand vous avez 2 500 pages r�parties sur 4 000 configurations diff�rentes, on peut r�sumer le tout � bien peu de choses. Combien de composants diff�rents avons-nous au total�? Environ vingt.�� (chap. 1).

La r�alisation de tels mod�les de design, ou ��design patterns��, n�cessitera de remettre en cause notre vision et nos pratiques.

Changer notre fa�on de penser

En nous invitant � raisonner en termes de dimensions flexibles, et non plus fixes, le responsive web design a radicalement chang� notre fa�on de penser et a, du m�me coup, frapp� d'obsolescence les m�thodes de conception bas�es sur les maquettes et autres grilles.

Les premi�res pourront cependant continuer d'�tre utilis�es lors de la phase de r�flexion en amont de la r�alisation du design (chap. 2 �6) tandis que les frameworks CSS, dont le fonctionnement s'appuie largement sur les secondes, pourront servir � la production d'un prototype destin� aux tests utilisateur (chap. 5 �1).

Une fois dot� de proportions compl�tement fluides, le design ne sera pour autant pas v�ritablement responsive s'il ne s'int�resse qu'au contenant et pas au contenu�; cela vaut notamment pour les images dont il devra pr�server le point focal (chap. 3 �3).

Mais la largeur n'est pas le seul �l�ment � surveiller (chap. 5 �3).

La hi�rarchie pose la question de l'agencement des contenus ne pouvant �tre plac�s � un niveau identique dans les �crans de taille r�duite (chap. 4 �2).

L'interaction concerne principalement les menus de navigation (chap. 2 �2).

La densit� a trait � la quantit� de contenu affich�e � l'�cran�; elle se rencontre en particulier, elle aussi, dans le menu�: masqu�, celui-ci a une f�cheuse tendance � se remplir de liens inutiles (chap. 2 �5), tandis que r�duit � l'essentiel, il aurait le double avantage de simplifier la navigation et de mettre celle-ci au premier plan (chap. 2 �6).

Ces diff�rents crit�res ont un rapport �troit avec la taille de l'�cran. Si le responsive web design nous a appris � consid�rer cette derni�re ind�pendamment du type d'appareil, il doit en �tre de m�me des autres caract�ristiques de celui-ci�: la possibilit� pour un ordinateur portable de se connecter au r�seau 3G et l'apparition d'une nouvelle g�n�ration d'ordinateurs hybrides offrant plusieurs modes d'interaction remettent en effet en cause l'id�e selon laquelle la connexion lente et l'interaction tactile seraient l'apanage de l'appareil mobile (chap. 5 �5).

Face � la multiplicit� des facteurs � prendre en compte, il peut �tre raisonnable de renoncer � vouloir tout contr�ler et de d�l�guer au navigateur, quand cela est possible, le soin de choisir le meilleur contenu (chap. 3 �5).

Changer notre fa�on de faire

La complexit� actuelle du Web nous oblige, en tout cas, � revoir nos habitudes de conception.

La r�gle simple � et bien connue des praticiens du responsive web design � donnant l'instruction au navigateur de redimensionner les images trop grandes pour les plus petits �crans pr�sente, comme nous l'apprend l'auteur, deux limites�: l'une relative � la performance, l'autre � la lisibilit� (chap. 3 �3).
Pour cette raison, l'auteur nous invite � ne plus utiliser un fichier unique par image mais, au contraire, plusieurs fichiers, correspondant soit � diff�rentes tailles (chap. 3 �3), soit � diff�rentes images (chap. 3 �4), soumis au navigateur gr�ce � de nouveaux �l�ments ou attributs HTML5, dont l'�ventuelle absence de prise en charge sera corrig�e par le recours � un polyfill (chap. 3 �3).

Un redimensionnement peut �galement �tre r�alis� pour les images d'arri�re-plan � l'aide, cette fois-ci, de CSS, mais devra parfois �tre accompagn� d'un recentrage afin que le sujet principal qu'elles repr�sentent soit pr�serv� (chap. 3 �2).

Les vid�os n'ayant, par nature, pas de dimensions propres, leur taille ne peut �tre ajust�e � l'aide de la m�thode utilis�e traditionnellement, dans ce but, pour les images de premier plan, mais elles tireront profit d'une technique aussi simple qu'ing�nieuse dont le principe et la mise en �uvre nous sont pr�sent�s en d�tail (chap. 3 �1).

Afin d'obtenir du contenu adaptatif, l'auteur pr�conise l'utilisation d'une biblioth�que JavaScript d�velopp�e par Filament Group, en remplacement de solutions rudimentaires encore largement en usage aujourd'hui�: celle consistant � fournir simultan�ment au navigateur plusieurs contenus diff�rents, affich�s ou masqu�s selon le point de rupture, pour d'�videntes raisons de performance (chap. 2 �3, chap. 4 �1)�; celle s'appuyant sur la m�thode JavaScript write, pour des raisons analogues et pour son manque de souplesse (chap. 4 �2).

Si les tableaux HTML ont heureusement fait place � l'imbrication d'�l�ments div lorsqu'il s'agit de cr�er une mise en page de type tableau, cette derni�re m�thode pr�sente, comme celle qui l'a pr�c�d�e, l'inconv�nient de g�n�rer du balisage superflu. Une alternative CSS existe, pourtant. Ne n�cessitant rien de plus que le support de la pseudo-classe :nth-child, elle est largement d�taill�e dans un paragraphe qui lui est presque enti�rement consacr�, au c�t� du module Flexbox. Ce dernier n'est, en revanche, que bri�vement �voqu�; il est vrai qu'il p�tit d'une prise en charge limit�e et qu'il est, de plus, peu adapt� � la r�alisation de mises en page � grande �chelle (chap. 5 �4).

Vers de nouveaux standards

L'adoption de m�thodes de conception p�rennes a �t� � l'origine de mod�les de design qui sont aujourd'hui sur le point de devenir des standards. C'est en particulier le cas des menus de navigation qui s'adaptent � l'espace r�duit des petits �crans en affichant les liens uniquement sur demande, par le biais d'un bouton (chap. 2 �1, 4) ou d'une interaction (chap. 2 �2).

La construction d'un bouton afficher/masquer est particuli�rement bien d�crite dans le livre qui nous d�taille les codes HTML, CSS et JavaScript correspondants, tenant notamment compte du cas o� ce dernier langage ne serait pas interpr�t� par le navigateur (chap. 2 �1).

En revanche, le ��menu hors canvas��, consistant en l'affichage du menu via une interaction, ne se voit accorder qu'un bref paragraphe en exposant simplement le principe (chap. 2 �2).

Bien que largement diffus�s, ces mod�les ne sont pas encore familiers � tous les internautes et il n'est pas toujours �vident pour eux de deviner ce qui se cache derri�re l'ic�ne d'un bouton, comme le r�v�lent certaines �tudes portant sur le ��hamburger�� (chap. 2 �4). C'est d'autant plus vrai pour le menu hors canvas dont rien � ou presque � n'indique sur l'�cran l'existence. D'o� l'�mergence de menus innovants conciliant taille r�duite et visibilit� (chap. 2 �6).

Alors que plusieurs strat�gies s'offrent ainsi � nous pour rendre la navigation responsive, la publicit� est en revanche soumise � des normes lui r�servant des espaces aux dimensions d�sesp�r�ment rigides (chap. 4, introduction). Face � une telle situation,trois organisations ont pris les devants en mettant au point leur propre syst�me de publicit� adaptative (chap. 4 �3).

Si les diff�rents composants d�crits dans l'ouvrage sont d'une parfaite souplesse, leur fonctionnement est g�n�ralement li� � des points de rupture repr�sentatifs de l'�tat actuel du march� des ordinateurs et appareils mobiles, comme l'est celui des frameworks CSS s'appuyant sur une grille. Cette derni�re ne doit pas s'imposer comme une fa�on arbitraire de ranger le contenu (��canvas in��) mais doit, au contraire, r�pondre aux contraintes pos�es par celui-ci (��content out��) (chap. 5 �2) ou d�couler de l'effet recherch�. C'est l'option qu'a choisie le mus�e Whitney avec une mise en page originale s'adaptant aussi bien aux appareils existants qu'� ceux � venir (chap. 5 �1).

En conclusion

Les quelques composants d�crits dans le livre ne sauraient r�pondre aux probl�mes de mise en page responsive pos�s par l'ensemble des �l�ments constitutifs de la page web.

De plus, tous ne sont pas ici fournis avec le code permettant de les faire fonctionner�; certains (notamment le menu hors canvas) b�n�ficient d'une pr�sentation plus d�taill�e dans d'autres ouvrages traitant du responsive web design.

Enfin, si pour certains des probl�mes abord�s (navigation), l'ouvrage propose plusieurs solutions, il ne dit rien, en revanche, des circonstances dans lesquelles l'une d'elles est � privil�gier par rapport aux autres.

Le livre souligne cependant les avantages (performance) de ces nouveaux modules sur les m�thodes historiques, tout en mettant en garde contre les risques (manque de visibilit�) que pr�sentent certains d'entre eux.

Ainsi, plut�t que de fournir un kit complet de construction d'un site responsive, le livre, qui s'adresse � un lecteur ayant d�j� de bonnes bases en responsive web design, s'attache, � travers la pr�sentation d'une s�lection de composants modulaires, � enseigner quelles sont, dans ce domaine, les bonnes pratiques de conception, et c'est peut-�tre l�, finalement, le plus important�!

La gestion de projet web a aujourd'hui atteint l'�ge de la maturit�: au d�veloppement � la va-vite, sur la base d'une maquette dessin�e sur un coin de table, d'un site web vou� � �tre aliment� au fil de l'eau s'est substitu� le d�ploiement d'un authentique projet informatique, d�fini par une succession d'�tapes clairement identifi�es, et requ�rant des comp�tences sp�cifiques.

La gestion de contenu est l'une de celles-l�, et son efficacit� � long terme ne peut �tre garantie � moins de mettre sur pied une v�ritable strat�gie.

Plut�t que d'entrer dans le d�tail des techniques mises en �uvre � ce que son format r�duit n'aurait de toute fa�on pas permis � le livre nous montre comment celle-ci se concr�tise dans chacune des phases de l'�tape de gestion de contenu, les connexions qu'elle entretient avec les autres �tapes du projet, et le gain qu'elle peut retirer des comp�tences d�velopp�es dans d'autres disciplines, tout en nous renvoyant vers d'autres livres et liens pour plus d'information.

Ces phases sont principalement au nombre de trois�: la collecte d'information, la conception puis la production de contenu.

Phase pr�liminaire�: conna�tre l'existant

Le contenu d'un site web ne jaillit pas du cerveau inspir� d'un r�dacteur devant sa page blanche�! Il est le r�sultat d'un classement m�thodique d'informations collect�es aupr�s de trois principaux contributeurs�: le client, l'utilisateur, la concurrence.

Les �tapes pr�alables au d�marrage du projet � appel d'offres, proposition de projet, r�union de lancement � constituent les premi�res sources d'alimentation de notre contenu (chap. 3 �2). Elles seront compl�t�es par un inventaire, ou audit quantitatif de l'existant (chap. 3 �3).

L'auteur insiste en particulier sur l'importance des informations issues des entretiens r�alis�s avec les parties prenantes, autrement dit les collaborateurs de l'entreprise cliente concern�s par le projet (chap. 3 �2).

Si ces derni�res, fortes de leur exp�rience, peuvent ainsi nous renseigner sur les besoins de la client�le de l'entreprise, on ne peut cependant pas se reposer sur ce seul t�moignage ni, a fortiori, sur notre intuition�: seule la mise en �uvre de m�thodes rigoureuses nous permettra d'acqu�rir une connaissance approfondie de l'utilisateur. Celles-ci, parmi lesquelles les personas, les sc�narios utilisateurs, les cas d'utilisation et les flux d'activit�, seront puis�es dans l'arsenal de l'ergonome ou de l'architecte d'information, ou leur r�alisation confi�e � ces derniers (chap. 3 �3).

Les sites web de la concurrence � mais aussi ceux des entreprises ciblant un public similaire � celui de l'entreprise cliente, ou encore les pages web des autres services, dans le cas o� cette derni�re serait une grande entreprise � seront une importante source d'inspiration (chap. 3 �3).

Les donn�es recueillies aupr�s du client pourront �tre class�es selon la typologie propos�e par la sp�cialiste en contenu web Kristina Halvorson, d�crite en d�tail dans un livre cit� en annexe comme la r�f�rence principale, et dont les grandes lignes nous sont ici pr�sent�es (chap. 3 �2).

Les �l�ments inventori�s seront enrichis d'un ensemble de donn�es descriptives afin d'�tre le plus parfaitement exploitables (chap. 3 �3). La liste de questions que l'auteur nous invite � nous poser nous permettra d'�tendre cet ensemble au-del� du p�rim�tre des caract�ristiques les plus �videntes. Dans le cadre d'une telle d�marche, le conservateur de mus�e recensant les pi�ces d'une collection nous servira de mod�le (chap. 2 �2).

S'appuyant sur l'�tude utilisateur r�alis�e pr�c�demment, l'audit qualitatif �tablira un classement des �l�ments inventori�s selon leur pertinence (chap. 3 �3).

La conception�: une affaire de coop�ration

Le fruit de la collecte dont la proc�dure vient d'�tre d�crite servira de mati�re premi�re � notre contenu qui sera construit sur la base d'un message (chap. 2 �3 et chap. 3 �4). Ce dernier est un concept cl� du marketing, faisant r�f�rence � la fois � l'id�e g�n�rale � transmettre � l'internaute et � la fa�on de l'exprimer. Celle-ci pourra mettre en �uvre un ou plusieurs des trois types d'arguments � logos, pathos, ethos � d�finis en rh�torique, comme l'illustrent trois exemples concrets propos�s par l'auteur (chap. 2 �3).

En r�pondant v�ritablement � ses besoins (chap. 1 �1) et, avec l'aide de chartes �ditoriales, en parlant son langage (chap. 1 �3 � 5), le contenu accrochera l'attention du lecteur, avant de le captiver tout � fait au moyen du storytelling dont l'auteur nous rappelle bri�vement quelques r�gles de base�: pyramide invers�e, r�gle des 5W+1H, privil�gier les donn�es objectives (chap. 2 �1).

Sur un projet de grande taille o� les r�les de r�dacteur et de strat�ge en contenu web sont distincts, le second doit n�anmoins conna�tre suffisamment le m�tier du premier et les contraintes auxquelles celui-ci est confront� afin que, � l'instar de l'�diteur face � un auteur, il sache le motiver sans prendre le risque de freiner son inspiration (chap. 2 �1).

Domaine r�serv� de l'architecture de l'information, le positionnement des �l�ments de contenu sur la page web sollicite aussi parfois les comp�tences du strat�ge en contenu web lorsqu'il est question, par exemple, des items de navigation ou de la taxonomie (chap. 2 �4).

M�me lorsqu'il n'est pas amen� � collaborer directement avec l'architecte de l'information, le strat�ge en contenu web r�cup�re le produit du travail de ce dernier sous la forme d'une maquette appel�e wireframe qu'il compl�te avec des directives afin d'en tirer une description d�taill�e�: le mod�le de contenu. Celui-ci se voit accorder, dans le livre, une place privil�gi�e puisqu'il est accompagn� d'un mod�le de document d�taill� (chap. 3 �4).

Mod�le de contenu, wireframe et autres chartes ne sont pas les seuls livrables produits par l'�tape de gestion de contenu. En effet, une liste non exhaustive �tablie par l'auteur en d�nombre pas moins de trente-quatre�! S'il peut �tre difficile pour le strat�ge en contenu web de s'y retrouver, que dire alors du client � qui ces documents sont destin�s, et dont il ne comprend pas toujours la finalit�! Pour r�soudre cette difficult�, l'auteur nous propose de regrouper les livrables selon un des quatre classements propos�s�: par phase, fonction, m�thode ou public (chap. 3 �1).

La production�: tenir son budget et ses objectifs

� moins de recourir � l'�dition de contenu, qui consiste � collecter celui-ci au c�ur des diff�rents sites web pr�sents sur la Toile, la r�daction du contenu sera confi�e soit � des cr�ateurs d�di�s, soit � des experts internes � l'entreprise cliente. L'auteur nous explique comment faire collaborer ces deux types d'acteurs afin de tirer profit de leurs atouts respectifs (chap. 3 �5).

La d�multiplication des ressources co�te cher, cependant (chap. 2 �1), d'o� l'importance de ne pas gaspiller celles-ci dans la production de contenus inutiles, tels que ceux �num�r�s dans le livre (chap. 1 �2 et 6), et de confier leur encadrement � un responsable �ditorial qui sera garant de l'efficacit� de leur travail (chap. 3 �5).

Ne pas se donner les moyens de ses ambitions conduit tout autant � une d�sorganisation du processus de production du contenu (chap. 1 �1 et 7). Pour cette raison, il est indispensable de d�finir un workflow �ditorial (chap. 1 �7) � impl�ment� � l'aide d'un syst�me de gestion de contenu, dont l'auteur nous rappelle � juste titre qu'il s'agit l� de sa finalit� originelle, avant que celui-ci ne devienne un logiciel d'aide � la cr�ation de sites web (chap. 2 �4) �, un calendrier �ditorial, un plan m�dia (chap. 2 �1) attribuant � chaque �l�ment de contenu le canal (site web, blog, newsletter, r�seau social, etc.) appropri� (chap. 2 �3).

Enfin, l'efficacit� de la strat�gie de contenu d�ploy�e sera �valu�e � l'aune des indicateurs de succ�s (ou ��conditions de victoire��) qu'on aura pr�alablement d�finis (chap. 3 �2). Si l'on s'int�resse en particulier aux statistiques de visites du site, deux livres (t�l�chargeables sur le Web) nous aideront � en faire une analyse intelligente (chap. 2 �3 et chap. 3 �6).

En conclusion

Le livre d'Erin Kissane comble un vide�: parmi les quelques livres approfondissant les m�thodes et techniques de cr�ation de contenu web, il est, d'apr�s l'auteur, le seul � traiter v�ritablement de strat�gie, c'est-�-dire de la fa�on d'orchestrer celles-ci dans le cadre d'un projet web (chap. 4).

Le strat�ge en contenu web a, par cons�quent, de ce dernier, une vision globale, et pour cette raison, doit poss�der suffisamment de connaissances dans les domaines o� les acteurs du projet avec lesquels il est amen� � travailler sont des experts (chap. 2 �4). Le professionnel ayant pour ambition de se sp�cialiser en strat�gie de contenu web pourra ainsi tirer profit des comp�tences acquises dans son m�tier d'origine (chap. 5).

Le lecteur, quant � lui, devra poss�der au moins des notions des principaux domaines de comp�tence (architecture de l'information), techniques (syst�me de gestion de contenu) et livrables (wireframe, taxonomie) rencontr�s dans le cadre d'un projet web, car ces derniers sont, le plus souvent, �voqu�s dans l'ouvrage sans �tre v�ritablement explicit�s.

La lecture du livre requiert, en outre, un bon esprit de synth�se, car, � l'exception de celles pr�sent�es selon un ordre chronologique dans les derniers paragraphes du chapitre 3, les fonctions que doit assurer le strat�ge en contenu web, si elles sont bien mentionn�es dans l'ouvrage, n'y sont, en revanche, pas rattach�es � une phase particuli�re du projet.

Enfin, en ce qui concerne les livrables, on regrettera d'une part qu'� l'exception du mod�le de contenu, les principaux d'entre eux (consid�r�s, par exemple, parmi les seize que dans chap. 3 �1, l'auteur cite comme ceux qu'elle ��utilise le plus souvent��) ne soient pas d�taill�s, et d'autre part que si les r�f�rences bibliographiques sont nombreuses, l'auteur ne dit pas toujours o� trouver, parmi celles-ci, les informations attendues�: ��Ces portraits robots comprennent les personas, les sc�narios utilisateurs, les cas d'utilisation et les flux d'activit�, qui ont tous �t� d�crits en d�tail dans d'autres ouvrages.�� (chap. 3 �3). Oui, mais lesquels�?�

En s�inspirant de la pyramide de Maslow qui �tablit une hi�rarchie des besoins humains (chap. 1 �3), on peut d�finir pour un site web, dans cet ordre, les quatre contraintes que celui-ci doit satisfaire�: fonctionnalit�, fiabilit�, utilisabilit�, plaisir (chap. 1 �4). Si les trois premi�res sont � la charge du d�veloppement et de l�ergonomie web, la derni�re rel�ve du design �motionnel.

Pour r�aliser sa mission, le design �motionnel s�int�resse au comportement des visiteurs du site web � la fois en tant qu��tres humains et en tant qu�utilisateurs cible, et d�autre part, s�emploie � cr�er un lien privil�gi� entre eux et le site web en donnant � son tour � ce dernier un visage humain.

L�internaute�: un humain avant tout

Afin de toucher le plus large auditoire, le design �motionnel exploite avant toute chose la caract�ristique la mieux partag�e par les internautes�: ce sont tous des �tres humains�! Partant de ce constat �vident, le design �motionnel s�appuie sur les travaux de la psychologie �volutionniste. Cette derni�re nous apprend ainsi que chacun de nous est attir� par ce qui lui ressemble, r�sultat � la source de nombreux designs anthropomorphes (chap. 3 �2 et 4), imitant nos activit�s (chap. 2 �7 et chap. 3 �2) ou �voquant notre silhouette (chap. 2 �3).

Une forme humaine particuli�re a cependant notre pr�f�rence�: celle des visages de b�b�s. Le livre nous montre � ce sujet, � partir d�un exemple, comment cette inclination trouve son application dans un site web (chap. 2 �2).

Si l�instinct de survie � car c�est bien lui qui est en cause � nous rend dociles lorsque nous sommes en pr�sence de notre prog�niture, afin de nous inciter � mieux en prendre soin, il nous aide dans un autre contexte � nous prot�ger nous-m�mes en faisant de nous des experts en d�tection de rupture de motifs, ou contraste. Celui-ci se d�cline en contraste visuel et contraste cognitif. Ces deux modalit�s ont des applications dans le monde du Web�: le premier incitera, par exemple, � passer � l�action lors de l�utilisation d�un formulaire (chap. 2 �4)�; le second permettra � un site web de se distinguer de ses concurrents (chap. 2 �6). Le contraste n�apporte cependant le r�sultat attendu que tant qu�il est employ� avec mesure�: la loi de Hick indique ainsi que la multiplication des effets de contraste pr�sente le risque d��garer le visiteur (chap. 2 �5).

Comme le montre l�auteur � partir de deux exemples concrets, la surprise peut se r�v�ler un moyen efficace de cr�er du contraste, et par l�effet qu�elle provoque, rendre inoubliable l�exp�rience utilisateur (chap. 4 �1). En effet, les �motions, qui sont une autre caract�ristique commune � l�esp�ce humaine (chap. 2 �1), ont ce pouvoir de faciliter l�impr�gnation des �v�nements dans la m�moire (chap. 1 �6).

Contrairement � la surprise, l�anticipation ne surprend pas l�internaute par la nature de l��v�nement qui l�attend mais par la forme que celui-ci prendra. Le cas du redesign de Twitter en 2010, dont l�auteur nous d�taille les �tapes, illustre parfaitement la fa�on dont les internautes prennent spontan�ment � leur charge une partie de la communication, surtout lorsque l�octroi d�une information privil�gi�e fait prendre du galon � leur statut, entra�nant ainsi un effet cordon de velours (chap. 4 �2).

Le public de notre site n�est cependant pas compos� d�humains lambda�; il constitue une cible pr�cise dont il faudra satisfaire les besoins propres. Cette derni�re sera d�finie � l�aide de la m�thode des personas dont l�auteur nous expose tr�s bri�vement le principe et nous pr�sente un exemple de livrable (chap. 3 �3).

Le site web�: ...un humain avant tout�!

� l�instar de l�artisanat (chap. 1 �1), le design �motionnel, en donnant un visage humain � ses r�alisations (chap. 3 �1), s�duit un public las des sites web sans �me produits � la cha�ne (chap. 1 �2).

De m�me qu�elles nous ont permis d�identifier la personnalit� de notre public, les personas nous aideront � d�finir celle de notre site web. Apr�s avoir �num�r� les diff�rents composants d�une persona du design d�un site web, l�auteur, en guise d�exemple, nous en donne les valeurs pour le site MailChimp dont il a �t� le designer principal (chap. 3 �4).

La mise en page v�hiculera la personnalit� du design ainsi d�finie, et que le ton soit � l�humour ou � l�empathie, derri�re l�interface, on reconna�tra un �tre humain (chap. 3 �4).

En apportant une sensation de confort quand il s�agit d�effectuer des t�ches techniques (chap. 1 �5) ou en inspirant confiance lors de la r�alisation d�op�rations sensibles (chap. 5 �1), la mise en page l�ve par la m�me occasion, chez l�utilisateur, les freins � l�action.

Plus g�n�ralement, un design dot� d�une vraie personnalit� peut, comme nous le montre l�auteur, preuves � l�appui, aider un site web � faire la diff�rence face � ses concurrents (chap. 7 �1).

L�aspect humain du site web ne se traduit pas seulement dans son apparence mais �galement dans sa fa�on de se comporter avec l�utilisateur. Un humour savamment distill� � travers les pages d�un site web peut ainsi mettre l�utilisateur dans de bonnes dispositions et par voie de cons�quence, l�aider � accomplir des t�ches difficiles, selon le principe de l�amor�age (chap. 4 �3).

Une d�marche active telle que la mise en place de gains peut contribuer � fid�liser un client, surtout lorsque ceux-ci prennent la forme de r�compenses variables (chap. 7 �1). Ils peuvent �galement remotiver un utilisateur r�alisant une t�che longue et r�barbative (chap. 5 �2). Et si les internautes continuent, malgr� la qualit� de notre design, � faire montre d�une insolente indiff�rence, la cause sera sans doute � rechercher sur un autre plan�: celui du contenu (chap. 5 �3). Enfin, l�humour et le jeu peuvent aider un site web � se sortir de situations d�licates (chap. 5 �5), qu�il s�agisse d�une r�clamation (chap. 1 �7) ou d�un incident technique (chap. 6 �1).

Le design �motionnel ne doit pas �tre envisag� uniquement pendant la phase de d�veloppement. En amont, on sera sans doute amen� � justifier le bien-fond� d�une telle d�marche (chap. 7 �2)�; en aval, le cas �ch�ant, on essaiera de comprendre, � l�aide de tests, pourquoi notre design n�apporte pas les r�sultats escompt�s (chap. 5 �4). Dans ces deux situations, ce n�est plus le site web mais l�informaticien qui devra afficher un visage humain�!

En conclusion

Le design �motionnel donne un visage humain � notre site web. S�il repose sur quelques grands principes trait�s dans les diff�rents chapitres du livre, le plus souvent synth�tis�s dans un paragraphe conclusif, il ne d�livre en revanche aucune m�thode universelle, la forme d�finitive d�un site web �tant intimement li�e � la personnalit� que l�on souhaite attribuer � ce dernier. Pour cette raison, on ne trouvera dans le livre aucune recette mais un grand nombre d�exemples extraits du Web qu�il ne s�agira �videmment pas d�imiter servilement mais qui pourront aider � nourrir notre r�flexion. En cela, le livre nous engage davantage sur la voie de l�innovation que sur celle de l�acquisition d�une expertise sur une technique pr�cise.

Le livre constitue une bonne entr�e en mati�re pour ce qui regarde le troisi�me �tage de la conception d�un site web, qui devra certes passer apr�s les aspects de fiabilit� et de performance mais qui permettra finalement de faire la diff�rence face aux sites concurrents.

Sa lecture pourra �tre compl�t�e par celle d�un des livres cit�s en annexe.

Avant de tirer profit des possibilit�s offertes par le multim�dia, le Web a d'abord �t� con�u pour le texte, jouant pour ce dernier, � notre �poque moderne, le m�me r�le que le livre au temps de Gutenberg. �l�ment cl� dans la r�ussite du document imprim�, la typographie tient par cons�quent une place tout aussi primordiale pour celui �dit� � l'�cran.

Les r�gles �prouv�es de la typographie nous aideront � choisir un caract�re lisible. Celui-ci constituant la premi�re information re�ue par l'internaute, la police retenue aura en outre la t�che de communiquer � ce dernier une partie du message contenu dans la page. Une association judicieuse de polices et de styles permettra de hi�rarchiser les diff�rents �l�ments qui la constituent pour mieux faire appara�tre les fonctions qui leur sont attach�es. Enfin, un ensemble de techniques permettra de concr�tiser � l'�cran les choix de conception ainsi �labor�s.

Une police pour �tre lue

Le m�canisme de lecture se d�composant en saccades et br�ves fixations, le lecteur per�oit davantage la forme g�n�rale des caract�res qu'il ne reconna�t chacun d'eux par ses traits distinctifs (chap. 1 �2). Par cons�quent, la police choisie devra �tre compos�e de caract�res facilement identifiables. C'est ici qu'intervient l'anatomie du caract�re (chap. 3 �3)�: ainsi, avant m�me de r�gler la force de corps, la taille du caract�re d�pend de l'espace que ce dernier occupe � l'int�rieur du cadratin (chap. 3 �4)�; de m�me, la hauteur d'�il a une incidence sur la lisibilit� (chap. 3 �7).

La plus ou moins grande facilit� de lecture d�pend en second lieu de la nature du texte mis en forme. Si un titre, pour peu qu'il soit court, offre suffisamment de libert� dans le choix de la police � lui appliquer, un texte n�cessitant une lecture au long cours est au contraire soumis � plusieurs contraintes (chap. 4 �1). On �vitera notamment pour ce dernier les d�tails esth�tiques qui pourraient distraire le lecteur dans son activit�: la diff�rence d'�paisseur entre les traits d'un caract�re, mesur�e par le contraste, sans �tre inexistante, devra ainsi rester mod�r�e (chap. 3 �5). On �vitera �galement que la lecture ne soit g�n�e par la pr�sence de caract�res entrant en conflit en recourant aux ligatures (chap. 3 �9). Enfin, on maintiendra la fluidit� de la lecture en substituant aux caract�res d�passant par leur hauteur le reste du texte, � savoir les capitales et chiffres Didot, leurs �quivalents de taille ordinaire�: petites capitales (chap. 3 �9) et chiffres elz�viriens (chap. 3 �8).

On voit ainsi que pour �tre parfaitement lisible, le texte long n�cessitera une police au jeu de caract�res �tendu. Cela doit nous mettre suffisamment en garde contre les polices gratuites qui, entre autres inconv�nients, n'ont pas les moyens de proposer un ensemble de caract�res aussi complet (chap. 4 �2), carence qui peut �tre aggrav�e par l'absence de caract�res sp�cifiques � certaines langues �trang�res (chap. 3 �10), ce qui est �videmment probl�matique lorsqu'on d�veloppe un site web au p�rim�tre international.

Une police pour communiquer

Choisir une police aux caract�res ais�ment d�chiffrables est une premi�re �tape importante mais ce n'est pas la seule. La police doit �galement retenir l'attention du lecteur (chap. 2 �1) afin que le terme de lisibilit� prenne tout son sens (chap. 1 �1).

Devoir faire un choix parmi les ��plus de cinquante mille familles de polices commerciales�� recens�es (chap. 2 �2) a de quoi donner le vertige�! Pour arriver � nos fins, l'auteur nous sugg�re de segmenter notre travail en nous appuyant sur les classifications. Rappelant qu'il n'y a pas aujourd'hui de consensus sur la mani�re de classer les polices existantes ou � venir, l'auteur se garde de nous d�tailler les classifications officielles, et en ce qui le concerne, ne travaille qu'avec une poign�e de cat�gories diff�rentes comprenant notamment les fameuses serif et sans serif (chap. 3 �2).

Cette strat�gie peut �tre compl�mentaire de celle consistant � r�duire le champ d'investigation. Pour constituer notre panier de polices dans lequel piocher, l'auteur nous invite � ne pas consid�rer la typographie comme un simple outil mais, au contraire, � nous y int�resser vraiment. Cela passe d'abord par un apprentissage du vocabulaire technique (chap. 2 �4) puis par une collecte de diff�rentes sources susceptibles de nous faire d�couvrir de nouvelles polices ou de nous renseigner sur elles (chap. 4 �4). Dans ce cadre, quelques applications web nous seront d'une aide pr�cieuse (chap. 4 �2).

Durant tout le processus de s�lection de la police, on doit garder � l'esprit que ��les polices typographiques s'inscrivent dans une �poque, un lieu, une culture�� (chap. 2 �2). Une police est ainsi le reflet de la p�riode o� elle a �t� cr��e. Les �poques, m�me les plus anciennes, pourront revivre gr�ce aux refontes de polices tomb�es dans le domaine public. Le livre nous en donne un exemple avec la c�l�bre Garamond, inspir�e des dessins de l'imprimeur �ponyme du seizi�me si�cle, qui a donn� naissance � un grand nombre de versions pour l'�cran, dont l'auteur nous en pr�sente et commente trois afin de nous montrer comment faire un tri au sein de polices partageant un m�me patrimoine g�n�tique (chap. 3 �12).

De m�me, on retrouvera dans la police choisie une �vocation du lieu o� elle a �t� cr��e, et pour cette raison, Gotham s'av�rera un choix plus judicieux qu'Helvetica pour les inscriptions sur les lieux publics de New York�! (chap. 4 �2)

Faire abstraction du contexte culturel dans lequel une police a �t� con�ue peut conduire � des aberrations esth�tiques. En tenir compte, � l'inverse, nous aidera � v�hiculer � travers la police une partie du message�; par exemple, ��on �voque facilement la Rome antique en employant Trajan�� (chap. 4 �2).

Beaucoup d'autres id�es pourront �tre transmises par la police. Une m�thode pratique nous aidera � cerner les caract�ristiques de celle-ci (chap. 4 �2) tandis que la comparaison de polices ayant ces derni�res en commun nous �vitera de faire un choix trop pr�visible qui an�antirait la personnalit� de notre design (chap. 3 �13).

Une police pour hi�rarchiser

La police doit servir de guide de lecture � l'internaute et lui indiquer le r�le et l'importance relative des diff�rents �l�ments constitutifs de la page web (chap. 5 �1). Pour ce faire, on commencera par g�n�raliser le travail de s�lection vu jusqu'ici � plusieurs polices typographiques qu'on associera en r�servant chacune d'elles � une cat�gorie sp�cifique d'�l�ments. La t�che est d�licate car pour qu'elle ait une chance de r�ussir, ��il faut que les polices soient diff�rentes et compl�mentaires��. Aussi, l'auteur n'h�site pas � nous donner des exemples concrets d'application en compl�ment de quelques conseils (chap. 4 �3).

La difficult� s'accro�t avec le nombre de cat�gories d'�l�ments � distinguer, d'autant plus qu'il est d�conseill� d'utiliser plus de deux polices diff�rentes dans un m�me design, sous peine de l'affaiblir. Une premi�re solution r�side dans l'utilisation de polices �tendues. Une seule police choisie au sein de cette famille nous offre, en effet, avec ses diff�rentes variantes, toute une palette de styles pour hi�rarchiser notre contenu, que celles-ci se distinguent par le type d'�l�ments auquel elles se destinent (chap. 3 �11), la largeur des caract�res et/ou l'interlettrage (chap. 4 �3�; chap. 3 �6). On se gardera bien, au contraire, de recourir � des polices-gadgets d�cidant du design � notre place (chap. 4 �2).

Si on souhaite se limiter � des polices classiques, il est possible de cr�er ses propres variantes � partir des quatre styles de base�: romain, gras, italique, italique gras, disponibles chez la plupart d'entre elles. Certaines proposent m�me diff�rents niveaux de gras. On prendra garde cependant � ce que la police choisie offre effectivement les styles que l'on souhaite appliquer au texte. Dans le cas contraire, le navigateur cr�erait ces derniers de toutes pi�ces sous la forme d'un faux italique ou d'un faux gras particuli�rement in�l�gants (chap. 3 �6).

Les styles �voqu�s ci-dessus s'associeront � d'autres propri�t�s du caract�re tels que la taille ou la couleur pour conf�rer un rang sp�cifique aux diff�rents titres, �l�ments cl�s de la hi�rarchisation au sein de la page de texte (chap. 5 �2).

Une strat�gie identique permettra de mettre en avant des liens d'interface importants et de rendre en revanche plus discrets les liens secondaires (chap. 5 �4), ou de faire ressortir des citations au sein du texte courant (chap. 5 �3), lui-m�me structur� en paragraphes (chap. 5 �2).

La lisibilit� de l'ensemble tirera profit du blanc, celui s�parant les paragraphes ou d�finissant les marges (chap. 6 �6), et d'un choix pertinent de force de corps, interlignage et justification. Pour atteindre cet objectif, quelques r�gles en usage (chap. 5 �2) et des crit�res de proportionnalit� jug�s esth�tiques (chap. 6 �7) constitueront une premi�re piste, mais ne devront en aucun cas, l'auteur insiste bien sur ce point, l'emporter sur notre jugement subjectif, notamment lorsqu'il s'agira de d�finir la composition constituant le gris typographique (chap. 6 �5).

Enfin, la mise en �uvre combin�e des diff�rentes r�gles de composition est illustr�e � partir de l'exemple de la page d'accueil du site web du New York Times (chap. 5 �5).

La police � l'�cran

L'adaptation � l'�cran des choix de conception �tablis jusqu'ici commence par l'impl�mentation des polices. Apr�s avoir bri�vement �voqu� les techniques utilis�es dans le pass� et leurs limites (chap. 2 �3), le livre d�crit la m�thode ayant aujourd'hui cours�: une police est d�finie dans une fonte (chap. 3 �1), dont on rappelle les principaux formats (chap. 3 �14), et son chargement est r�alis� � l'aide de la r�gle CSS @font-face (chap. 2 �3). Ce dernier n'�tant pas instantan�, le navigateur, dans l'intervalle, et dans le meilleur des cas, affiche la page web dans une police par d�faut, provoquant � la fin du processus un brusque changement d'apparence du texte, appel� ��FOUT��. Ce probl�me peut heureusement �tre fort bien g�r� par un framework tel que Web Font Loader (chap. 3 �14).

La police une fois affich�e � l'�cran peut cependant ne pas donner exactement le r�sultat souhait�, en particulier en raison des sp�cificit�s propres � chaque moteur de rendu (chap. 3 �14). La comparaison des polices sur papier devra donc �tre compl�t�e par un travail identique r�alis� sur �cran � l'aide de gabarits (chap. 4 �2).

La probl�matique du rendu observ�e pour le caract�re se g�n�ralise � l'ensemble du texte. En effet, si le texte imprim� repose sur un support � le livre � identique pour tous les lecteurs, il en va autrement du texte affich� � l'�cran dont la lisibilit� d�pendra de l'appareil utilis� (chap. 1 �3�; chap. 6 �1).

L'adaptation � la taille de l'�cran sera rendue possible, en ce qui concerne la mise en page, gr�ce � la strat�gie du responsive web design, dont le livre nous rappelle succinctement les principes essentiels (chap. 6 �2)�; pour ce qui est de la force de corps et du style du caract�re, gr�ce � deux outils compl�mentaires (chap. 5 �2).

Enfin, les techniques traditionnelles de l'imprim� pourront, dans une certaine mesure, �tre profitables � la page web�: la grille de mise en page s'av�rera plus utile que la grille de lignes de base pour aligner les diff�rents �l�ments la composant (chap. 6 �3), tandis que pour la gestion des c�sures, les r�sultats al�atoires g�n�r�s par CSS pourront �tre compens�s par l'utilisation de quelques scripts (chap. 6 �4).

En conclusion

Le livre, remarquable par sa densit�, fait le tour de la typographie adapt�e au support Web, rapidement mais avec efficacit�, en traitant aussi bien des aspects th�oriques (m�canisme de lecture, classification), pratiques (choix d'une police) que techniques (outils de composition) dont les points essentiels nous sont d'ailleurs opportun�ment rappel�s en annexe.

Mais le livre ne se borne pas � prodiguer quelques bonnes pratiques�; il a �galement le grand m�rite de nous enseigner une certaine philosophie de la typographie. L'auteur insiste en effet sur le fait que, d'une part, le choix d'une police n'a pas de sens en dehors d'un contexte donn� et que, d'autre part, la typographie est une discipline �minemment subjective. Pour ces diff�rentes raisons, la composition d'un texte ne consiste pas � appliquer aveugl�ment des r�gles pr��tablies mais � faire au contraire preuve d'intuition, d'audace et de curiosit�. On pourra ainsi tirer profit des sites web et fonderies figurant parmi les ressources du livre.

Avant d'entamer la lecture de l'ouvrage, qui pourra par ailleurs �tre compl�t�e par celle d'un des livres propos�s en annexe, le lecteur aura sans doute int�r�t � prendre connaissance des principaux termes techniques employ�s en typographie, ne serait-ce que pour d�jouer les pi�ges que constituent quelques erreurs de traduction pr�sentes dans cette version fran�aise (��mesure�� pour justification, ��rivi�re�� pour l�zarde). L'auteur ne dit d'ailleurs pas autre chose�: ��Pour d�velopper votre intuition typographique, commencez par apprendre son vocabulaire�� (chap. 2 �4).

S'appuyant sur diverses donn�es chiffr�es retra�ant l'�volution de l'usage des appareils mobiles, l'auteur pr�disait d�j� en 2011 ��qu'il y aura bient�t plus de gens qui acc�deront au Web depuis leur portable que sur un ordinateur.�� (chap. 1, Introduction). C'est ce constat en partie qui l'am�ne � sa ��petite id�e���: ��Les sites Web et les applications doivent �tre con�us d'abord pour les mobiles.�� (Introduction.) ��Mobile first��, autrement dit. Mais qu'entend-on pr�cis�ment par ��mobile���?

Si les feature phones offrent depuis dix ans un acc�s � Internet, le trafic de donn�es mobiles a explos� � partir de 2007 avec l'apparition des iPhones (chap. 1 �1). Ces derniers voient aujourd'hui leur supr�matie de plus en plus contest�e par leurs �quivalents des autres marques (Android, Blackberry, etc.)�; n�anmoins, les smartphones tous mod�les confondus continuent de dominer nettement les feature phones dans le domaine de l'Internet mobile, ce qui fait dire � l'auteur qu'il ��n'est donc pas compl�tement insens� de penser que les smartphones d'aujourd'hui seront tout simplement les �t�l�phones� de demain.�� Les smartphones seront par cons�quent les mobiles consid�r�s dans ce livre (chap. 1 �2).

La sophistication des smartphones permet d'offrir � l'utilisateur une alternative aux solutions web mobiles sous la forme d'applications mobiles natives. Le d�veloppement de ces derni�res n�cessite cependant le recours � un langage de programmation, de surcro�t diff�rent selon la marque du smartphone. Entre autres avantages, la solution web mobile fait au contraire appel � des langages que le designer web ma�trise d�j�, d'o� l'int�r�t de se pencher prioritairement sur celle-ci (chap. 1 �3).

La conception pour mobiles doit tenir compte de contraintes particuli�res, � la fois techniques et relatives � la fa�on d'utiliser ces derniers, autant que de modes d'interaction sp�cifiques.

Concevoir pour un utilisateur aux capacit�s r�duites

Contrairement � ce qu'on pourrait penser de prime abord, l'appareil mobile ne se distingue pas principalement de l'ordinateur de bureau par son utilisation nomade � plus de 80% des gens l'utilisent � domicile�! � mais par le fait que le mobinaute en action est au plus � 50% de ses capacit�s, qu'elles soient intellectuelles, l'attention de ce dernier se partageant g�n�ralement entre l'utilisation du portable et une autre activit�, ou physiques, le mobile se manipulant d'une seule main. Pour reprendre l'expression utilis�e par l'auteur, cela doit nous amener � voir le mobinaute comme ��un �il et un pouce�� (chap. 2 �3).

L'attention r�duite de l'utilisateur d'appareil mobile nous impose de r�pondre imm�diatement � ses objectifs (chap. 4 �1) sous la forme d'un contenu directement accessible (chap. 4 �2). Pour autant, le mobinaute ne doit pas �tre cantonn� � cette seule exp�rience et l'auteur nous montre, � partir de plusieurs exemples, comment, � l'aide de liens judicieusement positionn�s, lui offrir la possibilit� d'approfondir tel sujet ou de d�couvrir les autres exp�riences propos�es par le site (chap. 4 �3).

S'adapter � de nouveaux modes d'interaction

Les contraintes pesant sur la manipulation des appareils mobiles seront, quant � elles, mieux prises en compte gr�ce � la mise en application de nouveaux modes d'interaction.

Les interactions tactiles facilitent et acc�l�rent la saisie. Si le ��tap�� et le ��balayement�� sont les deux gestes tactiles les plus connus, ce ne sont pas les seuls et l'auteur nous dresse de ceux-ci une liste exhaustive (chap. 5 �3).

Leur association aux diff�rentes actions possibles peut s'appuyer soit sur des conventions, que l'auteur a r�pertori�es dans un document qu'il met gracieusement � notre disposition (chap. 5 �3), soit sur des associations intuitives (NUI) (chap. 5 �4).

Les doigts n'�tant pas aussi pr�cis que le pointeur d'une souris, on �vitera les fausses manipulations lors d'une interaction via un toucher ponctuel tel qu'un tap en appliquant des sp�cifications pr�cises en mati�re de taille des boutons (chap. 5 �1) et en r�partissant ces derniers de fa�on strat�gique sur l'�cran en fonction de leur criticit� (chap. 5 �2).

On retrouvera les boutons en particulier dans les formulaires o� ils remplaceront avantageusement les listes de s�lection, lesquelles, bien que les navigateurs nous en proposent des versions sp�cialement adapt�es pour les mobiles, ne sont plus aussi ais�ment manipulables lorsque le nombre ou la longueur des items qu'elles contiennent devient trop grand (chap. 6 �3).

Les zones de texte, quant � elles, tirent profit de claviers virtuels adapt�s (chap. 6 �3) et de masques aidant tous deux l'utilisateur dans sa saisie (chap. 6 �4).

Les formulaires, m�me optimis�s, restent d�cri�s dans le monde du Web mobile car ils obligent l'utilisateur � effectuer d'une seule main toute une s�rie de s�lections et saisies. Celle-ci peut heureusement �tre consid�rablement simplifi�e, voire r�duite � un seul geste tactile, gr�ce aux nouvelles fonctionnalit�s des appareils mobiles (chap. 6 �1). L'auteur s'attarde sur celles qui sont les mieux support�es par les navigateurs (en 2011, date de r�daction du livre), � savoir la g�olocalisation, l'orientation de l'appareil et le toucher, avec pour chacune d'elles un exemple concret d'application (chap. 3 �2). Deux exemples faisant en outre appel � des fonctionnalit�s avanc�es telles que la cam�ra et la boussole num�rique (chap. 3 �1) ou les communications en champ proche (NFC) (chap. 6 �6) sont �galement d�taill�s, en attendant les nouvelles fonctionnalit�s � venir (chap. 3 �3).

Si les appareils mobiles offrent ainsi des possibilit�s d'interaction �tendues par rapport aux ordinateurs de bureau, les interactions de survol sont au contraire largement exploit�es chez les seconds mais totalement inop�rantes chez les premiers, d'o� la mise en �uvre de solutions de remplacement chez ces derniers dans un contexte tactile (chap. 5 �5) ou non (chap. 5 �6).

Tenir compte de contraintes techniques sp�cifiques

Les contraintes techniques des mobiles ne se limitent pas � l'absence de certains modes d'interaction. Une des principales concerne la performance (vitesse et stabilit� de la connexion) pour laquelle le livre �num�re quelques solutions � explorer afin de r�duire le nombre de requ�tes HTTP et la taille des fichiers envoy�s (chap. 2 �2).

L'autre contrainte est celle qui vient imm�diatement � l'esprit quand on parle de mobiles. La taille r�duite de ces derniers nous oblige � �tre tr�s s�lectifs en ce qui concerne aussi bien le contenu proprement dit (chap. 2 �1) que les champs de formulaire � propos desquels l'auteur affirme sans h�sitation�: ��soyez brutalement efficace et coupez, coupez, coupez��, conseil qu'il met en pratique dans un exemple particuli�rement �difiant (chap. 6 �5).

Une fois les champs soigneusement s�lectionn�s, leurs libell�s seront positionn�s intelligemment afin d'�viter toute perte de place (chap. 6 �2).

Un autre probl�me concerne plus sp�cifiquement les images, dont la taille est d�finie en pixels. Le livre apporte plusieurs solutions permettant d'�viter que celle-ci ne soit modifi�e par les diff�rences de r�solution entre appareils (chap. 7 �2).

Les menus de navigation seront simplifi�s (chap. 2 �1) sous peine de masquer le contenu (chap. 4 �6) ou de semer la confusion dans l'esprit du mobinaute qui doit par ailleurs g�rer le menu du navigateur et celui de l'appareil (chap. 4 �4 et 5).

Une fois la contrainte de taille prise en compte, il ne reste plus qu'� assurer la transition vers les ordinateurs de bureau en tirant parti du nouvel espace mis � notre disposition. Selon le cas de figure, la strat�gie � mettre en �uvre consistera � ajuster notre page web � la nouvelle largeur d'�cran (chap. 7 �3 et 4) ou bien � repenser compl�tement le design pour notre nouvelle cible d'appareils (chap. 7 �5).

En conclusion

Un tour d'horizon de la conception prioritaire pour mobiles est ici expos� par l'initiateur m�me de cette strat�gie, connue aujourd'hui sous le nom de ��Mobile first��, qu'il nous propose d'aborder en r�pondant aux deux questions suivantes�: pourquoi, et comment�? avant de conclure son ouvrage par une ouverture sur la seconde �tape�: la transition vers les ordinateurs de bureau.

L'absence de code, les paragraphes r�capitulatifs � la fin de la plupart des chapitres et les nombreux exemples tir�s du Web rendent le livre particuli�rement abordable � un designer d�butant. Le d�veloppeur exp�riment� y trouvera des principes essentiels � mettre d�s � pr�sent en application mais souhaitera sans doute approfondir la r�flexion, ce que lui permettront le blog de l'auteur et les ressources dispens�es en fin d'ouvrage.

� l'intention du designer web qui croirait encore qu'une page web rigide con�ue pour un ordinateur de bureau standard suffit � satisfaire l'ensemble des internautes, deux graphiques pr�sent�s en introduction rappellent opportun�ment que le nombre de dimensions diff�rentes d'appareils ne cesse de cro�tre avec l'apparition de nouveaux mod�les, et qu'en combinant celles-ci avec les tailles possibles de fen�tre de navigateur (qui repr�sentent la taille effective dans laquelle la page web sera vue par l'internaute), on atteint un nombre de combinaisons proche de l'infini�! Notre page web donc doit �tre capable de s'ajuster � n'importe quelle fen�tre, d'o� la n�cessit� de rendre notre design responsive.

Comme le dit cependant l'auteur avec insistance, ��la mise en page n'est que le d�part��. Un design web pens� � l'origine pour grand �cran, m�me responsive, ne r�pondra pas n�cessairement aux contraintes particuli�res et aux sp�cificit�s d'utilisation d'un appareil mobile. Pour qu'il soit responsable, le design doit respecter les quatre crit�res suivants�: utilisabilit�, acc�s, durabilit�, performances.

La qu�te du Graal du design � la fois responsive et responsable passe tout d'abord par une remise � plat de nos m�thodes de conception, et dans un deuxi�me temps par le recours � de nouveaux standards et outils d�velopp�s sur mesure.

R�visons nos habitudes�! Depuis la mise en page et l'accessibilit�...

L'auteur l'annonce d'embl�e d�s l'introduction du chapitre 3�: ��Nous ne faisons pas du bon travail���! Alors qu'on pourrait penser que la conception responsive fait partie des r�flexes du designer web moderne, l'auteur nous apprend en r�alit� que dans une �tude d'avril 2014, ��la plupart des sites examin�s [...] se focalisent sur un cas d'utilisation sp�cifique�: le classique ordinateur de bureau avec un grand �cran.�� (chap. 3 �1). Quelques rappels sur les fondements du responsive web design (unit�s proportionnelles, media queries) et la fa�on dont il peut �tre associ� � l'approche mobile first ont donc toute leur pertinence dans un livre qui nous les expose avec beaucoup de clart�, mais sans trop de d�tails, ces m�thodes ayant d�j� fait l'objet d'un autre ouvrage, publi� dans la m�me collection et sign� par le premier de leurs promoteurs (chap. 2 �2). Des informations compl�mentaires sont cependant apport�es au sujet de l'autre notion-cl� du responsive design que sont les points de rupture (chap. 1 �1).

L'accessibilit� est un autre composant du design responsive et responsable insuffisamment pris en compte. Comme le souligne l'auteur, alors que les �crans tactiles se r�pandent aujourd'hui m�me parmi les ordinateurs de bureau, des interactions de survol de souris sont souvent impl�ment�es sans autre alternative, ce qui les rend inop�rantes dans un contexte tactile. Apr�s avoir �num�r� les gestes tactiles reconnus par les navigateurs, le livre nous apprend comment leur attacher des fonctions en toute s�curit� (chap. 1 �2).

Afin de r�aliser, de mani�re plus g�n�rale, un design v�ritablement tout terrain, l'auteur pr�conise ce que ses coll�gues et lui appellent la ��perspective aux rayons X��, laquelle consiste dans un premier temps � distinguer, dans un composant donn� d'une page web, le contenu substantiel de l'habillage puis, dans un deuxi�me temps, � adopter une d�marche comparable � celle de l'am�lioration progressive (��progressive enhancement��). L'auteur en donne une illustration, code et d�tail des �tapes inclus, � partir de trois exemples (un contr�le, un graphique, la visualisation d'informations compl�mentaires) (chap. 1 �3).

... jusqu'� la performance

Last but not least, la performance, dernier composant cit� du design responsable, se voit accorder par l'auteur rien moins que l'int�gralit� des deux derniers chapitres, soit la moiti� de l'ouvrage�!

Les ressources externes d'une page web (feuilles de style, polices de caract�res, scripts) sont par d�faut des ressources bloquantes, c'est-�-dire que le fichier HTML d'une page web ne sera pas charg� avant que celles-ci le soient (chap. 3 �3). Il en d�coule une premi�re strat�gie �vidente pour am�liorer les performances consistant � r�duire le nombre de requ�tes bloquantes (chap. 3 �6). L'application d'une telle strat�gie nous am�ne � remettre en question des principes jusque-l� parfaitement �tablis. Alors qu'on avait appris � d�finir nos styles dans un fichier CSS s�par� auquel le fichier HTML faisait r�f�rence dans son �l�ment <head>, l'auteur nous conseille une solution situ�e � l'intersection des trois diff�rentes m�thodes de r�f�rencement de styles existantes (chap. 4 �2).

En ce qui concerne les fichiers image, le moyen le plus s�r d'�viter les requ�tes trop nombreuses consiste � supprimer purement et simplement les r�f�rences externes et � coder les images directement dans le fichier HTML gr�ce aux URI de donn�es (chap. 4 �3).

Cette derni�re technique peut �galement �tre mise � profit pour acc�l�rer le chargement des fichiers de polices de caract�res, ce afin d'�viter le masquage du texte que certains navigateurs pr�f�rent au rendu de texte non styl� (FOIT vs FOUT) (chap. 4 �5).

Quant au code JavaScript (JS), l'auteur nous invite sans d�tours, avant m�me d'envisager une quelconque optimisation, � nous demander si sa pr�sence dans notre page web est vraiment indispensable�! Et si tel est le cas, alors m�me qu'on ne trouve aujourd'hui pratiquement plus aucun site web qui n'exploite les multiples possibilit�s offertes par des frameworks JS tels que jQuery, l'auteur nous met en garde contre un recours syst�matique � ces derniers, en nous expliquant en quoi ils sont moins n�cessaires aujourd'hui que par le pass�, et pourquoi ils sont particuli�rement gourmands en ressources (chap. 4 �6).

Une fois que nous avons ainsi optimis� ses diff�rents composants, il ne nous reste plus qu'� nous int�resser � la performance globale du site. Des objectifs chiffr�s serviront � l'�laboration d'un budget de performance (chap. 3 �5) tandis que l'�valuation du site ne s'appuiera pas uniquement sur des fen�tres redimensionnables et autres �mulateurs mais comportera une phase de test sur d'authentiques appareils, �tape � propos de laquelle l'auteur nous renvoie vers quelques ressources pour nous aider � l'accomplir brillamment sans pour autant y laisser sa chemise�! (chap. 2 �4.)

De nouveaux standards � notre service

Dans notre projet de r�alisation d'un design responsive et responsable, nos premiers alli�s seront � rechercher parmi les nouveaux standards.

Afin qu'elle puisse �tre accueillie sans encombre par l'agent utilisateur, notre page web devra avant toute chose employer un langage compris de son h�te. Contribuant � cet objectif, la r�gle CSS @support et son API JS associ�e CSS.supports permettent de v�rifier le support par le navigateur de n'importe quelle d�claration CSS (chap. 2 �3).

L'am�lioration des performances par une limitation du nombre de requ�tes est, quant � elle, facilit�e par l'utilisation du cache dont l'auteur nous pr�sente bri�vement deux des modalit�s�: le cache classique et le cache hors connexion, introduit par HTML5 (chap. 3 �7).

Si le chargement d'une ressource JS est in�vitable, il est cependant possible aujourd'hui de passer outre le comportement par d�faut des navigateurs�: les nouveaux attributs de l'�l�ment HTML <script>, async et defer, provoquent respectivement un chargement des scripts r�alis� en parall�le de celui du fichier HTML et une ex�cution des premiers avant le chargement complet du second (chap. 4 �6).

Contrairement aux fichiers JS, les images sont par d�faut charg�es de mani�re asynchrone par les navigateurs et de ce fait, n'entra�nent aucun d�lai de chargement (chap. 3 �3). Elles posent en revanche un autre type de probl�me�: selon l'�tude de 2014 d�j� cit�e, les images ne repr�sentent pas moins de 61% du poids total moyen d'une page web�! Les m�thodes traditionnelles d'insertion d'images dans des designs responsive n'arrangent rien � la situation puisqu'elles requi�rent des images plus grandes que les contenants cens�s les accueillir. L'introduction r�cente du nouveau concept d'image responsive permet de contourner ce probl�me en autorisant le chargement de versions d'images diff�rentes en fonction des dimensions d'appareils cible. L'auteur d�crit tr�s pr�cis�ment l'�l�ment HTML <picture> � la base de cette nouvelle technique et consacre un paragraphe entier � chacun de ses attributs (chap. 4 �3).

L'image responsive ne permet cependant de g�rer qu'un nombre limit� de dimensions d'image diff�rentes. Si l'on veut recourir � une image v�ritablement redimensionnable, on doit ��abandonner le pixel�� au profit des graphiques vectoriels. Les polices d'ic�nes en sont une des premi�res applications historiques dont l'auteur nous montre une mise en �uvre concr�te (chap. 4 �4).

Le langage Scalable Vector Graphics (SVG), support� par HTML depuis sa version 5, offre cependant beaucoup plus de possibilit�s (chap. 4 �4).

L'appui de solutions sur mesure

Si les nouveaux standards pr�sent�s ci-dessus offrent des perspectives all�chantes, le fait qu'ils ne b�n�ficient pas aujourd'hui d'un support �tendu constitue un de leurs principaux handicaps, que viennent heureusement pallier polyfills et scripts alternatifs. Les media queries, introduites seulement avec CSS3, trouvent ainsi le soutien de deux polyfills�: l'un d�velopp� par l'auteur lui-m�me et qui a pour fonction d'activer celles dont les requ�tes portent sur les propri�t�s min-width et max-width�; l'autre qui permet de faire fonctionner, le cas �ch�ant, leur �quivalent JS, � savoir la fonction MatchMedia (chap. 2 �3).

La r�gle CSS de d�tection des fonctionnalit�s �voqu�e plus haut pr�sente en outre le d�faut de valider le support d'une fonctionnalit� m�me lorsque celle-ci a �t� incorrectement impl�ment�e par le navigateur. La d�tection d'appareils, alli�e � quelques fonctions JS, peut ici nous venir en aide, alors m�me qu'utilis�e seule, elle ne permet pas de pr�juger des capacit�s d'un agent utilisateur (chap. 2 �1). C'est pr�cis�ment la strat�gie qui a �t� adopt�e par l'auteur et ses coll�gues de Filament Group dans l'�laboration de deux polyfills de d�tection des propri�t�s CSS overflow et position, respectivement (chap. 2 �3).

Les scripts peuvent �galement enrichir notre palette de fonctionnalit�s, notamment dans l'approche responsive�: l'auteur nous en pr�sente deux permettant de cr�er des tableaux responsive (chap. 1 �1), et un facilitant la r�organisation de la page (chap. 4 �1).

Dans une perspective d'am�lioration des performances, scripts et applications nous aident � r�duire le poids des fichiers. Ils interviennent notamment dans le processus pr�alable en quatre �tapes comprenant�: optimisation, concat�nation, minification et compression des fichiers (chap. 3 �7).

La taille g�n�ralement imposante des biblioth�ques JS et notamment de la premi�re d'entre elles, jQuery, peut �tre r�duite soit en utilisant des compilations personnalis�es de celle-ci, soit en lui pr�f�rant la biblioth�que ��light�� que pr�conise l'auteur. On pourra cependant r�pliquer � celui-ci qu'elle n'est plus � si je comprends bien � maintenue que par une seule personne�! Au cas o� un retour � jQuery s'imposerait, la r�trocompatibilit� semble toutefois assur�e (chap. 4 �6).

L'am�lioration des performances peut �galement �tre obtenue par une att�nuation du blocage du rendu. Agissant de concert sur les fichiers HTML, CSS et JS, plusieurs scripts rendent possible l'affichage de la portion prioritaire d'une page web, avec laquelle pourra interagir l'internaute, r�duisant ainsi le temps de chargement per�u (chap. 3 �4), tandis que le reste de la page se chargera de mani�re asynchrone. L'auteur pr�sente ainsi en d�tail le mod�le mis au point par sa soci�t� pour g�rer le chargement diff�r� du contenu HTML (chap. 4 �1), des outils permettant d'extraire le code CSS critique (chap. 4 �2) et une fonction JS permettant de charger des scripts dynamiquement (chap. 4 �6). Ces diff�rentes m�thodes sont regroup�es dans un mod�le pr�t � l'emploi expos� dans un paragraphe de synth�se (chap. 4 �7).

En conclusion

Alors que le livre d'Ethan Marcotte, publi� dans la m�me collection, pose les fondements du responsive web design, ce livre-ci nous apprend comment rendre cette d�marche compatible avec les contraintes d'accessibilit� et de performance. En se pr�sentant comme le compl�ment indispensable du premier, cet ouvrage nous enseigne enfin � r�aliser des sites responsive absolument irr�prochables�!

La r�alisation d'un tel projet a cependant un co�t�: la construction d'un design responsive et accessible nous oblige � tenir compte de nouvelles contraintes et l'am�lioration des performances � renoncer � un code parfaitement segment� (o� l'on retrouverait les codes CSS et JS bien isol�s dans des fichiers externes).

Le livre s'adresse � un lecteur pourvu de solides bases dans les standards du Web (HTML, CSS, JS) et de premi�res connaissances dans les techniques de conception de sites responsive. Il sera combl� par l'impressionnante quantit� d'informations que contient cet ouvrage au format de poche, dont un grand nombre de scripts explicit�s par la personne la mieux plac�e pour en parler puisqu'elle est �galement l'auteur, seule ou avec ses coll�gues de Filament Group, de la plupart d'entre eux.

Ce livre, qui est la suite de High Performance Web Sites, est plus technique.

Seulement certains chapitres m'ont �t� utiles : la partie sur le chargement des scripts et les diff�rentes techniques propos�es, la partie sur l'optimisation des images et celle sur l'envoi d'un document en plusieurs morceaux (flush) qui est d'ailleurs tr�s compliqu� � r�aliser en pratique suivant le serveur Web et le langage serveur utilis�. Entre le buffer Apache, mod deflate et PHP, ce n'est pas facile !

En tout cas ce livre est �videmment � lire pour tous les d�veloppeurs Front-End.

Un livre de r�f�rence pour les d�veloppeurs Front-End

Pourquoi parler d'un livre sorti en 2007 ? Parce qu'� mon avis, il fait partie des livres de r�f�rence pour tous les d�veloppeurs Front-End ou qui veulent se sp�cialiser dans ce domaine.

�crit par Steve Souders (https://stevesouders.com/), qui a fait partie de l'�quipe Yahoo Performance puis qui est parti chez Google, il pose les bases de ce m�tier qui n'existait pas � l'�poque. C'est d'ailleurs dans ce livre que Steve Souders d�montre et �vang�lise le constat suivant : � Seulement 10 � 20 % du temps de chargement d'une page est d� au t�l�chargement du document HTML �.

Partant de ce constat, il explique pas � pas les �tapes de chargement d'une page, les points bloquants, les am�liorations � apporter.

Aujourd'hui, on entend de plus en plus ce discours, mais il a �t� l'un des premiers � le tenir et � soutenir que les publicit�s et scripts externes �taient trop lourds � charger (parfois plus que le contenu lui-m�me !) et que les requ�tes les plus rapides �taient celles qui avaient �t� supprim�es.

M�me si depuis des optimisations ont �t� apport�es c�t� navigateur, m�me si HTTP 2.0 pointe le bout de son nez, beaucoup de ses conseils restent toujours d'actualit� et poussent le lecteur � r�fl�chir et remettre en question chaque �l�ment d'une page (images, scripts, CSS).

Le livre critiqu� traitant de bonne r�daction, je vais t�cher d'en appliquer les principes fondamentaux � ma propre critique�: riche en mots-cl�s, dans un fran�ais correct (du moins, j'esp�re�; � ce propos, dans ce qui suit, j'emploierai "auteur", comme nom �pic�ne, plut�t qu' "autrice", trop peu usit� quoique sans doute grammaticalement plus correct qu' "auteure"...), et structur�e, en six parties que voici.

La r�daction web et au-del�

On ne saurait s'arr�ter au titre du livre. Si la r�daction web constitue une partie importante de l'ouvrage, celui-ci va plus loin et "aborde le contenu dans l'optique d'un r�f�rencement naturel", selon les mots de l'auteur. La prise en compte des crit�res de r�f�rencement "on page" (c'est-�-dire li�s au contenu) compl�te et renforce une strat�gie de contenu primitivement tourn�e vers l'utilisateur�; celle des crit�res "off page" (ext�rieurs au contenu), trait�e �galement dans ce livre, fr�le au contraire, selon moi, le hors sujet, ce que je d�taille plus bas.

Une d�marche m�thodique

Pour l'�laboration du contenu proprement dit, l'auteur s'appuie sur une m�thode dont chaque �tape fait l'objet d'un des chapitres constituant la premi�re partie du livre.

Cette m�thode pr�sente le grand int�r�t de d�marrer bien en amont de la r�daction. Le contenu diff�re en effet selon les objectifs assign�s au site qu'il conviendra d'identifier dans un premier temps (chap. 2 �1).

Le contenu devant s'adresser de mani�re primordiale - et c'est l� le leitmotiv du livre - � l'utilisateur, une deuxi�me �tape essentielle est la d�finition de la cible (chap. 2 �2 � 5).

Les besoins et attentes de celle-ci �tant connus, on est alors en mesure de d�finir la teneur du message (chap. 5) puis de traduire ce dernier en texte dont on travaillera le style (chap. 7), les mots (chap. 9), la forme (chap. 10), tout en respectant les contraintes li�es � l'accessibilit� (chap. 3 �5).

L'analyse d'indicateurs de performance (KPI) nous permet d'�valuer si les objectifs fix�s au d�part sont ou non atteints�; dans ce dernier cas, on retournera aux �tapes pr�c�dentes dans le cadre d'un processus d'am�lioration continu du site web (chap. 4).

Pour certaines de ces �tapes, les diff�rents points examin�s sont soit rappel�s en fin de chapitre sous la forme d'une check-list (qualit�, texte, mise en forme), soit compl�t�s (accessibilit�).

Le chapitre conclusif fournit des mod�les de document qui nous permettent de r�pondre aux questions qu'il est n�cessaire de se poser pour mener � bien la gestion de notre projet.

Outre une m�thode g�n�rale, le livre nous apporte des outils m�thodologiques destin�s � identifier les besoins de l'utilisateur (Kano) et � y r�pondre (5W2H, pyramide invers�e, d�crits dans chap. 7).

Une approche pragmatique

La m�thode �voqu�e plus haut trouve l'appui de techniques et outils dans sa mise en application. Ainsi, pour calculer les KPI, l'auteur utilise Google Analytics dont elle nous pr�sente en d�tail le param�trage et les fonctionnalit�s mais aussi, � l'aide d'exemples pr�cis, la fa�on d'exploiter les r�sultats obtenus (chap. 4).

En outre, une liste impressionnante d'utilitaires (la plupart gratuits) accompagne chacun des chapitres.

Le contenu devant �tre bon pour les utilisateurs, ce sont ces derniers qui nous le fourniront gr�ce � des techniques expos�es dans ce livre�: lors de l'�tape essentielle de recherche des mots-cl�s (d�crite en d�tail dans chap. 6) � travers les UGC ou les recherches effectu�es dans les moteurs de recherche, ici en l'occurrence Google�; lors de la phase de conception (card sorting) ou de test (A/B testing).

Enfin, les bonnes pratiques en mati�re de contenu sont syst�matiquement illustr�es d'exemples tir�s de sites authentiques (o� l'on peut d'ailleurs observer que ce ne sont pas n�cessairement ceux des institutions les plus reconnues qui sont les plus irr�prochables en la mati�re�!). L'�dition du livre en noir et blanc rend cependant imparfaitement compte de l'ensemble de la strat�gie visuelle d�ploy�e dans le site donn� en exemple (o� sont les "couleurs survitamin�es" utilis�es dans sa page web par telle grande marque automobile�?!).

Le contenu sous tous ses aspects

Le p�rim�tre du contenu textuel que le livre nous invite � optimiser n'est pas circonscrit au c�ur de la page web�; il s'�tend � la fronti�re du site, � savoir les �l�ments suivants�: newsletter, PDF, blog, FAQ, messages d'erreur, e-mail (chap. 14) et au-del�: communication (chap. 14 �14), campagne publicitaire ( chap. 14 �15, chap. 15 �2), communiqu� de presse (chap. 14 �11).

Le contenu �tudi� ne se limite pas non plus au texte�: les vid�os sont �galement trait�es (chap. 14 �3) et l'on apprend comment on peut utiliser les images pour guider la lecture de l'internaute (chap. 8).

Comme dit pr�c�demment, le contenu doit non seulement satisfaire l'utilisateur mais il doit aussi �tre bon pour les moteurs. Ceci justifie la pr�sence d'un chapitre d�di� au r�f�rencement o� l'on appr�ciera en particulier les solutions apport�es � l'�pineuse question du contenu dupliqu� (chap. 15 �4).

Ailleurs dans le livre, une section enti�re fait le tour des bonnes pratiques � mettre en oeuvre pour maximiser ses chances de voir ses articles para�tre dans Google Actualit�s (chap. 14 �1).

Enfin, les pr�conisations de Google sont pr�sentes tout au long de l'ouvrage sous la forme de liens ou retranscrites en d�tail � travers une succession de questions et r�ponses avec le support de Google.

Les r�gles d'une bonne r�daction tiennent aussi compte des contraintes physiques et technologiques (accessibilit� et responsive design) de l'utilisateur.

Les aspects techniques sont pouss�s jusqu'� l'impl�mentation du contenu dans le fichier HTML (chap. 13, en particulier). Des pr�cisions utiles sont apport�es concernant le nombre de mots/caract�res optimal pour les diff�rentes parties d'un article (titre, accroche, chapeau).

Certaines consid�rations sur les �l�ments HTML sont en revanche moins justifiables. Ainsi, contrairement � ce qu'�crit l'auteur, les balises HTML n'ont pas pour but "d'indiquer la fa�on dont le document doit �tre pr�sent�". L'�l�ment font, dont l'usage est pr�conis� � un certain endroit du livre, est en r�alit� - et � juste titre - d�pr�ci� d�s HTML4, et d�finitivement obsol�te en HTML5. Et si les �l�ments b et strong ont un poids identique pour les moteurs et se traduisent tous deux dans le navigateur par une mise en forme en gras par d�faut, ils n'ont pas la m�me valeur s�mantique.

Ces quelques points techniques sujets � discussion ne constituent certes qu'une petite partie du livre mais les diff�rents aspects relatifs � HTML m�riteraient n�anmoins d'�tre mis � jour et rassembl�s dans une annexe dans laquelle viendrait s'ins�rer le sch�ma associant les �l�ments HTML � leur restitution dans la page web et la page de r�sultats des moteurs de recherche (SERP), actuellement repr�sent� en troisi�me de couverture.

Un risque de dispersion

On vient de le voir, la r�daction web est ici trait�e de mani�re tr�s compl�te. Trop, peut-�tre...

L'auteur applique les r�gles de bonne r�daction � la cr�ation des libell�s du menu de navigation (chap. 3 �3)�; dans la foul�e, cependant, elle d�borde sur la conception de l'architecture du site (chap. 3 �1 et 2) et sa communication aux moteurs via un plan du site (Sitemap) (chap. 15 �5). Ces deux derniers points semblent relever moins du contenu que de l'ergonomie, sujet � part enti�re auquel un livre, d'ailleurs cit� dans cet ouvrage, est consacr�.

Si l'on ne peut nier le fait qu'un contenu riche et utile draine des visiteurs et qu'ainsi, le r�f�rencement on page influe indirectement sur le r�f�rencement off page, l'am�lioration sp�cifique de ce dernier est toutefois largement ind�pendante de la gestion du contenu. Aussi, les passages concernant la cr�ation de liens entrants par des annuaires (chap. 15 �1) ou des sites tiers (chap. 15 �2) et les instructions aux moteurs et � leurs robots destin�es � se pr�server de la fuite de jus de lien ou des liens frauduleux (chap. 11 �3) me semblent d�border du cadre du livre.

C'est d'autant plus le cas des moyens destin�s � g�n�rer indirectement du trafic, auxquels l'ouvrage fait �galement une place�: op�rations de communication (chap. 15 �2) et r�seaux sociaux (chap. 14 �2). Ces derniers auraient pu selon moi �tre trait�s davantage du point de vue du contenu�: l'ouvrage pr�sente ainsi les r�gles sp�cifiques � la r�daction des tweets mais pas celles relatives � la cr�ation de sa page professionnelle dans Facebook ou Pinterest.

Enfin, une fois optimis�s les �l�ments title et meta description, qui sont les seuls � appara�tre sur la SERP, les habitudes de lecture de cette derni�re par l'internaute, abord�es dans un chapitre plus g�n�ral sur l'eyetracking (chap. 8 �3) ne nous apprennent rien de plus sur la fa�on d'am�liorer le contenu.

En conclusion

Contribuant autant � la fid�lisation du visiteur qu'au r�f�rencement, le contenu est un �l�ment cl� du site web.

Dans un des trop rares livres consacr�s � ce sujet, l'auteur, sp�cialiste en strat�gie de contenu web, nous fait profiter de son exp�rience de professionnelle en nous proposant m�thodes et outils.

Par son approche exhaustive, elle met entre nos mains tous les �l�ments n�cessaires � une bonne r�daction, au risque de d�border parfois du strict cadre de son sujet. Les paragraphes traitant d'ergonomie et de r�f�rencement off page tendent ainsi � alourdir le livre. Ils constitueront n�anmoins pour le lecteur non sp�cialiste une porte d'entr�e vers des ouvrages approfondissant ces questions.

Afin de tirer le meilleur profit du livre, le lecteur devra avoir �t� initi� aux techniques du r�f�rencement naturel (via la lecture d'un tutoriel, par exemple), plusieurs termes y ayant trait �tant introduits dans l'ouvrage sans avoir �t� pr�alablement d�finis, ainsi qu'� HTML, certains passages du livre s'y rapportant devant �tre consid�r�s avec circonspection.

Ce livre est une v�ritable documentation pour les d�butants. L'auteur a pris la peine de parcourir tous les points � conna�tre dans la cr�ation d'un site web en HTML5/JavaScript et CSS3. Pour quelqu'un qui veut s'initier au d�veloppement web, ce cours est tr�s bien pour lui dans le sens o� une explication est donn�e � chaque balise utilis�e, suivie quelquefois des avantages et inconv�nients. Le livre est bien structur� et bien illustr� avec des exemples courts, pr�cis et compr�hensifs par le d�butant. Pour un confirm� en d�veloppement web, ce livre peut lui servir de m�mento. Il est adapt� au web moderne, et ce gr�ce aux parties d�di�es aux m�thodes de dessin, dont Canvas et SVG, l�interaction avec du JavaScript, l'utilisation d'une base de donn�es SQLite du c�t� du client, les transformations 3D, les transitions, les animations et autres. En bref, le livre en lui-m�me repr�sente un professeur et vous le constaterez dans la fa�on dont l'auteur s'exprime dans les �crits.

Un des points n�gatifs que j'ai pu noter en ce qui me concerne, c'est le manque d'une partie d�taill�e sur le responsive design et les m�dia queries. L'auteur a juste fait un briefing sur cette notion. Or de nos jours, on ne saurait concevoir un site web qui ne soit pas adaptatif, le designer doit pouvoir penser aux diff�rents dispositifs qui vont visiter son site. Et l'absence d'une section d�taill�e sur le responsive design constitue un v�ritable manque pour le livre. Je me suis rendu compte que ENI a �dit� un livre sur le responsive design, il vient certainement en compl�ment � celui-ci. Peut-�tre que l'auteur, pour les prochaines �ditions, pourrait envisager ouvrir un chapitre sur le responsive design.

D'autre part, j'aurais aim� avoir dans ce livre une partie, dans le chapitre JavaScript, qui explique et illustre comment on peut, par exemple, modifier le style CSS de la page sans recharger la page ou comment modifier le contenu de la page avec du innerHTML. Beaucoup de concepteurs web sont amen�s � modifier la pr�sentation de leur page suite � certains �v�nements et l'id�al dans bien des cas est de le faire sans pour autant aller vers le serveur. Un autre manque dans ce livre qui aurait pu �tre une plus-value pour le lecteur.

Somme toute, je conseille vraiment ce livre � toute personne d�sirant se lancer dans le web, la base y est et l'essentiel de ce qu'il faut savoir s'y trouve. Toutefois, l'auteur aurait pu se distinguer de la panoplie de livres d�j� existants sur le HTML5/CSS3/JavaScript avec de nouvelles id�es qu'on ne trouve pas ailleurs.

Dans les premiers chapitres, le livre aborde les contraintes dues aux vieux navigateurs, et les solutions pour y rem�dier.

Ensuite, les nouveaut�s du CSS3 sont int�gr�es progressivement, comme la balise @media.

La suite, la grosse partie du livre, nous explique comment int�grer la � Responsive Web Design � dans un site, en nous sensibilisant sur la notion de grille pour la mise en page, et en nous donnant diff�rentes grilles avec leur fonctionnement.

Puis l�auteur aborde les frameworks qui existent en � Responsive Web Design �.

La lecture de l�ouvrage est agr�able. Les explications sont claires et bien document�es, il est possible de t�l�charger sur le site, les exemples cit�s tout au long.

Pour ma part, je recommande ce livre � toute personne qui voudrait commencer un site multiplateforme.

Pr�senter les �l�ments n�cessaires pour garantir une compatibilit� optimale de votre site Web sur tous les �crans sans devoir concevoir plusieurs versions de votre code. Voil� l'objectif de ce livre. Un objectif r�ussi !

De mani�re g�n�rale, l'auteur rappelle ce qui se faisait dans le domaine du Web et pourquoi nous en sommes arriv�s l�. Il plante ainsi le d�cor de son livre qui r�sulte en une suite d'explications pointues des technologies et de leur �volution. Il n'h�site d'ailleurs pas � nous mettre en garde sur les choses � ne pas (plus) faire en citant les probl�mes rencontr�s par le pass� (tant�t venus des navigateurs, tant�t des d�veloppeurs), en d�crivant les solutions alors apport�es par l'un ou par l'autre et pourquoi elles ne sont peut-�tre plus ad�quates aujourd'hui.

Pour quasi chaque technique cit�e, Sylvain nous pr�sente succinctement un ou plusieurs outils permettant de les impl�menter. Il explique ses choix selon le contexte du site exemple. De plus, il parle des API, existantes ou en devenir, g�rant la g�olocalisation, le niveau de la batterie, l'�tat du r�seau, tout ce qui concerne le CSS ou bien le JavaScript, etc. Des API qui suivent de pr�s les recommandations du W3C. Sa recherche sur le sujet semble pouss�e et r�fl�chie.

Sans s'attarder plus sur l'une ou l'autre technologie, on d�couvre ce que sont, par exemple, les polyfills, les shims, la priorit� des instructions, une description des unit�s CSS, la gestion des tableaux invers�s, les media queries et bien d'autres. C'est une mise � plat de ce que l'on utilise tous les jours sans parfois s'en rendre compte. Ensuite, l'auteur diff�rencie le "responsive" de l'"adaptive", nous �vitant ainsi de faire des confusions h�tives.

Gr�ce � cette lecture, on appr�hende mieux le fait que nos habitudes de d�veloppeur Web doivent �voluer constamment et en fonction du contexte actuel, mais surtout qu'il faut laisser une porte ouverte aux nouveaut�s aussi bien mat�rielles que technologiques. Un pari compliqu�.

En conclusion, j'ai trouv� ce livre tr�s int�ressant et riche au niveau des explications du "le pourquoi du comment". Je vous conseille d'essayer par vous-m�me les exemples de codes si vous en avez la possibilit�. N'oubliez pas non plus de profiter des d�licieuses recettes publi�es sur le site exemple !

Ce livre est destin� aux webdesigners, int�grateurs, d�veloppeurs web, charg�s de marketing et responsables de communication. Il faut avoir au moins particip� � l'�laboration d'un site afin de bien comprendre le livre. Il n'est donc pas adress� � un public d�butant.

Il tente de r�pondre � une probl�matique : face � la recrudescence des objets connect�s, comment faire en sorte que son site soit compatible avec tous les appareils sans avoir besoin de maintenir plusieurs versions ? (Il ne traite n�anmoins pas des objets connect�s, tels les montres, lunettes ou smart TV, jug�s trop instables pour le moment). La r�ponse � cette probl�matique est accompagn�e d'un site compagnon qui permet de mettre en pratique la th�orie parfaitement ma�tris�e par l'auteur.

Il y a quatre grosses parties dans ce livre :

• normalisation / contextualisation : pour poser les bases et comprendre le reste du livre, uniformisation des styles, les pr�fixes vendeurs, �v�nements souris/tactiles, les polyfills/shims/fallbacks, le contexte dans lequel le site est lanc� (r�cup�ration des �l�ments essentiels tels que la hauteur de la fen�tre, l'orientation, la connexion, etc.) ;
• approche Responsive : pourquoi on en a eu besoin, les unit�s CSS � utiliser, le viewport, les media queries ;
• approche Adaptive : histoire et diff�rences avec le responsive, la relation avec les URL/REST/HTTP, AJAX � la rescousse pour servir des ressources adapt�es ;
• outils du d�v front d'aujourd'hui : pr�processeurs CSS, outils de build Grunt/Gulp, debugging (console), tests, etc.
  

Chacune des ces parties est tr�s compl�te, la pr�c�dente am�ne toujours la suivante et c'est donc tr�s fluide � lire. Il y a m�me une partie qui explique comment concilier l'approche responsive avec l'approche adaptive afin d'offrir une exp�rience optimale � l'utilisateur.

Ce que j'ai aim� dans ce livre :

• chaque partie commence par une phrase d'introduction d�crivant parfaitement ce que l'on va lire ;
• les encarts �Pour aller plus loin�, �Remarques� qui proposent au lecteur d'approfondir le sujet ;
• le site web compagnon ;
• le c�t� technique omnipr�sent mais accompagn� d'exemples concrets ;
• le dernier chapitre qui liste les outils d'aujourd'hui qui nous permettent de gagner du temps (pr�processeurs CSS, outils de build Grunt/Gulp, debugging, tests, etc.) ;
• ... et plus particuli�rement la partie sur les tests.
  

Sylvain nous offre l� un livre tr�s clair et concis (120 pages) dans l'air du temps, bourr� de bonnes pratiques pour r�aliser un site adapt� � plusieurs appareils et donc plusieurs �crans. A la fin de ce livre, vous serez en mesure d'avoir les meilleures bases pour cr�er un site �responsive/adaptive�.

Nous sommes � une �re o� le responsive design bat son plein. Les d�veloppeurs, lors de la conception d'un site (ou application) web, doivent tenir compte des diff�rentes plate-formes existantes�: PC, tablettes, smartphones et t�l�viseurs. Mais qu'est-ce-que le responsive design�? Comment est-il n�? Quelles sont les bonnes pratiques de cette approche�?

Sylvain Pollet-Villard r�pond � toutes ces questions dans ce beau livre. D'abord, il nous explique ce qu'est l'approche One Web, un ensemble de m�thodes qui �vitent aux concepteurs d'avoir � d�velopper autant de versions d'un site pour chaque plate-forme cibl�e puis nous bonifie de quelques r�gles � adopter pour une bonne approche One Web.

Ensuite, il aborde la fa�on dont on peut �crire des feuilles de style uniformes et donnant le m�me rendu sur tous les navigateurs avant d'entrer dans l'approche responsive elle-m�me. Dans cette partie, on sent qu'il maitrise tr�s bien ce dont il parle et l'a prouv� � travers ses exemples tr�s explicites pr�sents dans chaque partie du livre. Il aborde les viewport, le dimensionnement, le positionnement, les m�dia queries et le plus int�ressant de tout, ce sont ses exemples de composants flexibles qu'il donne � la fin de la partie consacr�e au responsive design.

Au del� de l'approche responsive, il existe l'approche adaptive qui est beaucoup plus pouss�e que la premi�re. Avec la premi�re, en fonction de la plateforme sur laquelle le site est affich�, les dimensions, la disposition et le positionnement des contenus (div, section, acticle, h1�) peuvent changer. Mais avec l'approche adaptive, les valeurs (textes, images, sources, �) des contenus peuvent changer. Sylvain nous explique comment cela peut se faire avec des exemples. Il nous parle ici des injections de script, injection de styles et l'utilisation d'Ajax.

Enfin, l'auteur montre comment combiner les diff�rentes approches pour r�pondre aux besoins de chaque plate-forme suivi de quelques outils qu'un d�veloppeur/concepteur peut utiliser pour faciliter et acc�l�rer la conception.

Pour conclure, il s'agit l� d'un excellent livre tr�s orient� d�butant et qu'un confirm� ou expert devrait avoir sous la main. On comprend mieux les �crits de l'auteur en ex�cutant ou en regardant de pr�s ses exemples. D'ailleurs, les exemples �tant bien clairs, bien comment�s et explicites peuvent servir de point de d�part lors de la conception d'un site.

Les statistiques sont trompeuses�! Comme l'auteur nous l'apprend dans son avant-propos, la forte progression, observ�e ces derni�res ann�es, des connexions � Internet � partir d'appareils mobiles et le recul sym�trique en ce qui concerne les ordinateurs de bureau ne traduit pas une substitution des premiers aux seconds dans l'�quipement des m�nages, mais un renforcement et une diversification accrue de celui-ci, ainsi que l'illustre le chiffre � davantage significatif � du nombre moyen d'�crans par foyer fran�ais�: 6,5�!

Cette tendance est appel�e � s'acc�l�rer avec la mise sur le march� d'appareils hybrides, en attendant la banalisation des objets du quotidien connect�s, dont les lunettes Google Glass et la montre Samsung Galaxy Gear, aujourd'hui pr�curseurs.

Si l'application native pouvait appara�tre comme la solution id�ale pour servir les smartphones � l'�poque o� ces derniers �taient semblables et fonctionnaient sous le m�me syst�me d'exploitation � en l'occurrence iOS �, une telle strat�gie ne permet plus aujourd'hui de satisfaire un internaute qui s'attend � retrouver le m�me site web � travers la multitude d'appareils diff�rents en sa possession (chap. 1 �1).

L'approche One Web, � laquelle le livre est enti�rement consacr�, permet de concevoir un site unique adapt� � tous les appareils (chap. 1 �3) tenant compte, d'une part de leurs contraintes, d'autre part de leur contexte d'utilisation.

Gestion des contraintes

� bien y regarder, la formulation ��approche One Web [�] est en soi un pl�onasme�� (chap. 1 �3). Les normes produites par le W3C n'ont, en effet, d'autre r�le que d'�difier un langage commun partag� � la fois par les d�veloppeurs de sites web et les agents utilisateurs charg�s de restituer ces derniers. Cependant, on observe souvent un �cart entre la sp�cification des standards et leur impl�mentation. Celui-ci peut s'expliquer par la volont� des �diteurs de navigateurs de s'�carter des param�trages pr�conis�s, � l'instar de la feuille de styles de recommandation pour ce qui concerne les styles par d�faut. Ces derniers peuvent heureusement �tre uniformis�s apr�s coup, � travers les navigateurs, en recourant soit � une feuille de styles de r�initialisation (reset), soit, de mani�re plus cibl�e, � une feuille de styles de normalisation (chap. 2 �1).

L'absence totale ou partielle de prise en charge d'une nouvelle fonctionnalit� r�sulte g�n�ralement d'un d�lai entre la publication r�cente de la sp�cification de cette derni�re et son impl�mentation. L'auteur nous offre, sous la forme d'extraits de code JavaScript (JS), une panoplie compl�te de tests de prise en charge, correspondant aux diff�rents cas de figure, et nous montre, � l'aide d'un exemple simple, comment se construit un polyfill, dont le but est pr�cis�ment de combler ce type de lacune (chap. 2 �2). Il enrichit son expos� d'une pr�sentation, d'une part de quelques polyfills pr�ts � l'emploi (chap. 2 �2), d'autre part du projet WebShims, qui a pour ambition d'int�grer � la fois polyfills et tests de prise en charge (chap. 7 �3).

Dans le cas inverse o� un navigateur devancerait la publication de la sp�cification d�finitive d'une propri�t� CSS, le nom de cette derni�re se verrait attribuer un pr�fixe vendeur. La cr�ation d'une r�gle faisant r�f�rence � une telle propri�t� et sa d�clinaison en r�gles �quivalentes � l'intention des autres navigateurs sera grandement simplifi�e par le recours � des outils de pr�fixage automatique (chap. 2 �1) ou � un pr�processeur CSS (chap. 7 �1).

Si les divergences entre sp�cifications et impl�mentations ont pour corollaire une diff�rence de fonctionnement des agents utilisateurs, cette derni�re s'observe �galement, et a fortiori, en ce qui concerne les comportements non explicitement sp�cifi�s. C'est notamment le cas de celui des �v�nements tactiles, qu'il est cependant possible d'unifier � travers les navigateurs � l'aide de scripts JS (chap. 2 �3).

Une fois contourn�es les difficult�s techniques imputables aux agents utilisateurs, nous pouvons nous attaquer aux contraintes impos�es par le design des appareils. La diversit� des tailles d'�crans sera ainsi prise en charge par la strat�gie du responsive web design (RWD) (chap. 4 �1).

Cette derni�re, appliqu�e apr�s qu'on a red�fini le viewport (chap. 4 �2) afin, d'une part de d�sactiver le redimensionnement de la page web effectu� par d�faut par le navigateur, d'autre part de ne plus �tre tributaire des diff�rences de densit�s de pixels entre les �crans (chap. 3 �2), repose sur deux piliers, les unit�s relatives et les media queries.

Concernant les premi�res, l'auteur les identifie pr�cis�ment apr�s avoir pass� en revue et d�fini l'ensemble des unit�s existantes (chap. 4 �3)�; pour ce qui est des secondes, le livre pr�sente l'int�r�t de distinguer trois mani�res diff�rentes de les d�finir�: par composant, par points de rupture, par surcharges successives (chap. 4 �4).

Enfin, ces techniques sont remarquablement bien illustr�es � travers leur mise application dans la r�alisation de quatre composants standard des sites web (chap. 4 �5).

Contextualisation sans discrimination

Rendre disponible un m�me contenu � l'ensemble des appareils, c'est bien, mais ne peut-on faire mieux�?

Alors que le RWD permet d�j� de r�organiser graphiquement les �l�ments de la page web en r�ponse aux contraintes de design des appareils, il est, en fait, possible d'aller jusqu'� en adapter le contenu afin de tenir compte du contexte.

Une telle d�marche ne saurait cependant �tre confondue avec celle consistant � rediriger l'internaute vers une version diff�rente du site selon le type d'appareil (mobile ou non) (chap. 1 �2) ou le navigateur (user-agent sniffing) (chap. 1 �4) utilis�s. Cette derni�re est � prohiber, non seulement parce qu'elle viole le principe essentiel de l'architecture REST selon lequel une URL est associ�e � une ressource unique (chap. 5 �2), et parce qu'en se fondant sur des crit�res de diff�renciation non pertinents, elle risque de contrarier les attentes de l'internaute.

Les contraintes techniques � coexistence de protocoles distincts pour t�l�phones et ordinateurs de bureau � qui ont, jadis, encourag� ces pratiques, n'ayant aujourd'hui plus cours, ces derni�res tendent heureusement � �tre abandonn�es. Il ne faudrait pas, cependant, que l'on voit s'y substituer une approche mobile first qui ne prendrait pas en consid�ration les ordinateurs de bureau et portables (chap. 1 �3).

L'adaptive web design (AWD) se distingue � la fois des techniques de fractionnement �voqu�es ci-dessus, car elle repose sur un code HTML unique, et du RWD dans la mesure o� elle autorise, cependant, le chargement de ressources diff�rentes selon le client (chap. 5 �1). Cette facult� sera rendue possible par l'utilisation de fonctions JS dont l'auteur nous d�voile le d�tail pour chaque type de ressource concern�: code HTML, styles, scripts (chap. 5 �3).

L'AWD nous sera d'une aide pr�cieuse pour g�rer les contraintes inh�rentes aux appareils mobiles. Tout d'abord, il viendra en appui du RWD afin de d�tecter les modifications de taille de fen�tre en cours d'utilisation de l'appareil (cons�cutives, notamment, au changement d'orientation de ce dernier) (chap. 5 �4).

Il apportera ensuite une solution au probl�me de limitation de bande passante. Si une compression des fichiers de ressources (chap. 3 �4), facilit�e par l'utilisation d'un script d'automatisation des t�ches (chap. 7 �2), sera profitable � tous les appareils, l'examen de la bande passante pourra nous conduire � mettre en �uvre, par exemple, certaines des nouvelles technologies HTML5 de stockage c�t� client pour les moins bien dot�s d'entre eux (chap. 3 �4) ou � fournir en images de qualit� sup�rieure les appareils b�n�ficiant, au contraire, d'une connexion � haut d�bit (chap. 5 �3).

Caract�ristique sp�cifique, jusqu'� une date r�cente, des appareils mobiles, l'interaction tactile peut �galement �tre d�tect�e dans le cadre d'une approche AWD qui apportera, dans ce cas, des solutions adapt�es (chap. 3 �3)�: boutons de taille ad�quate�; alternative � l'affichage d'informations au survol (chap. 6 �1).

Les outils de d�veloppement int�gr�s des appareils mobiles �tant limit�s et le comportement de ces derniers tr�s imparfaitement simul� par les �mulateurs pr�sents sur le march�, on aura recours, pour la phase de test, � des outils de d�bogage � distance (chap. 7 �4).

Si l'AWD permet ainsi de compenser les limites techniques des appareils, son principal atout est n�anmoins d'am�liorer l'exp�rience utilisateur. La g�olocalisation ou l'heure de consultation du site web seront autant d'informations exploitables pour fournir � l'internaute des services ou des th�mes suppl�mentaires (chap. 3 �5).

En prenant garde de ne pas faire d'extrapolations trop hardies qui conduiraient au r�sultat inverse de celui escompt� (chap. 3 �1), la d�duction des attentes de l'internaute du contexte d'utilisation permettra de satisfaire celles-ci � l'aide d'un contenu adapt�, comme l'illustrent deux exemples d'usage sp�cifique d'un appareil mobile (chap. 6 �2 et 3).

La diversit� des contenus et des comportements de la page web induite par la mise en �uvre de l'AWD rend d'autant plus nombreux les tests pr�alables � l'�tape de mise en production, d'o� la n�cessit� de s'appuyer sur un ensemble d'outils pour automatiser, au-del� des tests unitaires, les tests comportementaux, voire les tests de non-r�gression visuelle (chap. 7 �5).

En conclusion

Alors que le RWD permet � un m�me contenu d'entrer dans n'importe quelle largeur d'�cran, l'AWD tire parti de l'ensemble des autres caract�ristiques de l'appareil afin d'am�liorer v�ritablement l'exp�rience utilisateur.

En abordant cette deuxi�me m�thode, l'ouvrage se distingue de la plupart des autres livres consacr�s � la conception d'un site web multiplateforme qui se bornent, eux, � d�crire la premi�re.

Pour autant, ce livre ne n�glige pas le RWD�; non seulement il en explique les points essentiels, mais encore nous montre, � l'aide d'exemples concrets, comment les deux m�thodes se compl�tent.

En raison de son format r�duit, le livre ne d�taille pas certains exemples et ne pr�tend explorer en profondeur aucune des deux m�thodes �voqu�es. On pourra toutefois retrouver tous les exemples d'application du livre, dans leur format int�gral et op�rationnel, au c�ur du site web accompagnant l'ouvrage dont ils sont les composants.

En revanche, concernant le second point, on n'en regrettera que d'autant plus l'absence d'une bibliographie o� auraient pu figurer les r�f�rences des livres fondateurs d'Ethan Marcotte, pour le RWD, et d'Aaron Gustafson, pour l'AWD, bien que ces derniers soient mentionn�s au sein de l'ouvrage. Il manque surtout les r�f�rences de livres approfondissant ces deux sujets, mais aussi des compl�ments sur certains des concepts abord�s, notamment le mobile first, dont la pr�sentation qu'en fait l'auteur ne me semble pas compl�tement en accord avec la d�finition que le cr�ateur de cette m�thode, Luke Wroblewski, en donne dans son livre de r�f�rence.

Je ne suis pas, non plus, l'auteur lorsqu'il autorise la d�sactivation ou le d�tournement de la fonction de zoom (chap. 4 �2).

Il s'agit l�, n�anmoins, de passages isol�s qui n'enl�vent rien � la qualit� de l'ouvrage, lequel est toutefois destin� � un lecteur ayant de bonnes bases en JS et Ajax.

Ces livres s'adressent aussi bien aux d�veloppeurs qu'aux personnes qui veulent faire concevoir un site Web. La lecture des ouvrages est fluide et elle est r�guli�rement imag�e.
� aucun moment ces livres n'abordent le code, ils se basent tous sur les principes et les outils disponibles.
Le premier livre � Strat�gie de contenu et conception Web � nous sensibilise sur le travail en amont, afin de faciliter les �tapes suivantes. Il nous pr�sente une m�thodologie, avec tous les �l�ments n�cessaires pour concevoir un site Web. Tous les domaines sont abord�s : la cible, le contenu, l'architecture... tout en s'appuyant sur des exemples r�els.
Le deuxi�me livre � Cr�er votre premier site Web � aborde plus la partie technique d'un site Web. Nous y trouvons des informations pour la cr�ation d'un site, que ce soit sur la fa�on de le cr�er de A � Z ou en utilisant un CMS. Il y a aussi des chapitres sur la fa�on de g�rer le contenu, sur la navigation, sur la r�daction du contenu, sur les images, sur l'administration, etc.
Je regrette que tout au long de l'ouvrage les outils Adobe soient cit�s en exemple, et que les autres outils soient jug�s trop complexes, quand on conna�t le prix des produits Adobe.
Le dernier livre � R�f�rencement de votre site Web � ne donne pas la � formule magique �, mais il fournit beaucoup d'�l�ments pour qu'un site soit bien r�f�renc�, que ce soit sur les moteurs de recherche ou sur les nouveaux supports comme les r�seaux sociaux.
Comme je l'ai dit au d�but, ces livres s'adressent � tous. Les d�veloppeurs y trouveront des techniques et des outils, et les autres y trouveront des informations qui leur permettront de mieux cerner les besoins n�cessaires au d�veloppement de leur site.

J'ai lu la traduction fran�aise du livre � Responsive Web Design avec HTML 5 et CSS 3 � de Bain Frain.

Ce petit livre est une introduction au Responsive Web Design. Il explique les objectifs de cette conception et les notions sous-jacentes : grille d'affichage flexible qui ne d�pend pas d'une d�finition donn�e, m�dias flexibles qui ne d�bordent pas de leur conteneur et ensemble de r�gles CSS bas�es sur Media Queries pour appliquer des r�gles CSS suivant certaines conditions.

Le point fort du livre, c'est l'exemple de site qui sert de fil conducteur tout au long des diff�rents chapitres. J'ai particuli�rement aim� la transformation d'un design fixe en design proportionnel.

Le point faible, ce sont quelques erreurs au niveau de certaines propri�t�s CSS et certains choix de l'auteur qui sont discutables, mais rien de r�dhibitoire pour le lecteur qui sait prendre un peu de recul.

En conclusion, si vous souhaitez d�couvrir l'adaptation d'un site concret en Responsive Web Design, ce livre devrait vous int�resser.

Depuis la mise sur le march� de l'iPhone d'Apple, le d�veloppement croissant de la navigation mobile est all� de pair avec une sophistication accrue des appareils, de sorte qu'il est aujourd'hui naturel de consulter n'importe quel site web indiff�remment depuis son ordinateur de bureau � �cran large ou son t�l�phone portable.

Les fabricants de navigateurs mobiles ont pris cette r�alit� en compte en faisant en sorte que ces derniers r�duisent proportionnellement aux dimensions de l'appareil une page web suppos�e con�ue pour un grand �cran. Cependant, une telle fonctionnalit� n'est qu'un pis-aller qui ne permet pas d'offrir � l'utilisateur une exp�rience satisfaisante (chap. 1 �1).

La solution id�ale, au dire de l'auteur, r�side dans le d�veloppement d'un ��site web mobile�� tirant profit de toutes les possibilit�s techniques de l'appareil (chap. 1 �2). Celle-ci pr�sente n�anmoins l'inconv�nient majeur d'�tre complexe et co�teuse � mettre en �uvre.

Si le budget est limit�, le meilleur compromis consistera � r�aliser un site au design fluide s'adaptant � toutes les largeurs d'�cran (chap. 1 �5 et 10). En outre, le recours aux derni�res versions des standards du Web, autrement dit HTML5 et CSS3, permettra de r�duire le nombre et la taille des ressources � charger pour les appareils mobiles, dont la bande passante est limit�e (chap. 1 �4).

La description de cette strat�gie en deux parties constitue le c�ur du livre qui s'attache �galement � nous montrer comment tirer profit des autres fonctionnalit�s introduites par HTML5 et CSS3.

Construire pour tous les �crans

L'article fondateur d'Ethan Marcotte, publi� en 2010, sur lequel le livre s'appuie, combine trois techniques pour rendre un design fluide (chap. 1 �3).

Partant du principe qu'un dessin vaut mieux qu'un long discours, l'auteur a choisi de nous montrer comment fonctionnent ces derni�res en les appliquant directement � un exemple en vraie grandeur, celui d'une authentique page d'accueil (d'un site humoristiquement oscaro-sceptique�!) (chap. 2 �4).

Abordant le probl�me de mani�re volontairement empirique, l'auteur part d'une maquette r�alis�e pour un grand �cran � l'aide d'une grille CSS (chap. 3 �8) qu'il d�sire, avant toute chose, adapter � une tablette (chap. 2 �6 et 7) en recourant aux media queries (chap. 2 �1).

� cette occasion, il n'oublie pas de nous avertir de d�sactiver l'auto-redimensionnement des pages web effectu� par d�faut par les navigateurs mobiles. La d�claration � ins�rer dans le fichier HTML est particuli�rement bien d�crite. En revanche, son �quivalent CSS n'est que rapidement �voqu� dans une note, celui-ci ne b�n�ficiant, � la date de r�daction du livre, que d'un support limit� (chap. 2 �5).

Mais les media queries utilis�es seules ne permettent de d�finir un design que pour un nombre limit� d'appareils (chap. 2 �8).

La conversion, dans un deuxi�me temps, des unit�s fixes en unit�s proportionnelles, gr�ce � une formule simple que l'auteur applique aux dimensions des diff�rentes zones constitutives de la page d'accueil (chap. 3 �3), nous permet d'obtenir un design v�ritablement universel, s'ajustant � merveille � l'ensemble des �crans dont la largeur est situ�e entre deux points de rupture (chap. 3 �1 et 2).

La m�thode d'explication par l'exemple adopt�e par l'auteur se r�v�le particuli�rement efficace lorsqu'il s'agit de nous montrer les r�sultats que permettent d'obtenir les unit�s proportionnelles appliqu�es aux tailles des caract�res (chap. 3 �4).

Troisi�me pilier du responsive web design, les images fluides sont particuli�rement bien trait�es dans l'ouvrage. Celui-ci d�montre, en effet, que dans certains cas, il est pertinent d'affecter une valeur (en pourcentage, voire en pixels) diff�rente de celle de 100% que l'on attribue usuellement � la propri�t� max-width pour que l'image recouvre toute la largeur de son contenant (chap. 3 �5).

De plus, l'ouvrage ne s'arr�te pas aux images puisqu'il nous montre comment appliquer la m�me r�gle afin de redimensionner les vid�os h�berg�es localement (�l�ment video) ou le plugin jQuery FitVids � l'intention de celles h�berg�es � distance (�l�ment iframe) (chap. 4 �9).

Enfin, en allant un peu plus avant dans l'exploration des media queries, on d�couvrira que la souplesse de ces derni�res rend possibles les ajustements les plus subtils (chap. 3 �7) ou la prise en compte d'autres caract�ristiques des appareils telles que la r�solution de l'�cran (chap. 2 �2 et 3, chap. 9 �5).

Tenir compte des capacit�s limit�es des appareils

Si la r�alisation d'un design fluide constitue une �tape essentielle dans l'adaptation d'un site web aux appareils mobiles, elle ne r�pond cependant pas � l'ensemble des contraintes impos�es par ces derniers. En effet, la taille r�duite de l'�cran n'est pas la seule limitation inh�rente � ces appareils�: la bande passante nettement inf�rieure � celle des ordinateurs de bureau n�cessite de diminuer autant que possible le nombre et le poids des ressources externes.

En contradiction avec ce dernier principe, la technique des images fluides, cependant essentielle, comme on vient de le voir, � l'�chafaudage d'un design fluide�: celle-ci impose, en effet, aux appareils mobiles de charger des images plus grandes que n�cessaire sous peine de voir celles-ci agrandies dans les �crans plus larges avec, pour cons�quence, une nettet� amoindrie. Un script comme Adaptive images, dont l'auteur nous d�taille, �tape par �tape, l'installation et le param�trage, contourne cette difficult� en permettant le chargement automatis� d'images � la taille ad�quate pour les diff�rentes dimensions d'�cran (chap. 3 �6).

Quant aux images d'arri�re-plan, on peut dor�navant s'en passer, purement et simplement�: les valeurs-fonctions linear-gradient et radial-gradient, dont l'auteur nous livre les cl�s, exemples et illustrations � l'appui, pour r�aliser des motifs simples (chap. 6 �6, 7 et 9) ont �t� adopt�es par des designers professionnels qui ont su en exploiter toutes les ressources pour produire des motifs aussi sophistiqu�s qu'�l�gants � partir de quelques lignes de code (moins d'1 Ko pour la plupart d'entre eux�!) disponibles sur la Toile (chap. 6 �8).

Les nouvelles propri�t�s CSS3 peuvent de m�me suppl�er les images pour apporter une touche esth�tique aux diff�rents �l�ments d'une page web�: l'auteur nous d�voile son propre param�trage pour, avec text-shadow, obtenir un efficace effet relief (chap. 6 �1 � 4)�; la propri�t� box-shadow permettra de cr�er une ombre ou un effet vignette (chap. 6 �5)�; enfin, usant de ces deux propri�t�s � la fois, alli�es � des propri�t�s CSS plus classiques, l'auteur nous montre, dans le d�tail, comment habiller un bouton de formulaire (chap. 6 �10).

Une derni�re application des images, celle d�di�e � la cr�ation de polices typographiques personnalis�es, est aujourd'hui supplant�e par la technique consistant � t�l�charger celles-ci via la r�gle @font-face (chap. 5 �8) qui peut aussi �tre utilis�e, selon le m�me principe, pour importer des ic�nes (chap. 6 �13). Cependant, dans le premier cas, le r�sultat obtenu ne correspond pas toujours � celui attendu, mais l'auteur, qui a lui-m�me �t� confront� � cette difficult�, nous explique comment la surmonter en une ligne de code (chap. 5 �9).

Certains contenus ou effets requ�rant jusqu'� pr�sent l'emploi de code JavaScript ou de technologies tierces sont si naturellement pr�sents dans les pages web qu'ils ont depuis �t� pris en compte par HTML ou CSS et sont aujourd'hui g�r�s par ces derniers de mani�re native. Il s'agit en particulier du multim�dia (chap. 4 �7 et 8), des interfaces de saisie et m�canismes de validation des champs de formulaire (chap. 8 �1, 2, 3 et 5), et des animations�: si l'auteur pr�sente quelques transformations et animations 2D (chap. 7 �1, 2 et 4), il n'aborde, en revanche, les transformations 3D que sous la forme d'un exemple, celui de l'affichage du verso d'une image au survol de souris (chap. 7 �3).

Les �conomies rendues possibles par les derni�res �volutions des standards du Web portent non seulement sur les ressources externes mais �galement sur le code HTML lui-m�me.

Ainsi, certains effets esth�tiques ne pouvaient jusqu'alors �tre obtenus sans l'insertion, � cette seule fin, dans le fichier HTML, d'�l�ments d�pourvus de valeur s�mantique. Reposant sur ce principe, la technique des ��portes coulissantes��, servant � cr�er des coins arrondis (chap. 1 �7), ou celle utilisant des containers pour ins�rer plusieurs images d'arri�re-plan peuvent dor�navant �tre avantageusement remplac�es par une simple mise en application des propri�t�s CSS respectives border-radius (chap. 1 �8 et chap. 5 �3) et background dans sa version am�lior�e (chap. 6 �11).

De m�me, les propri�t�s CSS3 de multicolonnage permettent de cr�er un design qui ne pouvait nagu�re �tre obtenu sans le recours � des balises HTML superflues (chap. 5 �4)�; les nouveaux s�lecteurs CSS3 de s�lectionner plus finement les composants de la page web que l'on souhaite styler, sans qu'il soit besoin d'y faire r�f�rence � l'aide de classes, voire de balises cr��es dans cet unique but (chap. 5 �5 � 7).

Ces �conomies de code sont sans doute plus significatives et pertinentes que celles que procure la syntaxe all�g�e autoris�e par HTML5 (chap. 1 �6), laquelle a en outre pour inconv�nient de p�cher par manque de lisibilit� (chap. 4 �2).

Tirer profit de fonctionnalit�s nouvelles

L'introduction par HTML5 de nouveaux �l�ments de structure rend � pr�sent inutile le code boursoufl� servant � restituer la m�me s�mantique que ces derniers � l'aide de balises div g�n�riques, classes et commentaires associ�s. Il s'agit, l� encore, d'une appr�ciable �conomie de lignes de code, mais plus important est le gain r�alis� en termes de lisibilit� au profit aussi bien des d�veloppeurs que des navigateurs, lesquels seront ainsi capables de reproduire, � partir de ces �l�ments, un plan de la page web (chap. 4 �3 et 4).

En outre, ceux-ci pourront, � l'intention des lecteurs d'�cran, �tre compl�t�s par des attributs WAI-ARIA dont l'auteur ne nous montre cependant qu'un seul exemple d'application (chap. 4 �6).

L'enrichissement s�mantique d'HTML s'�tend aux �l�ments en ligne, dont la fonction de ceux utilis�s � l'origine pour appliquer des styles a �t� red�finie (chap. 4 �5).

La distinction entre le fond et la forme est ainsi renforc�e, et cette derni�re plus que jamais d�volue � CSS (chap. 5 �2) qui, outre les propri�t�s �voqu�es plus haut, acquiert dans sa derni�re version des fonctionnalit�s suppl�mentaires (chap. 6 �12) telles que de nouvelles m�thodes pour d�finir les couleurs (chap. 5 �10).

Enfin, la gestion elle-m�me des ressources est optimis�e gr�ce � la mise en cache de ces derni�res � pilot�e par un fichier de param�trage (manifest), dont le contenu est particuli�rement bien d�taill� dans l'ouvrage � pour une mise � disposition hors connexion (chap. 4 �10).

Ces diff�rents apports d'HTML5 et CSS3, pour enthousiasmants qu'ils soient, souffrent d'un manque de support par les navigateurs les plus anciens. Pour pallier cet inconv�nient, on peut envisager dans un premier temps la mise en place d'une alternative simple lorsque cela est possible (chap. 4 �8, chap. 5 �10), ou le recours � la strat�gie de d�gradation gracieuse (chap. 9 �1), � condition toutefois que les fonctionnalit�s non prises en charge ne constituent pas des composantes essentielles de la page web (chap. 5 �1).

Ces solutions se traduisant g�n�ralement par un rendu de la page web l�g�rement diff�rent d'un navigateur � l'autre, il sera peut-�tre n�cessaire, avant de les mettre en �uvre, de convaincre le client que cette imperfection est plus que compens�e par le gain en temps de d�veloppement qu'elles procurent (chap. 1 �1 et 11). Si, en d�pit des efforts d�ploy�s pour obtenir l'assentiment du client, ce dernier reste attach� � l'id�e d'un design parfaitement identique pour tous les navigateurs, ou si la fonctionnalit� en cause a sur le comportement de la page web un impact trop important, l'utilisation de polyfills (chap. 1 �9) deviendra incontournable (chap. 9 �2). L'un d'eux, nomm� Webshims Lib, corrige la non prise en charge du contr�le des valeurs saisies dans les champs de formulaire en s'appuyant, pour cela, sur le script Modernizr (chap. 8 �4). Utilis� seul, ce dernier, dont la finalit� est de d�tecter le support des diff�rentes fonctionnalit�s par les navigateurs, assure en outre celui des �l�ments de structure HTML5 avec le concours d'un autre script, HTML5 shim, qu'il embarque sur demande (chap. 4 �1).

Les polyfills sont nombreux et, associ�s � Modernizr, c'est autant de fonctionnalit�s d�faillantes que ces derniers peuvent restaurer, les media queries �tant l'exemple le plus notable.

Un script repr�sente cependant une ressource suppl�mentaire, et son chargement un gaspillage de la bande passante pour les navigateurs bien dot�s auxquels il est inutile. Ce dernier probl�me est heureusement r�solu gr�ce � un autre script, YepNope.js (chap. 9 �3), qui permet de charger les solutions correctives de mani�re conditionnelle, et dont l'auteur nous montre un exemple d'application d�taill� (chap. 9 �4).

En conclusion

Parti pris plut�t original et grande force du livre, les principes du responsive web design et les nouveaut�s introduites par HTML5 et CSS3 nous sont pr�sent�s et expliqu�s directement � travers leur mise en application dans une page web dont on suit la construction tout au long de l'ouvrage. Les erreurs volontairement commises par l'auteur qui se met dans la peau du d�veloppeur novice permettent de mieux mettre en lumi�re l'importance de certaines r�gles�: la r�alisation h�tive de designs aux dimensions fig�es destin�s � deux seuls types d'appareils sera corrig�e dans un second temps par l'introduction d'unit�s proportionnelles.

En passant, l'auteur nous fait part de ses choix ou param�trages personnels (nombres non arrondis, effet relief) afin de nous aider � tirer des fonctionnalit�s pr�sent�es le plus grand profit.

Un autre m�rite important du livre est de ne pas r�duire la probl�matique de la conception d'un design multi-appareils � une simple question de largeurs d'�crans�: l'auteur exploite au mieux les capacit�s d'HTML5 et CSS3, tout en s'aidant de quelques scripts, afin de limiter la quantit� de ressources � charger.

On appr�ciera tout autant le fait que l'auteur, d'une part ne perde pas de vue les contraintes du monde r�el � budget et d�lais serr�s, client n'ayant qu'une maquette en t�te � qui font qu'une strat�gie de responsive web design s'av�re plus d�licate � mettre en �uvre en pratique qu'en th�orie, et que, d'autre part, il nous invite � y r�pondre avec pragmatisme (grilles CSS, d�gradation gracieuse) et p�dagogie.

Les ��rustines�� pr�sent�es dans l'ouvrage s'adressant plus pr�cis�ment � Internet Explorer, elles sont, compte tenu de l'actuelle quasi-disparition de ce dernier du monde des navigateurs, moins indispensables aujourd'hui. L'expos� a n�anmoins le m�rite de nous inciter � rester vigilants quant � la possible diversit� de prise en charge par les navigateurs des fonctionnalit�s � venir, dans un univers du Web o� les sp�cifications �voluent constamment.

En revanche, les paragraphes traitant des nouveaux �l�ments HTML5 et propri�t�s CSS3 sans rapport direct avec le responsive web design, sujet central du livre, devraient, selon moi, �tre retir�s de ce dernier au profit de r�f�rences � des ouvrages qui leur sont enti�rement consacr�s, rassembl�es dans une rubrique ��Bibliographie�� dont on regrette l'actuelle totale absence.

On d�plorera plus encore le manque de soin apport� � cette �dition fran�aise�: espaces intempestives au sein du code et des URL, traductions fran�aises ind�sirables de contenus textuels dans le code et de morceaux d'URL (!), variation dans les commentaires HTML entre deux extraits d'un m�me code, citations et expressions encadr�es par des guillemets droits au lieu de chevrons, etc.

De plus, l'impression en noir et blanc ne permet pas d'appr�cier correctement les effets d'opacit� et d'ombre illustr�s dans le livre.

Ces d�fauts quant � la forme ne sont cependant pas r�dhibitoires � les erreurs d'impression et de traduction sont ais�ment corrigeables par le lecteur � et compens�s autant par le style, qui mettra en confiance le lecteur intimid� par cette m�thode nouvelle de conception d'un site web, que par le contenu, o� le d�veloppeur ayant d�j� de bonnes notions du responsive web design trouvera, avec les fonctionnalit�s CSS3 avanc�es et certains scripts, de quoi enrichir ses connaissances.

Qualit� Web se veut un r�f�rentiel de bonnes pratiques, superbement pr�sent� et accompagn� de quelques recommandations d'application selon les contextes (audit de site en production, int�gration du r�f�rentiel en cours de r�alisation d'un projet�).

Cet ouvrage est r�ellement un must have pour tout professionnel du Web : le chef de projet y trouvera des informations tr�s utiles pour mener des recettes efficaces et surtout constituer un r�f�rentiel des exigences complet et r�utilisable, l'expert pourra l'espace d'un moment se recentrer au milieu des exigences de tous les corps de m�tiers qui l'entourent, et les membres plus juniors y trouveront une mine d'or pour travailler plus proprement.

Au rang des critiques, on pourra reprocher que l'aspect pratique de l'application du r�f�rentiel n'ait pas �t� plus pouss�, notamment en ce qui concerne l'industrialisation. Et m�me, pourquoi pas, un indicateur vague des co�ts que repr�sente chaque bonne pratique, chaque th�matique et chaque � niveau � de qualit� aurait �t� une information particuli�rement utile.

J'ai �galement ressenti un l�ger manque sur la question du protocole HTTP : aller plus loin sur la question des codes de retour (seuls 404 et 403 sont abord�s), du cache et des verbes HTTP (GET, POST, PUT, DELETE�) aurait �t� int�ressant. D'autant plus que l'utilisation du GET � des fins de modification ou, pire, de suppression est une mauvaise pratique courante et pas que chez les d�butants.

En r�sum�, ce livre est un condens� de bonnes pratiques imm�diatement applicables, agr�ment� d'une �dition impeccable (papier d'excellente qualit�, fiches tr�s facilement lisibles�) dont le principal reproche est peut �tre de n'avoir pas su s'�loigner des bonnes pratiques en elles-m�me pour creuser davantage leur application dans le contexte d'un projet. Mais cela ne m'emp�chera pas d'en recommander l'achat � tous les professionnels du Web.

Ce livre rec�le d'une multitude de conseils avis�s pour tout qui aimerait parfaire son int�gration web. Mais il plaira �galement � ceux qui veulent simplement comprendre ce que repr�sente r�ellement la mise en place d'un site la plus optimale possible.

M�langeant des explications int�ressantes et des avertissements pertinents, cet ouvrage constitue un guide des bonnes mani�res de faire et met l'accent sur l'esprit critique qu'il faut avoir sur l'�volution permanente des technologies.

Malgr� une faible pr�sence du JavaScript, l'auteur s'en excuse, et une trop volumineuse part de CSS (sans doute n�cessaire), les �tapes de l'int�gration sont correctement divis�es et ordonnanc�es. On y parle de tout : la structure, les check listes, les sites pour non voyants, les images, une introduction au HTML5, l'utilisation optimis�e du trio HTML - CSS - JavaScript, un brin de r�f�rencement, des astuces pour mobiles, etc.

On ne le r�p�tera jamais assez : apprendre et comprendre les bases avant d'utiliser tel ou tel outils / frameworks est indispensable ! Car l'auteur nous pr�sente une panoplie d'outils pour chaque �tape de l'int�gration (�diteurs, d�bogueur, pr�processeurs, imagerie, frameworks HTML et CSS et bien d'autres). Pour chacun, une pr�sentation est faite, un choix est conseill�, et ce parfois en d�saccord avec la tendance g�n�rale, mais les raisons en sont donn�es.

Le tout est accompagn� de r�f�rences multiples, exprimant ainsi une recherche minutieuse de l'auteur. Vous y trouverez �galement des captures d'�cran comparatives avec �� et l� des exemples de codes que les adeptes des langages appr�cieront.

Apr�s cette lecture, on se rend compte que l'int�gration web n'est pas un m�tier, mais un ensemble de m�tiers qui s'entrem�lent et o� la rigueur facilite la vie, notamment la maintenance. Je vous conseille donc ce livre qui repr�sente une ligne de conduite et des bonnes pratiques � adopter.

Alors que l'accessibilit� est une pr�occupation apparue d�s le d�but du Web (Web Accessibility Initiative), il est �tonnant de constater 15 ans plus tard qu'il n'existe pas d'ouvrage de r�f�rence en fran�ais sur ce sujet. Heureusement pour nous, Armony Altinier vient de combler cette lacune en publiant aux �ditions Eyrolles le livre Accessibilit� Web.

Ce livre se divise en trois parties :

une premi�re partie qui explique tr�s simplement ce qu'est l'accessibilit� du Web, les situations handicapantes, le cadre juridique, les technologies d'assistance, etc. ;

une seconde partie plus technique qui parcourt le r�f�rentiel Accessiweb. Toutes les th�matiques sont abord�es (formulaires, liens, images, multim�dia, etc.) ainsi qu'HTML5 et ARIA. Cette partie est la plus longue, mais les nombreux exemples de ce qu'il faut et ne faut pas faire en font un recueil complet et agr�able � lire ;

une troisi�me partie qui parle de l'accessibilit� au-del� des normes, notamment des m�thodes pour commencer une d�marche vers l'accessibilit�, la conduite du changement, etc.

� plus d'un titre, cet ouvrage est remarquable, mais je retiens principalement son accessibilit�. Il existe une version audio pour les malvoyants et l'auteure a n�goci� avec l'�diteur que son contenu soit diffus� librement sous licence Creative Commons une fois 1200 exemplaires vendus. Je tenais � souligner cette initiative pour finir de vous convaincre d'acqu�rir ce livre.

��Le Web pour tous�!�� Ces quelques mots r�sument parfaitement le projet humaniste qui a servi de guide � l'�dification du World Wide Web�: donner � tout un chacun, � travers la Toile, acc�s aux m�mes ressources et services, quels que soient son environnement technique ou ses ��aptitudes physiques ou mentales�� (chap. 1 �2).

Concr�tement, cela signifie que les personnes aveugles, sourdes, handicap�es moteurs ou mentales doivent �tre prises en compte dans la cible potentielle d'un site web, lors de sa conception.

En outre, la population concern�e par l'accessibilit� ne se r�sume pas aux seules personnes handicap�es au regard de la loi�; elle s'�tend � toutes celles qui ressentent une limitation dans leur utilisation du Web. Cette mise en contexte du handicap aboutit � la d�finition de personnes ��en situation de handicap�� (chap. 1 �1), lesquelles repr�sentent en France, selon l'INSEE (Institut National de la Statistique et des �tudes �conomiques), un internaute sur cinq (chap. 2 �1). Ce chiffre, d�j� �lev�, est vraisemblablement appel� � augmenter avec le vieillissement observ� de la population dans les pays d�velopp�s (chap. 2 �2).

Si les concepteurs de sites web ne sont sans doute pas insensibles aux consid�rations �thiques �voqu�es plus haut, les risques li�s � la perte d'une part significative de l'audience des sites dont ils ont la charge auront achev� de les convaincre de l'importance de la mise en �uvre d'une d�marche d'accessibilit� web.

L'auteur nous explique, dans un premier temps, pourquoi le r�f�rentiel AccessiWeb s'impose comme l'outil � privil�gier dans une telle entreprise. Elle nous en d�taille ensuite les r�gles, qu'on pourra distinguer selon qu'elles consistent en un respect des standards du Web ou qu'elles ont recours � des techniques ou m�thodes sp�cifiques. Enfin, on verra qu'AccessiWeb pr�sente aussi des limites et ne suffit pas, � lui seul, � assurer le succ�s d'une d�marche d'accessibilit�.

AccessiWeb, un r�f�rentiel � privil�gier

Si l'accessibilit� est toujours absente d'un grand nombre de sites web (chap. 3 �2), le terme, lui, semble �tre entr� dans le vocabulaire de l'informaticien, au point d'�tre employ� de mani�re abusive pour d�signer tout ce qui fait l'universalit� d'un site web. Or, l'accessibilit� web, � proprement parler, ne s'int�resse aux probl�mes que pose l'acc�s � un site web que pour la seule cat�gorie des personnes en situation de handicap (chap. 1 �3).

Les diff�rents types de handicaps � qu'ils soient sensoriels, moteurs ou mentaux � rendant difficile l'utilisation du Web sont clairement pr�sent�s dans le livre (chap. 2 �1). La perception d'un m�me site web �tant cependant tr�s diff�rente selon les personnes en situation de handicap, on ne saurait se reposer sur cette seule typologie pour, � l'instar de ce qui est fait en ergonomie, �valuer l'accessibilit� d'un site web � partir d'une s�rie de tests utilisateur (chap. 2 �4).

On s'appuiera plut�t sur un ensemble de r�gles internationales�: les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG), �tablies par le Web Accessibility Initiative (WAI), groupe de travail fond� en 1997 au sein du W3C (chap. 1 �3). Le livre nous en pr�sente la structure et le principe�; il nous en explique aussi les �volutions�: techniquement neutres depuis leur deuxi�me version afin de rattraper le retard pris par la version pr�c�dente sur les �volutions technologiques, les WCAG ont pour contrepartie d'�tre d�sormais trop th�oriques pour �tre directement applicables (chap. 4 �1).

D'o� la n�cessit� pour chaque �tat d'�tablir une transcription de ces r�gles qui fera office de r�f�rentiel pour la mise en accessibilit� des sites web de ses services et �tablissements publics. En France, c'est le R�f�rentiel G�n�ral d'Accessibilit� des Administrations (RGAA) qui joue ce r�le. Le livre nous en d�taille � la fois les sources juridiques (depuis la loi ��Handicap�� de 2005 jusqu'� l'arr�t� minist�riel) et l'�chafaudage complexe en trois composants. Le RGAA a cependant deux principaux inconv�nients�: peu �volutif, il est de plus restreint � un usage non commercial (chap. 3 �2).

Le r�f�rentiel AccessiWeb, mis au point par un groupe d'experts en accessibilit� r�unis au sein de l'association BrailleNet, est non seulement compatible � la fois avec les WCAG et le RGAA mais encore, ainsi que le d�montre l'auteur, suffisamment simple d'utilisation et pragmatique pour corriger les insuffisances de ces derniers. Ces diff�rentes raisons ont conduit l'auteur � fonder sur ce r�f�rentiel-ci la d�marche d'accessibilit� qu'elle d�taille dans son livre (chap. 5).

Les 133 crit�res qui constituent les r�gles d'accessibilit� pr�conis�es par le r�f�rentiel se d�clinent en trois niveaux�: bronze, argent et or (correspondant respectivement aux niveaux A, AA et AAA des WCAG). Ceux associ�s aux deux premiers niveaux doivent imp�rativement �tre respect�s pour que notre page web soit r�put�e accessible�; ceux associ�s au niveau or ne sont, en revanche, ni obligatoires, ni toujours pertinents (chap. 4 �2). C'est pourquoi, dans la partie centrale et principale du livre qui leur est consacr�e, les crit�res sont syst�matiquement comment�s quand ils sont de niveau bronze ou argent, tandis que pour les crit�res or, l'auteur, tout en donnant les raisons qui ont guid� son choix, ne les explicite que s'ils sont faciles � mettre en �uvre et s'ils apportent, selon elle, une v�ritable am�lioration (chap. 5).

L'accessibilit�: d'abord un respect des standards�

Afin de nous faire mieux comprendre les contraintes auxquelles les personnes en situation de handicap sont soumises lorsqu'elles naviguent sur le Web, le livre nous pr�sente, photos � l'appui, les principales technologies d'assistance (que nous d�signerons dans la suite par ��A.T.��, pour ��assistive technology��) que ces personnes utilisent (chap. 2 �3).

Les techniques � mettre en �uvre dans le cadre d'une mise en accessibilit� n'auront pas pour objet de se substituer aux A.T. mais d'en permettre l'utilisation. Pour ce faire, il convient, dans un premier temps, d'employer � bon escient les �l�ments des langages HTML et CSS.

L'auteur commence ainsi par nous rappeler quelques fondamentaux�: s�parer la forme du fond (chap. 3 �1)�; faire obligatoirement figurer dans l'en-t�te du fichier HTML le type de document (doctype), la langue et le titre (�l�ment title)�; s'interdire l'usage des �l�ments obsol�tes�; �viter celui des �l�ments d�pr�ci�s (chap. 10 �1).

L'ajout de s�mantique � la page web trouvera une application concr�te aupr�s des A.T. qui exploiteront cette information ou la restitueront � l'utilisateur. On peut citer, par exemple, l'attribut universel de langue ajout� aux mots �trangers (chap. 10 �1), les listes (chap. 10 �2) et, dans les formulaires, les �tiquettes de champs et le regroupement des items au sein d'une zone de liste (chap. 11 �1).

Si la pi�tre qualit� des sites web rencontr�s par l'auteur, sans doute � l'occasion d'audits (voir � ce propos l'exemple particuli�rement �difiant du chap. 10 �2), motive sans doute son souhait de faire ces quelques rappels, le lecteur averti pourra cependant consid�rer qu'ils trouveraient davantage leur place dans un livre consacr� aux fondamentaux d'HTML.

D'autres bonnes pratiques, plus instructives et en rapport avec l'accessibilit� rejoignent certaines recommandations que l'on peut rencontrer en strat�gie de contenu ou en r�f�rencement web. Le livre nous invite ainsi � expliciter les liens (chap. 9 �1) et les m�dias (chap. 7 �4) et � d�tailler les caract�ristiques des documents en t�l�chargement (chap. 11 �3)�; � l'aide d'exemples, il nous montre comment regrouper intelligemment les champs de formulaire (�l�ment fieldset) en �vitant d'imposer un mod�le mental au visiteur (chap. 11 �1)�; enfin, il nous explique pr�cis�ment comment combiner diff�rents modes de navigation afin de faciliter celle-ci (chap. 11 �2).

Si la mise en �uvre de scripts n'est a priori pas incompatible avec l'utilisation d'A.T., leur d�sactivation pourra rendre difficile l'acc�s au contenu d'une page web si celui-ci n'a pas �t� con�u pour �tre accessible, en particulier lorsque ces scripts ont pour but de g�rer les menus de navigation. Afin d'�viter cet �cueil, l'auteur a recours aux strat�gies �prouv�es d'am�lioration progressive et de d�gradation �l�gante qui permettront � l'internaute d'acc�der � l'ensemble du contenu de la page web en toutes circonstances (chap. 9 �2).

S'il est ainsi n�cessaire d'�valuer les effets d'une d�sactivation des scripts sur la lisibilit� de la page web, AccessiWeb nous recommande de faire de m�me avec les images puis les feuilles de styles (chap. 10 �3).

Ces quelques r�gles, fond�es sur une utilisation correcte des standards du Web, pourront �tre compl�t�es par la checklist, libre d'utilisation, servant de support � la m�thodologie Accessibility First Step (chap. 13 �1), avant le recours � des techniques et m�thodes plus sp�cifiques � l'accessibilit�.

�avant la mise en �uvre de techniques et m�thodes sp�cifiques

Lorsqu'on s'int�resse aux �l�ments des langages du Web plus sp�cifiquement d�di�s � l'accessibilit�, le premier venant � l'esprit est sans doute l'alternative des images, le fameux attribut alt de l'�l�ment img. L'auteur ne se contente pas de traiter les deux cas classiques de l'image porteuse d'information et de l'image de d�coration�; elle introduit celui plus ambigu de l'image d'illustration, que l'on rencontre le plus souvent dans les articles de presse, et nous apprend pr�cis�ment, � l'aide de deux exemples extraits de la Toile, comment traiter son alternative selon les diff�rents cas de figure (chap. 6 �1).

Le probl�me d�licat pos� par les captchas et autres images dont l'utilisateur doit deviner ce qu'elles repr�sentent est �galement abord� (chap. 6 �1).

�quivalent de l'attribut alt des images, l'attribut title apportera une description des cadres (chap. 6 �2), tandis que pour les m�dias, l'alternative pourra prendre diff�rentes formes (chap. 7 �4).

Contrairement � une image, un tableau est compos� de texte�; il est, de ce fait, parfaitement d�chiffrable par les A.T. Cependant, les lecteurs d'�cran ne peuvent faire mieux que de le lire de mani�re lin�aire (chap. 8 �1), quand un humain pouvant le parcourir avec ses yeux en fera une lecture globale en associant � tout instant chaque donn�e � ses caract�ristiques, indiqu�es par les en-t�tes de lignes et/ou de colonnes. Heureusement, les attributs HTML scope, headers et abbr apportent une solution aux internautes lisant un tableau � l'aide d'un lecteur d'�cran. Leur fonctionnement est particuli�rement bien illustr� dans le livre � travers trois longs extraits de code correspondant respectivement aux diff�rents types de tableau possibles�: tableau � une entr�e, � double entr�e, tableau complexe comportant plus de deux niveaux d'en-t�tes (chap. 8 �2).

Ces �l�ments et attributs HTML, pour utiles qu'ils soient, ne suffisent cependant pas � donner aux internautes aveugles acc�s � l'ensemble du contenu d'une page web. Ainsi, un m�dia, d�s l'instant qu'il est porteur d'information (chap. 7 �5), doit �tre accompagn�, pour cette cat�gorie d'utilisateurs, d'une audiodescription (chap. 7 �3). Celle-ci trouvera son pendant, pour les internautes sourds, sous la forme d'une transcription d�crivant l'ensemble des �l�ments v�hicul�s par d�faut par une bande sonore, ou d'un sous-titrage, pr�sentant l'avantage d'associer la traduction des sons aux �l�ments visuels (chap. 7 �2) dans le cas d'un m�dia synchronis� (chap. 7 �1).

Si un lecteur d'�cran ne peut, sans ressource compl�mentaire, retranscrire parfaitement le contenu de certains m�dias, il n'est pas non plus capable de d�tecter les changements de configuration d'une page web. Dans un paragraphe d�di�, l'auteur nous en donne trois exemples tout en nous expliquant quelles solutions auraient pu �tre envisag�es pour les rendre g�rables par les A.T. Celui-ci aurait cependant, selon moi, m�rit� d'�tre �toff� avec quelques autres exemples permettant � la fois de cerner davantage la notion ��complexe�� � selon les propres mots de l'auteur � de changement de contexte et de voir � l'�uvre diff�rentes techniques permettant de rendre ce dernier accessible (chap. 9 �2).

Les techniques et m�thodes �voqu�es plus haut s'adressent, pour la plupart, aux personnes aveugles�; d'autres peuvent �tre mises en application � destination des autres cat�gories d'internautes ne parvenant qu'avec difficult� � acc�der aux �l�ments visuels d'une page. On s'assurera en particulier que le texte est ��zoomable�� (chap. 10 �3) et le contraste des couleurs employ�es sur le site suffisant. Ce dernier crit�re est un des rares objectivement mesurables � l'aide d'une formule impl�ment�e dans diff�rentes applications en ligne dont trois nous sont succinctement pr�sent�es par l'auteur. Celle-ci nous met cependant en garde contre les potentiels effets collat�raux que pourrait entra�ner une course au score le plus �lev� tout en nous apprenant � obtenir le ��juste�� rapport de contraste (chap. 6 �3).

Les limites d'AccessiWeb

Nombre des crit�res comment�s plus haut font r�f�rence � des �l�ments du langage HTML, conform�ment � l'objectif de pragmatisme poursuivi par AccessiWeb. La contrepartie, cependant, est que les �volutions des standards du Web ne seront prises en compte qu'avec retard par le r�f�rentiel. Ainsi, AccessiWeb, � la date de r�daction du livre, en tout cas, ne reconna�t qu'HTML 4. Dans certains cas (rares, semble-t-il, et heureusement), ce d�calage met le r�f�rentiel en contradiction avec la derni�re version � jour des sp�cifications d'HTML (chap. 12 �5).

Cependant, le plus souvent, on peut recourir aux nouveaux �l�ments introduits par HTML5 tout en respectant AccessiWeb. L'auteur nous montre m�me en quoi ces derniers seront profitables � l'accessibilit�. Bien qu'ils soient relativement courts, les paragraphes que le livre y consacre me paraissent l'alourdir quelque peu�: ces sujets sont d�j� bien trait�s par les ouvrages consacr�s � HTML5�; de plus, les A.T., d'apr�s ce que semble indiquer le livre, ne tirent de ces nouveaux �l�ments pas de profit particulier (chap. 12 �1 � 3).

Les attributs introduits par la sp�cification WAI-ARIA, � l'instar de ceux �voqu�s plus haut, enrichissent la s�mantique de la page web, mais pr�sentent l'avantage d'�tre souvent mieux pris en compte par les agents utilisateurs. L'auteur nous en donne, pour chacun d'eux, une d�finition pr�cise dans un tableau indiquant, en outre, pour les attributs r�le, les �l�ments HTML auxquels ils sont associ�s�; pour les attributs propri�t� ou �tat, les valeurs possibles. On reste cependant sur notre faim�: certes, l'auteur nous explique dans quelles circonstances employer certains de ces r�les (landmarks), mais des exemples plus d�taill�s nous auraient permis de mieux comprendre comment mettre concr�tement en �uvre les principaux attributs WAI-ARIA (chap. 12 �4).

AccessiWeb, m�me � jour des derni�res �volutions des standards du Web, ne suffit pas � mettre en place une d�marche d'accessibilit�. L'ordre de priorit� des corrections � apporter � une page web pour rendre celle-ci accessible sera �tabli � l'aide d'une m�thodologie compl�mentaire�: si la m�thode WCAG-EM, propos�e par le W3C, n'apporte rien de plus par rapport � AccessiWeb, le projet en cours d'�laboration MIPAW, initi� par BrailleNet et la soci�t� Qelios, semble plus prometteur. Enfin, la r�partition des t�ches au sein de l'�quipe projet pourra �tre r�alis�e � l'aide d'une m�thodologie telle que AcceDe Web, de la soci�t� Atalan (chap. 13 �1), accompagn�e, le cas �ch�ant, d'une formation (chap. 8 �3).

Mais la r�ussite de cette derni�re �tape pr�suppose que l'on aura convaincu de l'importance de l'accessibilit� web l'ensemble de nos collaborateurs, au premier rang desquels int�grateurs et contributeurs (chap. 13 �3). Or, pour atteindre un tel objectif, aucun r�f�rentiel ou m�thodologie ne nous sera autant utile que de solides talents de p�dagogue associ�s � une ind�fectible bonne humeur�! (chap. 13 �2)

En conclusion

��L'accessibilit� au profit de tous�!�� est une formule qui pourrait servir de conclusion � la premi�re partie du livre. Celle-ci, en effet, d�montre de fa�on convaincante que les personnes subissant une ��limitation d'activit頻 dans leur usage quotidien du Web repr�sentent une cible plus large que la seule cat�gorie des personnes handicap�es au sens de la loi�; que les am�nagements r�alis�s pour ces derni�res profitent, en fin de compte, � tous les internautes�; enfin, que le site, lui-m�me, en r�pondant ainsi au principe d'universalit� du Web, am�liore sa r�putation et son r�f�rencement.

Indispensable, le livre l'est donc par la pertinence de son sujet�; il l'est aussi par le fait qu'il n'a, semble-t-il, pas ou peu de concurrents en France � comme l'�voque, d'ailleurs, l'auteur, dans son avant-propos � ni d'�quivalent � l'�tranger puisque le r�f�rentiel sur lequel il s'appuie, AccessiWeb, a �t� �labor� par une association fran�aise en vue de permettre le respect � la fois des exigences internationales et de celles �dict�es, pour les administrations, sur le plan national. On s'expliquera sans doute ainsi l'absence de r�f�rences bibliographiques en fin d'ouvrage.

L'utile ex�g�se du r�f�rentiel AccessiWeb qui forme la deuxi�me partie du livre permettra d'engager efficacement une d�marche d'accessibilit�.

Des explications pr�cises sur le fonctionnement et le param�trage des A.T. nous auraient cependant aid�s � am�liorer l'accessibilit� d'un site en allant au-del� du simple respect des crit�res du r�f�rentiel�: par exemple, concernant les lecteurs d'�cran, l'attribut title est-il lu syst�matiquement par d�faut�? la pr�sence d'un �l�ment abbr suffit-elle � distinguer un sigle (lu caract�re par caract�re) d'un acronyme (lu comme un mot ordinaire)�? la prononciation d'un mot est-elle recherch�e dans un dictionnaire avant d'�tre restitu�e phon�tiquement�?

On aurait �galement souhait� que l'auteur nous explique en d�tail comment r�diger une page accessibilit� rendant compte du travail effectu� sur le site dans ce domaine.

Ces �l�ments viendraient opportun�ment enrichir une prochaine �dition actualis�e avec les derni�res versions d'AccessiWeb et RGAA qui ont, respectivement depuis 2013 et 2015, int�gr� les �volutions technologiques apport�es par HTML5.

De toute �vidence, � Ergonomie des interfaces � constitue une r�f�rence dans son domaine. Il sera utile lors de toutes les phases d'un projet.

Tout d'abord, l'�criture est simple et claire, l'argumentation est pr�cise et de nombreux exemples et r�f�rences �tayent les points abord�s. Tout cela contribue � rendre la lecture agr�able.

Le livre couvre tous les types d'interfaces : qu'il s'agisse d'applications Web ou de bureau, mais surtout, cette nouvelle �dition prend en consid�ration les applications tactiles (smartphones ou tablettes) rendant ainsi l'ouvrage particuli�rement complet.

D�coup� de fa�on intelligente (voir la table des mati�res), le livre m�rite bien son sous-titre : � Guide pratique �. En effet, loin de se vouloir uniquement th�orique, vous pourrez aller y chercher facilement toutes les informations utiles � chaque �tape du d�veloppement. Dans le m�me esprit, les points abord�s (parfois nombreux sur un m�me th�me) sont parfaitement mis en valeur et donc ais�ment visualisables. Enfin, diff�rentes � check-lists � vous seront tr�s utiles dans vos projets.

Bien entendu, une bonne partie (si ce n'est la plupart) des conseils donn�s pourront vous sembler �vidents. Effectivement, m�me si certains points abord�s reposent sur des �tudes men�es aupr�s d'utilisateurs, l'essentiel rel�ve d'une certaine forme de bon sens. N�anmoins, lorsque l'on est plong� dans son projet (� la t�te dans le guidon �), le fonctionnement de l'application nous semble tellement famili�re qu'il devient difficile de s'en d�tacher pour se mettre � la place d'un utilisateur d�couvrant le syst�me. Dans ce cas, il est important de pouvoir s'appuyer sur ce livre pour prendre un peu de recul et voir les erreurs que l'on peut commettre.

Enfin, notez bien qu'il s'agit d'un livre sur l'ergonomie. C'est-�-dire l'utilisabilit� d'une application : faire en sorte que n'importe quel utilisateur parvienne facilement � son but sans se perdre dans l'interface. En aucun cas, ne sont abord�es les notions de design ou de graphisme. Vous apprendrez comment rendre votre application facile � utiliser, pas comment la rendre visuellement aboutie, ce qui est un tout autre sujet.

Pour conclure, ce livre est selon moi incontournable et � conseiller � tous les intervenants d'un projet. Il sera utile lors de toutes les phases du d�veloppement.

Ce livre est la version fran�aise du grand classique de Steve Krug sur l'utilisabilit� des sites web : � Don'k make me think �. L'�diteur a choisi d'ajouter un � .fr � sur la couverture pour le signaler. Par la m�me occasion, le sous-titre devient � Optimisez la navigation sur vos sites � et c'est regrettable. Car le sous titre original � A Common Sense Approach to Web Usability � est davantage r�v�lateur de l'esprit de l'ouvrage. Partant du principe que les experts en utilisabilit� ne sont pas les seuls � pouvoir r�fl�chir � l'ergonomie du web, Steve Krug a �crit un livre pour les non-sp�cialistes.
Le livre est court, simple et explique avec humour comment faire des sites web utilisables. Les 12 chapitres qui peuvent �tre lus ind�pendamment les uns des autres traitent d'un aspect particulier de l'utilisabilit� du Web et des fa�ons de l'aborder. Ayant d�j� lu d'autres ouvrages sur le sujet, je n'ai pas vraiment appris de nouvelles choses si ce n'est comment r�aliser des tests utilisateur � moindres frais. J'ai trouv� les exemples avant/apr�s un peu vieillot graphiquement parlant mais sur le fond, ils illustrent des probl�mes qui demeurent pr�sents sur le web actuel.
Je recommande la lecture de ce livre � tous, aux novices et aux experts. Les premiers y trouveront une agr�able introduction pour d�couvrir l'ergonomie du web. Les seconds appr�cieront un auteur qui traduit en termes simples et en images concr�tes ce qu'ils ont parfois du mal � expliquer.

Encore un tr�s bon ouvrage dans l'excellente collection A book Apart, dans lequel Ethan Marcotte aborde, de mani�re tr�s claire et argument�e, les diff�rents aspects qui m�nent � la cr�ation d'une mise en page fluide et responsive.

Les exemples pr�sent�s s'appuient sur le principe des grilles de mise en page fluide (la largeur est donc exprim�e en pourcentage).
L'adaptation de ces grilles en fonction du terminal est pilot�e par les CSS3 Media Queries. Pour pr�senter ce module, l'auteur a analys� plusieurs cas de figures n�cessitant une adaptation des CSS selon la largeur du viewport : annulation des flottants, modifications des largeurs etc.

L'auteur n'omet pas de souligner le fait que le responsive design fourni une meilleure exp�rience utilisateur et encourage les auteurs de pages Web � d�finir les objectifs des utilisateurs avant de d�marrer un projet responsive.

Cet ouvrage constitue une excellente introduction au responsive Web design et s'adresse principalement aux Webdesigners et int�grateurs HTML.

Contrairement � l'approche reposant sur l'id�e qu'il conviendrait de fournir des contenus diff�rents selon les types (et donc les dimensions) d'appareils, le responsive web design part du principe que le mobinaute a le droit d'acc�der aux m�mes informations que l'internaute confortablement install� devant l'�cran de son ordinateur de bureau.

Pour atteindre cet objectif, le responsive web design propose un ensemble de strat�gies visant � faire entrer tout le contenu informationnel d'une page web con�ue au d�part pour un �cran de taille donn�e dans celui de n'importe quel appareil, quelle que soit sa taille, sans porter atteinte � la lisibilit� et en tenant compte des contraintes techniques sp�cifiques de ce dernier.

Pour r�pondre � ce souci d'universalit�, le responsive web design s'appuie sur des r�gles CSS comprises de l'ensemble des navigateurs, y compris les plus anciens. Les techniques mises en �uvre pr�sentent cependant des limites, d'o� le recours le cas �ch�ant � des scripts JavaScript (JS). Le fait que ce dernier langage ne soit en revanche pas interpr�t� par tous les agents utilisateurs nous rappelle, enfin, que m�thode et pragmatisme sont n�cessaires pour r�pondre aux diff�rents cas de figure.

Le responsive web design�: avant tout de bonnes bases en CSS...

Un design responsive est d'abord un design flexible�: les �l�ments constitutifs d'une page web con�ue pour une taille d'�cran donn�e doivent d'eux-m�mes se redimensionner proportionnellement � celle de l'appareil cible.

Une telle m�thode est �l�mentaire�; mais parce qu'elle ne d�pend pas des tailles fixes d'appareils cibl�s a priori, elle pr�sente l'avantage d'�tre valable pour tout appareil existant ou � venir.

Les corps de caract�res et largeurs de colonnes tirent ainsi profit d'unit�s de mesure proportionnelles plut�t que fixes (em pour les premiers, % pour les secondes).

L'auteur accorde � cette technique suffisamment d'importance pour, � l'aide d'exemples, expliquer pas � pas sa mise en �uvre, tout en d�taillant les calculs et en enseignant de bons r�flexes (chap. 2).

Mais le redimensionnement � lui seul ne fait pas tout. Il existe g�n�ralement quelques dimensions critiques, appel�es points de rupture, � partir desquelles le contenu de la page web requiert une r�organisation sous peine de perdre de son attractivit�, voire de sa lisibilit�. Succ�dant aux types de m�dias (introduits avec CSS2), dont l'auteur nous expose les insuffisances, les media queries ont �t� sp�cifiquement con�ues pour r�soudre cette difficult� (chap. 4 �3).

...qui pr�sentent cependant quelques limites

Contrairement � la technique de composition flexible pr�sent�e plus haut, reposant sur l'utilisation des unit�s em et % et offrant, de ce fait, en outre l'avantage d'�tre op�rante sur l'ensemble des navigateurs sans exception, les media queries, introduites seulement avec CSS3, ne b�n�ficient pas d'un support universel. Conscient du probl�me, l'auteur pr�sente deux polyfills destin�s aux navigateurs non compatibles (chap. 4 �6).

Le m�me probl�me de compatibilit� se pose avec les images, dont l'auteur nous propose de permettre la r�duction � l'aide de la propri�t� max-width (chap. 3 �2). En effet, celle-ci n'est pas support�e ou est mal prise en charge par les anciennes versions d'Internet Explorer. Pour surmonter ce nouvel �cueil, l'auteur propose, selon le cas, l'usage d'une propri�t� CSS alternative mais imparfaite ou le recours, l� encore, � des solutions � base de JS qui ont notamment pour inconv�nient de ralentir le chargement de la page (chap. 3 �3).

La d�gradation des performances est un probl�me qui touche de mani�re g�n�rale les m�thodes visant � rendre nos images flexibles. La technique bas�e sur max-width fait appel � une image unique de taille sup�rieure ou �gale � celle des contenants qui doivent l'accueillir. Il en est de m�me de l'image d'arri�re-plan, trait�e � l'aide d'une m�thode astucieuse, tr�s bien d�taill�e dans le livre, consistant � cr�er l'illusion d'un redimensionnement � l'aide d'un simple repositionnement avec la propri�t� background (chap. 3 �4). On gaspille ainsi de la bande passante en obligeant les navigateurs � charger des images plus grandes que n�cessaire.

L'auteur ne r�sout pas v�ritablement ce probl�me, mais en nous renvoyant vers un article du blog d'un de ses confr�res, expliquant comment g�rer plusieurs versions d'une m�me image, optimis�es chacune pour un type d'appareil en particulier, il nous indique une piste � explorer (chap. 3 �6).

Le responsive web design en ordre de bataille

Si au fil de la lecture, on a ainsi appris � utiliser les outils du responsive web design, on n'a pas dit pour autant dans quelle mesure celui-ci s'av�re �tre une meilleure strat�gie que celle consistant � fournir un contenu diff�renci� selon le type d'appareil. L'auteur n'esquive pas la question�; au contraire, avec objectivit� et intelligence, il d�montre que la seconde strat�gie pose les bonnes questions mais y apporte les mauvaises r�ponses�: selon lui, l'exp�rience utilisateur ne doit pas d�pendre d'un comportement pr�suppos� de celui-ci mais du contexte d'utilisation, proposition qu'il illustre � l'aide de l'exemple tir� d'un site web qu'il a lui-m�me d�velopp� (chap. 5 �1).

L'auteur, en revanche, adopte sans r�serve la d�marche mobile first consistant � d�finir en priorit� les r�gles de style pour les plus petites dimensions (chap. 5 �2). Elle est d'ailleurs tout � fait compatible avec celle du responsive web design, et il le prouve en prenant pour exemple son propre site portfolio (chap. 5 �4).

Cet exemple montre par ailleurs qu'une telle strat�gie a �galement le m�rite de r�soudre les probl�mes d'incompatibilit� des media queries sans le moindre recours � JS. Cette derni�re solution doit en effet �tre d'autant moins consid�r�e comme la panac�e que JS est parfois d�sactiv� dans les navigateurs, surtout ceux des petits appareils. C'est pourquoi l'auteur montre, �tape par �tape, comment un composant requ�rant JS peut �tre ins�r� dans une page web et apporter ainsi une exp�rience enrichie aux heureux possesseurs d'un navigateur parmi les mieux dot�s sans pour autant p�naliser les autres (chap. 5 �5). Plus pr�cis�ment, il s'int�resse � l'insertion d'un carrousel dans la page web sp�cialement construite pour illustrer la plupart des m�thodes d�crites dans le livre.

L'auteur a en particulier recours � cette page-exemple pour montrer une utilisation concr�te des media queries. Il identifie ainsi les diff�rents probl�mes de rendu qu'entra�ne le redimensionnement du contenu (chap. 4 �1) et pour chacun d'eux, apporte la solution avec une r�gle CSS sp�cifique introduite par une media query (chap. 4 �5). Il d�taille ainsi une v�ritable �tude de cas � l'image de celles auxquelles peut �tre confront� un designer web.

Un projet de taille importante est n�anmoins conduit selon un mod�le de gestion impliquant plusieurs intervenants. L'auteur nous en d�voile les grandes phases et parvient � nous convaincre, arguments et exemple � l'appui, que la r�ussite d'un projet web passe avant tout par un dialogue permanent et une vraie collaboration entre designers et d�veloppeurs�! (chap. 5 �3)

En conclusion

Les bases de la construction d'une page web �tant acquises, Ethan Marcotte, avec la strat�gie du responsive web design, � qui elle doit son nom, nous invite � passer � la vitesse sup�rieure en apprenant � adapter notre page au panel d'appareils le plus large possible.

Dans ce livre, qui s'adresse par cons�quent � un lecteur poss�dant de premi�res connaissances en HTML et CSS, l'auteur pose les fondements du responsive web design. Il y enseigne les techniques de base avec p�dagogie, d�contraction et humour (sans compter un tr�s petit nombre de coquilles dans cette version fran�aise), pour le plus grand bonheur du lecteur encore peu exp�riment� dans les langages du Web.

Ne se contentant pas d'admirer avec satisfaction le r�sultat produit dans des conditions id�ales par ces techniques, l'auteur confronte celles-ci � des situations r�elles plus difficiles, et pour chaque probl�me ainsi mis en lumi�re (incompatibilit� des navigateurs, notamment), propose une solution adapt�e, g�n�ralement sous la forme d'un script JS.

Ce faisant, il suscite l'int�r�t m�me des designers chevronn�s pour qui les m�thodes �voqu�es plus haut n'auraient d�j� plus aucun secret, tout en nous encourageant � poursuivre la r�flexion sur certains aspects peu d�velopp�s dans cet ouvrage, tels que l'am�lioration des performances.

On ne pr�sente plus le livre "Ergonomie Web" d'Am�lie Boucher. Il est devenu un ouvrage de r�f�rence du domaine en France. Pour ne pas redire ce qui a d�j� �t� dit dans les critiques des pr�c�dentes �ditions et parce que le contenu reste globalement le m�me, je vais plut�t m'attarder sur les diff�rences avec la seconde �dition.

Premier changement, cette troisi�me �dition passe � la couleur et pour un ouvrage qui utilise abondamment les captures d'�crans, c'est une am�lioration bienvenue. L'exemple sur la loi de similarit� par la couleur en tire �galement profit, �a change du noir et blanc !

Deuxi�me changement : les exemples. La pastille de couverture indique " + de 300 nouveaux exemples" mais les anciens ont �t� enlev�s. Ce ne sont donc pas des exemples suppl�mentaires mais des exemples actualis�s. Ceci est plut�t une bonne chose dans la mesure o� le lecteur est tent� d'aller sur le site pour v�rifier ce qu'il en est r�ellement.

Troisi�me changement, le livre a perdu une centaine de pages ! Au d�but, j'�tais intrigu� mais cela s'explique rapidement. D'une part, les nouveaux exemples ont modifi� la mise en page. D'autre part, des passages ont �t� retravaill�s en enlevant des redites. Apr�s tout, ne dit-on pas qu'il faut simplifier au lieu de complexifier ? De plus et � mon grand regret, la partie "Suggestion de lecture" qui r�f�ren�ait des sites Web et des livres anglophones de ses confr�res ergonomes a purement et simplement disparue !

Avec cette nouvelle �dition, on aurait �galement pu souhaiter qu'il aborde les sp�cificit�s du Web mobile (t�l�phones, tablettes) mais ce n'est pas le cas.

En conclusion, si vous ne l'avez pas lu, sa lecture vous sera toujours aussi profitable. Si vous l'avez d�j� lu, j'esp�re vous avoir donn� des �l�ments compl�mentaires pour d�cider de vous procurer ou non cette nouvelle �dition.

Architecture de l'information, maquettes des interfaces graphiques, accessibilit�, micro-utilit�s sont quelques-unes des applications de l'ergonomie web. Plus g�n�ralement, l'ergonomie web a pour objet la r�alisation d'un site web permettant � l'utilisateur d'atteindre un objectif ("utilit�" de mani�re effective, efficace et satisfaisante ("utilisabilit�".

Le livre�: clart� et pr�cision

"Le site est bien rang�" et "les mots et symboles sont choisis minutieusement" sont deux des r�gles de l'ergonomie web auxquelles le livre lui-m�me qui nous les enseigne ne fait fort heureusement pas d�faut�!

La qualit� r�dactionnelle de ce dernier saute en effet imm�diatement aux yeux�; elle se caract�rise par un soin particulier apport� au style ainsi qu'au choix des mots, � quoi il convient d'ajouter un nombre peu important de coquilles.

Le plan de l'ouvrage est tout aussi s�duisant. L'ergonomie �tant sans doute pour le n�ophyte auquel le livre s'adresse un concept vague, sinon obscur, l'auteur choisit de la d�finir dans un chapitre introductif en la pr�sentant dans un premier temps dans son acception la plus g�n�rale avant de pr�ciser les contours de l'ergonomie web proprement dite.

Cette approche consistant � aller du g�n�ral au particulier, offrant le double avantage de pr�senter chaque aspect de mani�re � la fois claire et exhaustive, est pr�sente tout au long du livre�: un site ergonomique doit s'adapter aux comportements des internautes en tant qu'�tres humains (chap. 3) puis en tant que cible (chap. 4)�; le site dans son ensemble doit �tre bien rang� (chap. 5 �1) de m�me que chaque page au sein de celui-ci (chap. 5 �2)�; le maquettage doit d'abord sp�cifier la page dans son aspect global (chap. 9 �1) avant de s'int�resser � chacune des zones la d�finissant (chap. 9 �2).

Le recours aux typologies contribue tout autant � la clart� de la pr�sentation�: un site capitalisant sur l'apprentissage interne (chap. 5 �3) autant qu'externe (chap. 5 �4)�; la visite d'un site fond�e sur la recherche par mots-cl�s, la navigation cibl�e ou la navigation libre (chap. 8 �2)�; les crit�res d'organisation "exacts" et "ambigus" (chap. 8 �4).

Le livre se distingue �galement par sa densit�. L'auteur a ainsi fait le choix d'en consacrer toutes les pages � l'expos� proprement dit, au d�triment de compl�ments d'information qui seraient venus s'ins�rer en annexe ou au c�ur du livre�: seuls quelques outils sont rapidement �voqu�s au fil des pages�; de plus, en lieu et place d'une bibliographie (seuls deux autres livres du m�me auteur dans la m�me �dition sont pr�sent�s en fin d'ouvrage), on ne trouvera que les livres jug�s essentiels (une dizaine en tout) mentionn�s en marge des chapitres traitant les sujets qu'ils sont cens�s approfondir.

L'ergonomie web�: une d�marche reposant sur des fondamentaux th�oriques, nourrie des pratiques du web

Faisant suite � la premi�re partie introductive, les deuxi�me et troisi�me parties s'int�ressent � la th�orie de l'ergonomie web.

Les internautes �tant des humains avant tout, leur comportement r�pond aux r�gles �tablies par les th�ories de la psychologie cognitive�: lois de proximit� et de similarit� de la Gestalt, loi de Fitts, affordance, loi de Hick. Pas de panique�! Rien d'abscons ici�: le livre pr�sente ces r�sultats de fa�on compr�hensible et montre, exemples � l'appui, comment les mettre en application dans le strict cadre de l'ergonomie web.

Cette derni�re, de son c�t�, r�alise son propre travail de r�flexion, aboutissant � un ensemble de normes et crit�res. Plut�t que de nous en livrer le d�tail, l'auteur se contente d'en dresser une liste s�lective (chap. 6 �1). S'appuyant sur sa parfaite connaissance des normes et son exp�rience de professionnelle, l'auteur pr�f�re en effet r�aliser sa propre compilation, donnant lieu � douze r�gles. Ces derni�res ont le grand avantage d'�tre faciles � la fois � comprendre et � m�moriser. Elles sont pr�sent�es dans le chapitre 5 qui forme le c�ur de l'ouvrage. Chacune d'elles fait l'objet d'un paragraphe sp�cifique o� elle est expliqu�e avec force d�tails et de nombreux exemples (de ce qu'il faut faire ou ne pas faire�!) extraits d'authentiques sites web (pr�sent�s en couleurs�!).

Une des r�gles expos�es dans le chapitre 5 rappelle que l'internaute arrivant sur notre site a l'esprit d�j� format� par son exp�rience personnelle du Web. En cons�quence, afin de ne pas prendre le risque de le d�router, on appliquera � la lettre les pratiques les plus usuelles du Web, devenues de ce fait des "conventions" ou des "standards", selon la terminologie introduite par le gourou de l'ergonomie web, Jakob Nielsen. Quant aux autres, pour peu qu'elles soient pertinentes, il peut �tre judicieux de s'en inspirer. C'est ce que propose l'analyse concurrentielle, dont la mise en �uvre est d�taill�e dans chap. 7 �2.

Au c�ur de la d�marche, une m�thodologie rigoureuse par et pour l'utilisateur

"Si �a marche pour ma grand-m�re, �a marchera pour tout le monde." C'est l� une des dix id�es re�ues battues en br�che d�s l'introduction du livre (chap. 2 �2). En effet, "votre grand-m�re n'est pas votre internaute"�; un site web ne s'adresse pas � tout un chacun, mais est con�u au contraire pour une cible bien pr�cise. On identifiera celle-ci gr�ce � la m�thode des "personas". L'int�r�t de la m�thode ainsi que la typologie des personas et les crit�res les d�finissant sont expos�s dans le chapitre 4 dont on regrettera cependant qu'il s'attache � pr�senter le r�sultat attendu plut�t que les moyens d'y parvenir, ce d'autant plus que la mise en �uvre des m�thodes de l'ergonomie web, � laquelle sont consacr�es les quatri�me et cinqui�me parties du livre, repose en grande partie sur le concept des personas.

La place centrale faite � l'utilisateur est d'ailleurs un des grands int�r�ts de la d�marche expos�e dans ce livre. Il est ainsi soulign� que dans le cadre d'un audit ergonomique, la satisfaction de notre internaute pourra justifier que soient remises en cause certaines r�gles plus g�n�rales, aussi consensuelles soient-elles (chap. 6 �2). Ce sont �galement les personas qui dicteront le choix des micro-utilit�s qui permettront � notre site de se distinguer des sites concurrents (chap. 7 �1).

D�crivant jusqu'au bout la mise en oeuvre concr�te de la d�marche ergonomique, le livre accorde une place significative aux livrables. On regrettera cependant que les maquettes d'interface g�n�rale (zoning) et d�taill�e (wireframe) ne soient illustr�es chacune que d'un seul exemple (chap. 9).

La m�me remarque s'applique au plan de site auquel doit aboutir la r�flexion men�e sur l'architecture de l'information. Cette phase essentielle, d�crite dans le chapitre 8, fait largement appel aux utilisateurs � travers le tri de cartes. Cette m�thode participative nous est pr�sent�e avec suffisamment de d�tails pour qu'on soit directement en mesure de la mettre en pratique apr�s avoir lu le chapitre 10 qui lui est enti�rement d�di�.

S'il vient ainsi � notre rescousse d�s l'amont, l'utilisateur doit �galement intervenir en aval et durant toute la vie de notre projet. En effet, ce n'est qu'en confrontant l'utilisateur � notre site que la qualit� d'utilisation de ce dernier pourra �tre correctement �valu�e. Les tests utilisateurs sont une autre m�thode participative qui permet pr�cis�ment d'atteindre cet objectif. Toutes les �tapes�: s�lection des participants, pr�paration du support, r�daction du plan de test, d�roulement du test et analyse des r�sultats nous sont, l� aussi, d�crites dans les moindres d�tails, dans le chapitre 11 et dernier, dont la longueur � c'est le chapitre le plus imposant du livre, apr�s celui consacr� aux r�gles ergonomiques � traduit �galement toute l'importance que l'auteur accorde � cette m�thode.

L'eyetracking, au contraire, n'est vu par l'auteur que comme une m�thode compl�mentaire, � utiliser avec prudence et absolument pas indispensable. Pour ces diff�rentes raisons, elle n'en pr�sente que les grandes lignes dans un article ins�r� au coeur du chapitre 11.

En conclusion

"L'ergonomie, c'est juste du bon sens" est une autre des id�es re�ues pourfendues dans la partie introductive de l'ouvrage. Comme le dit d'ailleurs l'auteur dans son avant-propos, "la plupart des sites actuels manquent encore de l'essentiel�: un vrai souci des internautes, de qui ils sont et de leurs besoins." Un livre sur l'ergonomie web a donc toute sa raison d'�tre et l'on en est d'autant plus convaincu apr�s avoir lu celui-ci, dont on appr�ciera la rigueur et la pr�cision dans l'�criture et le parfait �quilibre entre les fondements th�oriques et leur application concr�te.

On aurait cependant souhait� plus d'explications sur quelques points pr�cis abord�s dans l'ouvrage, mais celles-ci pourront �tre apport�es par certains des ouvrages plus sp�cialis�s cit�s en r�f�rence.

Si le livre ne pr�tend pas, en 350 pages, faire le tour de l'ergonomie web, il nous apporte n�anmoins des �l�ments suffisamment solides pour nous permettre de cr�er des sites v�ritablement ergonomiques.