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Mod�lisation des donn�es : n�cessit� d�une pr�sentation suffisante du sujet � traiter

Le , par fsmrel

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_______________________________________

Avec l�aimable autorisation de la Direction �ditoriale du Groupe Eyrolles qui m�en a accord� l�autorisation, je reproduis ci-dessous l�exemple du bureau d�immatriculation des v�hicules, extrait de � La M�thode Merise, tome 1 : Principes et outils � publi� aux �ditions Eyrolles, 5e impression, 1991. Cet ouvrage a �t� r�dig� par Hubert Tardieu, Arnold Rochfeld et Ren� Colletti. La version dat�e de juillet 2000 de l�ouvrage est r�f�renc�e par DVP, dans le forum Livres en fran�ais, ici.

L�objet de ce billet est de rappeler que lorsqu�on pr�sente un diagramme tel qu�un DC (diagramme de classes), MCD (Mod�le Conceptuel de Donn�es) ou MLD (Mod�le Logique de Donn�es, � la mani�re de MySQL Workbench par exemple), il est demand� de faire figurer non seulement les r�gles de gestion des donn�es, mais aussi de donner des compl�ments d�explications, et illustrer par l�exemple. Trop de forumeurs demandent de l�aide en se bornant � fournir un diagramme, en oubliant que nous ne lisons pas dans le marc de leur caf�.

Dans ce qui suit, les auteurs utilisent l�expression � Univers du discours � : informellement, il s�agit du sujet, du domaine sur lequel on se focalise dans le cadre du syst�me d�information ; en l�occurrence les h�ros de l�histoire sont des v�hicules automobiles, de leur naissance � leur mort, ainsi que leurs propri�taires successifs.

_____________ D�but de citation _____________

ANNEXE A

Exemple du bureau d�immatriculation des v�hicules


A1. Introduction.

L�exemple qui suit est tir� du rapport de l�ISO et a �t� initialement cr�� pour permettre la comparaison entre les diff�rentes approches de mod�lisation. On pr�sente successivement la description des r�gles et des classifications n�cessaires � la description de notre univers du discours ; on peut consid�rer cette description comme un mod�le informel. On pr�sente, par ailleurs, des exemples d�entit�s et d��v�nements de l�univers du discours ; cette partie peut �tre consid�r�e comme une description informelle et incompl�te de la base d�information.

A2. R�gles, classifications et contraintes pour l�univers du discours.

L�univers du discours � d�crire concerne l�enregistrement des v�hicules limit� au point de vue de l�administration comp�tente ; les objectifs de cette administration sont les suivants :

� Conna�tre le propri�taire actuel ou pass� d�un v�hicule (depuis sa construction jusqu�� sa destruction) ;

� Contr�ler l�application de certaines lois, par exemple sur la consommation des v�hicules ou sur le transfert de propri�t�.


Constructeurs de v�hicules :

Un v�hicule appartient � un mod�le particulier et se voit attribuer par le constructeur un num�ro de s�rie qui est unique pour les v�hicules fabriqu�s par ce constructeur. Le constructeur est enregistr� comme propri�taire du v�hicule d�s la sortie d�usine de ce dernier. � cet instant, un num�ro d�immatriculation est attribu� qui sera unique pour tous les v�hicules et pour tout le temps. L�ann�e de production est aussi enregistr�e. �ventuellement, un v�hicule est d�truit et la date de destruction est enregistr�e. L�histoire d�un v�hicule doit �tre conserv�e jusqu�� la fin de la deuxi�me ann�e calendaire qui suit sa destruction.

Mod�les de v�hicules :

Un mod�le de v�hicule � un nom unique parmi tous les mod�les ; les v�hicules de chaque mod�le ne sont construits que par un seul constructeur. De nouveaux mod�les peuvent �tre introduits sans contrainte particuli�re. Tous les v�hicules d�un mod�le sont enregistr�s avec le m�me taux de consommation.

Taux de consommation :

Le taux de consommation est le nombre de litres de carburant pour 100 kilom�tres ; il doit �tre compris entre 4 et 25 litres. Le taux moyen de consommation pour un constructeur donn� pour l�ensemble des v�hicules qu�il produit ne doit pas exc�der une certaine valeur qui est la m�me pour tous les constructeurs, mais peut changer d�une ann�e � l�autre. � la fin du mois de janvier de chaque ann�e, un message est envoy� par le Bureau d�enregistrement � tous les constructeurs qui ont d�pass� ce taux moyen maximum.

Garages :

Il y a plusieurs garages poss�dant un nom unique. De nouveaux garages peuvent s�installer. Les garages peuvent poss�der des v�hicules, mais � tout instant les v�hicules qu�ils poss�dent ne peuvent provenir que de trois constructeurs au plus. Un garage ne peut cesser son activit� tant qu�il poss�de des v�hicules.

Personnes :

Il y a plusieurs personnes qui peuvent poss�der un ou plusieurs v�hicules. Chaque personne a un nom unique. On ne s�int�resse qu�aux personnes qui ont ou ont eu un v�hicule enregistr� par l�administration.

Propri�t� d�un v�hicule :

� tout instant, un v�hicule peut �tre poss�d� soit par son constructeur, soit par le garage concessionnaire, soit par une personne, soit par un groupe de personnes. Si un v�hicule est poss�d� par un groupe de personnes, chacune d�elles est consid�r�e comme propri�taire.

Transfert de propri�t� :

La propri�t� d�un v�hicule est transf�r�e par l�enregistrement du transfert dont on note la date. Un constructeur peut transf�rer � des garages, mais ne peut recevoir de transfert. Un garage ne peut transf�rer qu�� des personnes. Apr�s sa destruction, un v�hicule ne peut plus �tre transf�r� ; des transferts ant�rieurs peuvent �tre enregistr�s.

A3. Quelques faits et choses du monde r�el.

Les constructeurs autoris�s � exercer leur activit� sont Renault, Peugeot, Citro�n et Talbot. Les mod�les propos�s par Citro�n sont entre autres la GS, la CX et la VISA.

L�histoire d�une CX ayant pour num�ro de s�rie CX 1234, est la suivante. Elle a �t� construite en 1979 et pr�sent�e � l�enregistrement le 21 janvier 1980. Elle a re�u le num�ro d�immatriculation 499 DFC 75. Le 29 janvier 1980, elle a �t� livr�e au Garage de la R�publique, qui l�a vendue � Monsieur Rochfeld le 15 mars 1980. Monsieur Colletti acheta la voiture � Monsieur Rochfeld le 24 mai 1981. La voiture a �t� d�truite le 1er septembre 1982.

En 1978, un nouveau constructeur MATRA-K demanda la permission de d�marrer sa production, autorisation qui lui fut accord�e, son activit� pouvant d�marrer le 1er janvier 1979.

Le premier mod�le produit fut la Ranchok ; les premiers v�hicules produits le 31 janvier 1979 avec les num�ros de s�rie RA0001, RA0002 et RA0003, et enregistr�s sous les num�ros d�immatriculation 100 DFZ 75, 101 DFZ 75 et 102 DFZ 75.

Le v�hicule 100 DFZ 75 fut livr� au Garage du Rond-Point le 15 f�vrier 1979, mais fut d�truit par un accident le m�me jour. Les deux autres v�hicules furent livr�s le 20 f�vrier 1979 au Garage de l�Avenue. Les deux v�hicules furent vendus � MM. Dupond et Dupont le 28 f�vrier 1979. M. Dupond mourut dans un accident avec le v�hicule 102 DFZ 75 le 5 mars 1979. Le 5 mars 1979, M. Dupont fut enregistr� comme seul propri�taire du v�hicule restant, 101 DFZ 75. Il vendit ce v�hicule au Garage de la R�publique le 15 mars 1981 et lui acheta une GS dont le num�ro de s�rie �tait GS 1234 et qui avait �t� enregistr� le 5 janvier 1980 et construite en 1979. Son num�ro d�immatriculation �tait 199 DAB 75. Le v�hicule 101 DFZ 75 fut d�truit par d�montage par le Garage de la R�publique qui manquait de pi�ces d�tach�es.

� la fin de 1981, le Bureau d�enregistrement peut tout oublier des v�hicules 101 DFZ 75 et 103 DFZ 75.

Le 1er d�cembre 1982, MATRA-K informe l�administration de son d�sir de cesser son activit�.

Pour 1979, le taux moyen maximum de consommation a �t� fix� � 12 litres aux 100 kilom�tres, taux qui a �t� maintenu en 1981.

_____________ Fin de citation _____________


Que d�accidents ! Esp�rons que les propri�taires des v�hicules ont une tr�s bonne assurance...

Quelques impr�cisions relev�es (liste pouvant �tre compl�t�e) :

� Concernant les mod�les de v�hicules. On lit ceci : � De nouveaux mod�les peuvent �tre introduits sans contrainte particuli�re �.
On supprimerait cette phrase qu�on ne perdrait pas d�information...

� Concernant les garages. On lit ceci : � Il y a plusieurs garages poss�dant un nom unique �.
On a l�impression qu�il y a des garages qui ont un nom unique et d�autres qui peuvent avoir plus d�un nom. Cette phrase pourrait �tre reformul�e ainsi : � Il y a des garages ; chaque garage a un nom et un seul, et un seul garage porte ce nom �.

Mais on sait bien que ce qui est formul� en langue vernaculaire est impr�cis et pr�te � confusion, d�o� la n�cessit� de pallier au moyen, entre autres, d�une repr�sentation sous forme graphique formalis�e, un MCD par exemple.

� Concernant les personnes. On lit ceci : � Il y a plusieurs personnes qui peuvent poss�der un ou plusieurs v�hicules �.
La remarque faite � propos des garages s�applique ici, mutatis mutandis.

� Concernant les transferts de propri�t�. On lit ceci : � Un constructeur peut transf�rer � des garages �.
Mais on ne sait pas si un constructeur peut transf�rer � des personnes, � ses employ�s par exemple : les cons�quences sur l��laboration du MCD ne sont pas sans importance...

� On lit encore ceci : � Un garage ne peut transf�rer qu�� des personnes �.
Mais les personnes peuvent-elles transf�rer � des garages, � d�autres personnes ? Ceux d�entre nous qui poss�dent une voiture r�pondront positivement, mais quel est l�avis officiel du Bureau des immatriculations ? N�anmoins, pour mod�liser, on pourra s�appuyer utilement sur les faits et choses r�elles d�crites au paragraphe A.3.


Coquilles et flou artistique :

On lit ceci : � � la fin de 1981, le Bureau d�enregistrement peut tout oublier des v�hicules 101 DFZ 75 et 103 DFZ 75 �.
Le probl�me est qu�il n�est jamais fait mention d�un v�hicule immatricul� 103 DFZ 75, il s�agit donc d�une coquille. Par ailleurs, le v�hicule immatricul� 100 DFZ 75 ayant �t� d�truit le 15 f�vrier 1979, il a droit lui aussi � l�oubli. Concernant le v�hicule immatricul� 102 DFZ 75, on ne sait pas s�il est rest� en circulation, car bien qu�accident� le 5 mars 1979, il a peut-�tre �t� r�par�, tandis que la mort de M. Dupond a pu �tre la cons�quence d�une crise cardiaque, caus�e par l�accident ayant occasionn� des d�g�ts mat�riels peut-�tre seulement minimes...


En d�pit de ces remarques, les exemples donn�s ci-dessus viennent compl�ter fort utilement les r�gles de gestion des donn�es indispensables � la construction du MCD. On devrait toujours proc�der ainsi, donner des exemples, encore et encore...

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