Livres en Fran�ais

J�ai fait l�acquisition d�un exemplaire du 3e tirage (dat� de 2003) de l�ouvrage, pensant y trouver des nouveaut�s. Il s�agit de la version de poche de La m�thode Merise, Tome 1, Principes et outils. D�ception ! le contenu est ni plus ni moins le m�me que celui de la version de 1989 dont je me sers depuis 25 ans (5e impression, 1991), y compris les in�vitables coquilles et erreurs de typographie.

Seules diff�rences :

� � Tome 1 � ne figure plus dans le titre de l�ouvrage.
� Changement de la couleur de 1re de couverture : on passe du vert au violet.
� R�duction au format poche, ce qui n�cessite d�sormais l�emploi d�une bonne loupe (voyez par exemple le m�ta-mod�le PRINCIPIA, � la page 325).
� Ajout de pages vierges � la suite de la page 329, c'est-�-dire � partir de la bibliographie.

Peu importe donc l��dition, je n�examine de l�ouvrage que la partie consacr�e au quoi (les donn�es), c'est-�-dire aux c�l�bres MCD et MLD.

A propos du MCD (mod�le conceptuel des donn�es)

Le MCD fait l�objet du paragraphe 4.4, � La description statique du syst�me d�information �. Les concepts de base sont bien d�crits, et restent d�actualit� : individu (entit�), propri�t�. Les concepts abstraits sont bien d�crits eux aussi : l�individu-type (ou entit�-type), la relation-type (association), la propri�t�-type (attribut), l�identifiant (� ceci pr�s que depuis fort longtemps � voyez [Tabourier1986] page 80 �, on sait qu�il est capital d�insister sur l�invariance et la non signification de l�identifiant qui est donc de pr�f�rence artificiel, les propri�t�s-types naturelles candidates � �tre des identifiants donnant lieu � des identifiants alternatifs, sujet non abord� dans l�ouvrage). L�identification relative est elle aussi pass�e sous silence. Les concepts de g�n�ralisation et de sp�cialisation sont bien d�crits. En ce qui concerne les contraintes, un soin particulier a �t� apport� � l��tude de la notion de d�pendance fonctionnelle (DF), mais celle-ci n�est jamais ici qu�une lointaine approximation de la v�ritable d�pendance fonctionnelle, telle qu�elle est d�crite dans le contexte de la th�orie relationnelle. Quoi qu�il en soit, sur le terrain et les ann�es passant, les concepteurs en sont g�n�ralement rest� � la bonne vieille CIF (contrainte d�int�grit� fonctionnelle), qui suffit largement (et dont on peut du reste se passer quand on utilise un AGL (atelier de g�nie logiciel) du calibre de DB-MAIN). Page 143, au nom de la stabilit�, la CIF est consid�r�e comme une sp�cialisation de la DF, mais le Groupe de travail 135 [afcet1990] � a rejet� ce m�lange d�aspects dynamiques et statiques �. Les autres types principaux de contraintes ne sont pas trait�s (inclusion, exclusion, totalit�, �galit�).

Les techniques de mod�lisation sont tr�s bri�vement d�crites : approche descendante (la plus pertinente � notre sens), approche ascendante (utilisable pour des petits MCD, mais inexploitable sinon).

Les fameuses quatre r�gles formelles de construction sont d�crites, avec des exemples :

� V�rification (correspondant approximativement � la normalisation en premi�re forme normale dans le contexte de la th�orie relationnelle).
� Normalisation (correspondant tr�s approximativement � la normalisation en deuxi�me forme normale de la th�orie relationnelle).
� D�composition (correspondant � l�application du th�or�me de Heath dans le contexte de la th�orie relationnelle).
� G�n�ralisation, �voqu�e plus haut.

Le paragraphe 4.4 se termine avec l�exemple fort int�ressant du bureau des immatriculations, mais dont le MCD propos� en solution (page 159) doit faire l�objet de corrections (� l�en croire, un constructeur pourrait vendre la m�me voiture � plusieurs garages, les voitures d�un m�me mod�le pourraient avoir des taux de consommation diff�rents de celui qui a �t� d�fini pour le mod�le...)

Un exemple int�ressant de construction du MCD fait l�objet du paragraphe 5.5 � Construction du mod�le conceptuel des donn�es �. Curieusement, certaines relations-types (associations) ne sont pas nomm�es, au lecteur de s�en arranger. On peut regretter que le pi�ge des cycles (ou boucles) soit pass� sous silence, alors qu�il est dissimul� mais omnipr�sent dans les MCD. Ainsi, via un 1er chemin, une commande magasin fait r�f�rence directement � une certaine collection, tandis que via un 2e chemin (passant par produit), la m�me commande magasin peut � atteindre � une collection qui n�est pas la sienne. Signalons qu�en 1990, la r�solution de ce genre de probl�me a fait l�objet d��tudes d�taill�es [afcet1990].

La validation du MCD (� notre sens non exhaustive, vu ce qui pr�c�de), fait l�objet du paragraphe 5.6 � Validation du mod�le conceptuel des donn�es �. Il s�agit ici de v�rifier que les mod�les (vues) externes �tablis pour les diff�rentes proc�dures (traitements) sont d�rivables du MCD global.

A propos du MLD (mod�le logique des donn�es)

Le MLD fait l�objet du paragraphe 5.7 � Le mod�le logique des donn�es �. Ignorons les sous-paragraphes 5.7.1 et 5.7.2 consacr�s au mod�le Codasyl et au diagramme de Bachman, tomb�s en d�su�tude. Le sous-paragraphe 5.7.3 traite de la d�rivation du mod�le conceptuel des donn�es en mod�le logique dans une repr�sentation � relationnelle � : les r�gles pr�sent�es sont trop simples, voire fausses : il est en effet faux de dire que � l�identifiant de la relation au sens relationnel est obtenu en concat�nant (sic !) les identifiants des individus qui participent � la relation au sens individuel �, car en l�occurrence la contrainte d�irr�ductibilit� des cl�s candidates passe � la trappe. L�ouvrage parle d�identifiant � au sens relationnel �, mais le probl�me est qu�en relationnel ce concept d�identifiant n�est pas d�fini de fa�on formelle (au sens entendu par les auteurs) : l�expression � cl� candidate � aurait d� �tre utilis�e : le concept date quand m�me de 1971 ! [Codd1971]. Le MCD pr�sent� aux paragraphes 5.6 et 5.7 fait l�objet d�une d�rivation dans laquelle c�est au lecteur de supposer que les noms d�attributs en italiques correspondent � des cl�s candidates (ou plut�t des surcl�s, du fait du non respect de la r�gle d�irr�ductibilit�). Observons que , parmi l�ensemble (incomplet !) des relations obtenues, certaines d�entre elles (exemple COMMANDE MAGASIN) doivent �tre absorb�es par d�autres (exemple LISTE CDE MAGASIN). Bref, apr�s rapide expertise par un sp�cialiste du relationnel, on peut dire que le mod�le logique � relationnel � produit (pages 197-198) est � reprendre compl�tement, en l��tat il est bon pour la poubelle.

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[afcet1990] afcet - Le formalisme de donn�es Merise - Extensions du pouvoir d�expression - Journ�e d��tude organis�e par le Groupe de Travail 135 � Conception des syst�mes d�information � (Coll�ge AFCET-GID) - Jeudi 15 novembre 1990, Paris.

[Codd1971] E. F. Codd: Further Normalization of the Data Base Relational Model. IBM Research Report RJ 909, San Jose, California: (1971).

[Tabourier1986] Yves Tabourier. De l'autre c�t� de MERISE. Les �ditions d'organisation, 1986.

Jean-Luc Baptiste, nous livre ici un livre sur la m�thode � Merise � orient�e mod�le de donn�es. Ce livre est destin� � un public ayant d�j� une petite notion de la m�thode. En effet l'auteur, tout au long des quatorze chapitres, navigue dans les rappels de la m�thode.
Dans le premier chapitre, nous retrouvons les �tapes d'une analyse de projet avec la m�thode � Merise �, en passant par l'interview, la lecture des documents internes/externes, les informations calcul�es, les traitements, les diff�rents niveaux conceptuels, organisationnels, logiques et physiques.
Le deuxi�me chapitre nous apprends les d�pendances fonctionnelles, les contraintes d'int�grit� et, �l�ment essentiel, le dictionnaire des donn�es.
Les trois chapitres suivants se concentrent sur la g�n�ration des MCD,MLD et MPD, le tout agr�ment� de nombreux exemples et graphiques afin de faciliter la compr�hension de la mati�re.
Le sixi�me chapitre est vraiment tr�s bien structur� et explique de fa�on claire et pr�cise les cinq premi�res formes normales. Celles-ci sont suivies d'un exemple nous aidant � assimiler cette partie de fa�on p�dagogique.
Les chapitres suivants font une rapide introduction sur les mod�les conceptuels et organisationnels des traitements.
Au chapitre dix, nous avons droit � une introduction sur Merise 2 et l'apport de l'h�ritage dans le syst�me d'analyse.
Un excellent chapitre sur l'analogie des m�thodes Merise et UML est �galement pr�sent.
Nous terminerons le livre sur une introduction au langage SQL. Ici nous regrettons le choix des outils propos�s pour s'exercer, MySQL au travers de Wamp Server, ainsi que PhpMyAdmin pour l'outil de manipulation de donn�es.
En conclusion, nous avons ici un livre qui fait une rapide d�couverte de l'analyse via la m�thode � Merise �, qui permet de se rem�morer les bases de cette m�thode, avec un gros plus sur les formes normales et l'analogie UML/Merise

La seconde �dition de �Merise : Guide pratique � de Jean Luc Baptiste est un ouvrage traitant de l�utilisation de la m�thode Merise. Ce livre pr�sente la m�thode ainsi que les diff�rents mod�les qu�elle met � contribution. Le propos tenu y est assez clair et est illustr� d�exemples. D�autre part, son contenu est relativement synth�tique mais couvre tous les aspects de la m�thode ce qui est appr�ciable.

L�auteur fait �galement le rapprochement entre les mod�les utilis�s par Merise et ceux propos�s par UML. On remarquera cependant que la partie au sujet de SQL fait r�f�rence � une syntaxe et des outils un peu obsol�tes. Bien que l�effort soit louable, tout n�est pas donc n�cessairement bon � prendre dans ces parties corolaires au sujet principal.

On signalera finalement que cet ouvrage contient une �tude de cas d�taill�e et des exercices qui peuvent s�av�rer utiles aux �tudiants. En conclusion, il s�agit d�un ouvrage r�sumant l�essentiel de la m�thode Merise s�adressant ainsi principalement aux professionnels l�utilisant d�j� mais �galement aux �l�ves l��tudiant.