Firefox serait au bord du gouffre avec une part de march� qui d�gringole vers le seuil critique de 2 %,

En dessous duquel certains sites Web gouvernementaux cessent de supporter un navigateur

Firefox conna�t un d�clin progressif depuis le d�but de la derni�re d�cennie et la survie du navigateur Web de Mozilla semble aujourd'hui plus menac�e que jamais. Les donn�es de StatCounter pour le mois de novembre 2023 montrent que Firefox ne d�tient plus que 3,23 % de part de march�. Firefox se rapproche ainsi dangereusement des 2 % de part de march� en dessous duquel certains sites Web gouvernementaux (am�ricains et britanniques, par exemple) cessent de supporter un navigateur. Une telle situation pourrait pr�cipiter l'effondrement du navigateur. Dans la communaut�, le d�bat est tr�s anim�, la question �tant de savoir comment Firefox en est arriv� � ce stade.

Firefox est un navigateur Web libre et open source d�velopp� et distribu� par la Fondation Mozilla depuis 2003. Firefox a livr� une rude concurrence � Internet Explorer de Microsoft gr�ce � ses modules compl�mentaires, sa s�curit� et sa rapidit�. Il a atteint son plus haut niveau de popularit� � la fin de l'ann�e 2009, avec plus de 32 % de parts de march� sur le plan mondial. Toutefois, apr�s l'introduction de Google Chrome, la popularit� de Firefox a diminu� et le navigateur Web de Mozilla a entam� une longue descente aux enfers. Chrome est pass� de 1,37 % de parts de march� en janvier 2009 � son propre pic de 66,34 % de parts de march� en septembre 2020.

Toutefois, la part de march� de Chrome est retomb�e � 62,85 % selon les donn�es de StatCounter pour le mois de novembre 2023. Parall�lement, son rival Firefox a connu un long d�clin avec des d�cisions controvers�es prises par l'�quipe en charge de son d�veloppement. StatCounter note que la part de march� de Firefox est de 3,23 % en novembre 2023, contre 20,04 % pour Safari d'Apple, 5,5 % pour Microsoft Edge. Les donn�es montrent �galement que Firefox est talonn� par Opera qui d�tient une part de march� de 3,17 %. Microsoft Edge et Opera sont tous les deux bas�s sur le projet Chromium qui est � l'origine de Google Chrome.


Selon une r�cente analyse publi�e par le d�veloppeur Bryce Wray, Firefox serait sur le point d'�tre abandonn� par les gouvernements am�ricain et britannique. Wray a expliqu� qu'une directive quelque peu obscure destin�e aux d�veloppeurs de sites Web du gouvernement am�ricain est peut-�tre sur le point d'acc�l�rer le long et triste d�clin de Firefox. Plus pr�cis�ment, l'U.S. Web Design System (USWDS) fournit un ensemble complet de normes qui guident ceux qui construisent les nombreux sites Web du gouvernement am�ricain. Sa documentation destin�e aux d�veloppeurs emprunte une "r�gle des 2 %" � son homologue britannique et se lit comme suit :

� Nous supportons officiellement tout navigateur dont le taux d'utilisation est sup�rieur � 2 %, comme le montre la page analytics.usa.gov. Actuellement, cela signifie que la version 3.0.0 du syst�me de conception prend en charge les versions les plus r�centes de Chrome, Firefox et Safari �. En raison de la d�gringolade des parts de march� de Firefox, le navigateur Web de Mozilla pourrait �tre �ject� de la liste des navigateurs support�s par les sites Web du gouvernement am�ricain d'ici � l'ann�e prochaine, sauf si les chiffres de Firefox s'am�liorent soudainement. Mais certains analystes n'y croient pas et il n'y a pas vraiment une raison s�rieuse d'y croire.

Wray �crit : � personnellement, je n'ai aucune raison s�rieuse de croire que les chiffres de Firefox vont bient�t s'am�liorer. Pour le Web dans son ensemble, ils sont en baisse constante depuis des ann�es. Firefox perd rapidement de l'espace sur le Web, gr�ce � une temp�te parfaite qui a �t� d�clench�e par la domination de Chrome, la popularit� des appareils mobiles qui utilisent Safari par d�faut, et l'insistance de nombreux services informatiques d'entreprises et de gouvernements pour que leurs utilisateurs utilisent uniquement le navigateur Edge de Microsoft, bas� sur Chromium, pendant qu'ils travaillent tous les jours �. La situation semble tr�s critique.

Selon Wray, Firefox se rapproche in�vitablement du point o� l'USWDS le retirera, comme Internet Explorer avant lui, de la liste des navigateurs pris en charge. S'il est possible de penser que cet abandon concerne le gouvernement am�ricain, et probablement le gouvernement britannique �galement, et que cela n'aura pas un impact sur les autres d�veloppeurs, Wray imagine les choses autrement. Voici ci-dessous le sc�nario qu'il d�crit sur les potentielles r�percussions de cette d�cision :

1. une fois que Firefox passe sous le seuil des 2 % dans l'analyse des visiteurs du gouvernement, l'USWDS dit aux d�veloppeurs Web du gouvernement qu'ils n'ont plus besoin de supporter Firefox ;
2. lorsque cette nouvelle est connue, elle se propage rapidement non seulement � la communaut� des d�veloppeurs frontaux, mais aussi aux services informatiques des entreprises pour lesquelles travaillent certains d�veloppeurs Web. De nombreuses entreprises font beaucoup d'affaires avec le gouvernement et, par cons�quent, tout ce que le gouvernement fait d'un point de vue informatique va influencer ce que font les entreprises ;
3. les entreprises consid�rent ce changement comme une opportunit� de r�duire les co�ts de d�veloppement et les d�lais de livraison, dans la mesure o� il fournit une excuse pour supprimer certains tests (et, dans de rares cas, un codage sp�cifique) de leur flux de travail de d�veloppement.

� Juste comme �a, en moins de temps qu'il faut pour le dire, Firefox - le navigateur libre et open source qui �tait cens� sauver le monde des bottes d'Internet Explorer (qui avait tu� l'anc�tre de Firefox, Netscape Navigator) - a rejoint d�sormais le rang de la collection de navigateurs qui se situent totalement en bas sur les graphiques montrant les parts de march� des navigateurs. J'esp�re vraiment me tromper, mais je crains que ce ne soit pas le cas �, note Wray. Dans la communaut�, certains abondent dans le sens de Wray, tandis que d'autres croient que Firefox a encore de beaux jours devant lui, � condition que sa gestion soit revue dans les moindres d�tails.

D'apr�s certains commentaires, les chiffres sur les parts de march�s ne sont pas fiables et ne refl�tent pas r�ellement l'�tat de Firefox de l'adoption de Firefox dans le monde. Mais l'analyse de Wray sugg�re que ce point n'est pas pertinent. En fait, il n'est pas particuli�rement important de savoir si le chiffre est exact ou non dans ce contexte. Le gouvernement am�ricain abandonnera le support de Firefox lorsque ses outils de suivi indiqueront que le navigateur est pass� sous le seuil critique d�fini. Des critiques, qui se pr�sentent comme des employ�s des contractants du gouvernement am�ricain, affirment qu'ils travaillent de moins en moins avec Firefox.


L'un d'entre eux a �crit : � je travaille dans la technologie pour le gouvernement. Nous ne nous pr�occupons d�j� pas du tout du support de Firefox en interne et nous ne nous int�ressons qu'aux navigateurs bas�s sur Chromium (en particulier Chrome et Microsoft Edge) et Safari. Il y a des gens qui ne savent m�me plus ce que c'est que Firefox. On dirait que le temps a tu� ce navigateur aussi. Mozilla a d�pens� trop de temps et d'argents et d'autres conneries au fil des ans �. Nombreux sont ceux qui rejettent la faute sur la gestion de Mozilla. Ils accusent l'entreprise d'avoir pris au fil des ann�es des d�cisions qui ont successivement conduit au d�clin de Firefox.

� L'�quipe de Firefox doit arr�ter d'ali�ner leurs utilisateurs avec des jeux d'interface et en supprimant des fonctionnalit�s. Elle doit se concentrer sur l'impl�mentation et la correction de leur moteur de navigateur pour rendre les choses correctement. L'agent utilisateur et le moteur du navigateur ne devraient tout simplement pas avoir d'importance. Je suis conscient que Chrome est maintenant l'Internet Explorer et que Google prend les normes � la l�g�re. Mais il y a beaucoup de choses que Firefox peut faire pour se rendre plus compatible sans c�der comme tout le monde l'a fait. Il serait dommage que Firefox disparaisse �, a �crit un critique.

Un autre a soulign� : � la seule chose qui arr�te Firefox en ce moment, c'est Mozilla lui-m�me. C'est ridicule. Mozilla rapporte un demi-milliard de dollars par an. S'ils ne peuvent pas construire un navigateur Web largement utilis� pour cet argent, il y a quelque chose qui ne va pas �. Selon un rapport publi� l'ann�e derni�re, Mozilla tire la majorit� de ses revenus de son partenariat avec Google. L'accord entre Google et Mozilla a �t� renouvel� pour la derni�re fois en 2020 et devrait expirer cette ann�e. En f�vrier 2022, les propres chiffres de Mozilla r�v�laient que le nombre d'utilisateurs actifs mensuels de Firefox est rest� stable, � environ 215 millions.

Quelques personnes ont comment� la d�pendance de Mozilla vis-�-vis de Google pour les revenus et le fait que certains cadres de Mozilla touchent des r�mun�rations tr�s �lev�es : � il serait certainement plus facile de raisonner sur la r�duction de cette d�pendance si leurs d�penses �taient un peu plus transparentes. L'abandon de divers projets comme mesures de r�duction des co�ts semble �trange dans le contexte de leurs chiffres publi�s sur les salaires des cadres �. Un autre critique, qui se pr�sente �galement comme un d�veloppeur de sites Web, a fait l'analyse suivante :